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Al Academia : une Star Academy plébiscitée dans les pays arabes

Steven Leconte
Publié le 25/03/2004 à 00:42

Depuis décembre, la chaîne privée libanaise LBCI (Lebanese Broadcasting Corporation International) diffuse la version « locale » de Star Academy baptisée Al academia. Le concept est le même que celui déjà diffusé par TF1, les téléspectateurs suivent la vie de seize apprentis chanteurs, et votent pour déterminer au fil des semaines, leur académicien préféré.

Les huit filles et garçons sont originaires de huit pays différents (Liban, Syrie, Tunisie, Maroc, Egypte, Koweït, Arabie Saoudite et Emirats Arabes). Ils ont été retenus dans le casting organisé au mois de novembre. Le jury de dix-sept membres était présidé par Alexia Laroche-Joubert, ancienne directrice de la version française de Star Academy. D’ailleurs, une équipe d’Endemol France était présente aux cotés des producteurs libanais tout au long de l’adaptation du programme.

Les élèves sont filmés 24/24 heures dans une villa où ils doivent assister aux différents cours de chant, de danse, de théâtre ou encore d’expression scénique. Chaque vendredi, en prime time, ils se soumettent au vote du public qui éliminera un des trois candidats nominés par l’équipe enseignante. Au bout des seize semaines de cours, il n’en restera plus qu’un.

Mais diffusé dans des pays conservateurs et de tradition musulmane où la mixité n’est pas souvent admise, de nombreuses voix se sont levées contre la diffusion de Star Academy. Cheikh Samir Zeeni, dignitaire religieux musulman déclare qu’il est « indécent de faire vivre ensemble des jeunes Arabes, garçons et filles. » Les pressions politiques sont fortes contre les real-tv arabes, au début du mois, la version arabe de Loft Story avait été retirée de l’antenne pour les mêmes raisons.

Vendredi 26 mars, Al Academia fermera ses portes, et pour la chaîne une seconde saison est d’ores et déjà prévue. En effet le succès de l’émission est immense dans le monde arabe, puisque la part de marché sur les 15/25 ans flirte avec les 80%. Manne financière non négligeable, LBCI aurait comptabilisé plus de 70 millions d’appels surtaxés.

Le phénomène de la télé-réalité n’aura donc pas échappé au monde arabe. Comme en Occident, tous les protagonistes devront faire avec ce nouveau genre télévisuel, qu’on le veuille ou non.