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1987-1992 : La roue de la fortune, monstre de l’audience (1/2)

Joseph Agostini
Publié le 12/07/2002 à 01:00 Mis à jour le 26/09/2008 à 12:03

Elle était la machine à gagner de TF1 entre 19h30 et
20h00, avant la grand messe de Patrick Poivre d’Arvor.
Pour rivaliser avec La roue de la fortune, Antenne 2 a tout essayé. Jeux, séries, magazines,
divertissements... Aucune des 17 productions diffusées
à la même heure que cette émission phare, n’est parvenue à entamer l’audience de TF1 en access prime time.

La roue de la fortune est apparue la première fois
sur les écrans français le 5 janvier 1987 à 18h45. Marie-France Brière, alors directrice artistique de TF1, a acheté les droits d’un jeu américain, The wheel of fortune, existant depuis 1974 outre-atlantique et destiné à servir de locomotive au journal de 20 heures. D’abord animée par Michel Robbe, puis par le duo légendaire Christian Morin/Annie Pujol, l’émission se combine avec le feuilleton américain Santa Barbara.

Et les résultats s’avèrent exceptionnels ! En quelques mois, La roue de la fortune détrône Des chiffres et des lettres, programmé à la même heure sur Antenne 2. Entre temps, TF1 a été privatisée. L’audience de la 2, alors chaîne la plus regardée, commence à vaciller.

Juillet 1987 : La roue de la fortune prend du galon et est désormais diffusée à 19h25 juste après Santa Barbara à la place de Cocoricocoboy. La chaîne publique rapplique. En lieu et place du Petit Théâtre de Bouvard, elle propose, dès la rentrée de septembre, une sitcom française différente par jour (La baby-sitter, L’appart, La tête en l’air, L’homme à tout faire et une intitulée Loft Story !) en espérant fidéliser les téléspectateurs. L’audience coule.

Antenne 2 change de cap. Elle décide d’attaquer TF1
sur ses terres en proposant un jeu d’argent à son
tour. L’arche d’or accoste à 19h30, avec Georges
Beller, talent comique transfuge de Canal +, à son
bord. L’audience ne remonte pas. L’Arche d’or est
reléguée aux matinées de la chaîne avant de chavirer
quelques mois plus tard.

La roue de la fortune poursuit son ascension triomphale. Même si Maguy, la vedette dominicale, est envoyée au charbon tous les jours, les parts de marché du jeu caracolent bientôt à 45% de part de marché et les 8 millions de téléspectateurs sont dépassés !

Antenne 2 ne peut plus tolérer un tel carnage. Même
les séries de la 5 (dont Deux flics à Miami) parviennent, en 1989, à dépasser ses piètres scores avant 20 heures. Cette année là, elle lance alors, pour l’été, un jeu baptisé Dessinez, c’est gagné, présenté par Patrice Laffont.

Pour la première fois depuis deux ans, l’audience sursaute. L’émission est reconduite en septembre et se maintient une année entière sur le créneau sinistré. Cette même année, la chaîne publique va même jusqu’à calquer la programmation de sa concurrente TF1 (19h, Santa Barbara, 19h25, La roue de la fortune) en proposant à 19h00 un nouveau feuilleton américain, Top models puis à 19h25, Dessinez c’est gagné.

Pour « muscler » la tranche, et épauler Laffont, A2 souhaite cependant installer une séquence d’humour de 20 minutes. Philippe Bouvard s’y colle avec Drôles de têtes : c’est un cuisant échec. Georges Beller ose Rira rira pas, sur une idée de Jacques Antoine. L’expérience ne dure pas deux mois...

A suivre

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