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66 Minutes > Aïda Touihri sans concession

Tony Cotte
Publié le 22/04/2008 à 13:04 Mis à jour le 14/03/2010 à 20:40

Visage discret de l’information de M6, Aïda Touihri est à un tournant de sa carrière. Après avoir assuré l’animation de Blog 6 en 2006 sur M6, elle enchaîne rapidement avec les flashs d’informations du Morning Live. Deux ans après, cette journaliste « travailleuse mais pas ambitieuse » est aux commandes du magazine dominical 66 minutes. Succès d’audience pour la chaîne privée, l’émission est déclinée pour la première partie de soirée chaque mardi soir. Un challenge pour M6 et son animatrice qui nous explique ce nouveau défi...

Tony Cotte : À compter de ce 22 avril, on vous retrouve en première partie de soirée avec 66 Minutes. À quelques heures du lancement, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Aïda Touihri : Franchement sereine (rires). Je ne suis pas du tout angoissée. Nous avons beaucoup travaillé avec toute l’équipe et nous continuons à le faire. J’ai conscience qu’il s’agit d’un enjeu important pour la chaîne, mais nous sommes entourés de professionnels. Je suis confiante.

Télé Star vous a récemment décrite comme l’« antistar de l’information », vous reconnaissez-vous dans cette description ?

Le papier de Télé Star était très sympa mais opposer deux personnes (Melissa Theuriau, ndlr) n’est pas forcément une bonne chose surtout quand elles s’entendent bien. À vrai dire, je ne comprends pas vraiment cette notion d’ « antistar ». Je n’ai jamais rêvé ni cherché à faire de la télévision, je fais simplement mon travail et je ne suis pas accro des soirées people, pas plus que Melissa d’ailleurs.

Quel regard portez-vous sur votre parcours à ce jour ?

Tout est arrivé très vite mais j’essaye de prendre le maximum de distance. Je ne souhaite pas que ma vie se résume à ça. Il est important d’avoir d’autres centres d’intérêts, je ne veux pas être trop impliquée dans la télévision.

Certaines de vos enquêtes reprennent des images de Secrets d’actualité, Zone Interdite et même Fan de. Considérez-vous 66 Minutes comme un condensé de M6 ?

Vous devez faire allusion aux images de Mariah Carey pour Fan de. Je l’avais en réalité interviewée pour 66 Minutes et leur ai ensuite donné les images, c’est donc le sens inverse. De manière générale, je ne dirais pas que nous sommes un condensé des autres émissions de la chaîne. Nous sommes libres, il n’y a aucune obligation de reprendre un sujet traité dans Secrets d’actualité. Et même si des images peuvent être empruntées, l’angle sera forcément différent. Par le passé, les équipes de Zone Interdite ont interviewé Francis Evrard en prison. Nous les avons effectivement reprises, mais il s’agit l’actualité du moment. ..

Les sujets traités dans 66 Minutes ne tranchent-ils pas trop avec votre émission de France Info et le débat que vous animez sur Public Sénat ?

Je fais des portraits sur France Info comme je peux en faire dans 66 Minutes. J’anime un débat sur Public Sénat mais toujours avec un travail d’enquête au préalable. Je ne me vois pas faire une telle émission sans la préparer. Au final, ça ne tranche pas vraiment avec mon travail pour M6...

En travaillant sur plusieurs supports comme vous le faites, comment définiriez-vous l’information de M6 ?

M6 est plutôt généraliste. L’information de 66 Minutes, elle, est caractérisée par son éclectisme et c’est ce qui me plaît : aborder un sujet léger et plus lourd dans la même émission est un grand écart intéressant.

N’avez-vous pas l’impression de vous « Droit de savoir-iser » avec des reportages sensationnalistes, people et racoleurs ?

Tous les sujets traités par 66 Minutes ont leur place dans un JT. Mariah Carey ou Jodie Foster, que j’ai pu interviewer, ont également été présentes sur les plateaux des journaux télévisés. Je ne suis pas du tout mal à l’aise par rapport à ça...

... même quand vous ouvrez votre émission sur le procès d’Anthony Pellicano, surnommé « le détective des stars d’Hollywood » ?

Nous n’avons pas à en rougir. Je ne crois pas que ce soit un sujet sensationnaliste comme vous le dîtes.