Agathe Auproux : « Dans Balance ton post, on peut dire ce qu’on veut sans filtre »

Benoît Mandin : Comment êtes-vous passée de Touche pas à mon poste à Balance ton post ?

Agathe Auproux : C’était assez évident parce que j’ai décidé d’arrêter Touche pas à mon poste à l’issue de la saison dernière. On discutait avec Cyril Hanouna de mon futur dans le groupe Canal+. Vu qu’il avait déjà cette idée de talk d’actu et de société, il m’a proposé d’intégrer l’équipe. J’ai trouvé ça très cohérent et j’avais hâte que ça commence. Je suis très contente de ce début de saison.

Par quoi avez-vous été séduite ?

Le défi d’installer un talk de vrais débats de société en direct. Cela n’existait pas à la télévision. Même Laurent Ruquier et Thierry Ardisson, on sait qu’il enregistre des heures et des heures. Le fait d’apporter cette dimension de direct aux téléspectateurs, c’est un vrai challenge et risque. Ça peut être un écueil aussi, mais je pense que l’on arrive à l’éviter, car la bande est très forte. Je suis quand même à côté d’Eric Naulleau et Karim Zéribi alors que j’ai 27 ans, c’est un bonheur !

Quel bilan tirez-vous du premier mois de présence de Balance ton post ?

Je donnerai un 8 sur 10 (rires). Je pense que c’est un succès sur le fond et la forme. Après la première, on a tous été étonnés des retours qu’on a eus. Dès que Cyril Hanouna incarne un programme, on a l’habitude que la presse y aille à fond et c’est de bonne guerre. Je n’ai aucun souci avec ça. On a tellement fait une émission de qualité que pour moi, ça ne ressemblait pas à une première. Les équipes avaient énormément bossé pour trouver les bons intervenants et sujets. Que ça soit du public et de la presse, Balance ton post a eu des bons retours. On essaye de faire mieux chaque semaine.

« Cyril Hanouna laisse une totale liberté à ses chroniqueurs »

L’émission connaît un succès grandissant en audience. Comment l’analysez-vous ?

La case du vendredi soir était audacieuse. On a réussi à proposer un contenu original. Je pense que les gens s’y sont intéressés parce qu’ils n’ont jamais connu çà le vendredi soir à la télé. On a des équipes éditoriales incroyables, elles font toujours en sorte de créer l’événement. On colle à l’actualité avec les bons intervenants. Il n’y a pas un sujet de société qui va animer toute la semaine que l’on ne va pas traiter sous un angle différent avec l’intervenant qu’il faut exactement. C’est les lois de proximité, on parle de sujets qui touchent les Français.

Dans Balance ton post, on sent une liberté de la parole. Diriez-vous que cela contribue au succès ?

Exactement, c’est aussi un élément qui a pu faire le succès de Touche pas à mon poste. Cyril Hanouna ne fait que du direct et il laisse une totale liberté à ses chroniqueurs. On a une autonomie incroyable puisque l’on peut dire ce qu’on veut sans filtre. Dans Balance ton post, c’est encore plus prononcé parce qu’on n’est pas dans l’énorme barnum de l’access, TPMP, où il y a des impératifs d’audience. On peut expérimenter le fait de développer un avis. On a le temps de parler et de dire ce qu’on veut.

Depuis la rentrée, Touche pas à mon poste et Balance ton post ont été secoués par des polémiques. Les comprenez-vous ?

Bien sûr, ce sont les aléas du direct et peut-être des erreurs de formulation. Dans le cadre du débat sur l’IVG dans Balance ton post, on ne nous demandait pas : « Êtes-vous pour ou contre l’avortement ? ». On a rebondi maladroitement sur les déclarations aberrantes de l’Eglise et sa position qui comparaît les femmes qui avortaient à des tueurs à gages. On est parti de ce fait d’actualité pour ouvrir le débat. Dans une maladresse éditoriale, on a simplifié la question en « Êtes-vous pour ou contre l’IVG ? »’… Les réactions du public étaient tout à fait justifiées et Cyril Hanouna s’en est excusé à juste titre. On se doit d’y veiller.

Selon Karim Zéribi, « le succès de Cyril Hanouna dérange ». Qu’en pensez-vous ?

Dès que c’est Cyril Hanouna, tout est amplifié ! C’est un phénomène de réflexion assez primaire, mais quand quelque chose marche, ça dérange et pose problème. C’est toujours plus facile de critiquer ce qui fonctionne le mieux…