Toutelatele

Alexandre Delperier

Joseph Agostini
Publié le 17/02/2003 à 00:13 Mis à jour le 14/03/2010 à 15:37

Alexandre Delpérier est l’animateur de Star Six, chaque matin, sur M6. Il est également le journaliste sportif attitré de RMC Info, radio sur laquelle il présente chaque soir la tranche 21h/23h
A la télévision, il y a ceux qui patinent depuis des années, et ceux qui avancent, à leurs risques et périls, avec le souci de durer le plus longtemps possible. Alexandre Delpérier fait certainement partie de la deuxième famille. Il a laissé sa casquette d’animateur de Vidéo Gag pour tenter l’aventure M6. Ce véritable marathonien du métier, avec trois heures de direct par jour (une à l’écran, deux à la radio), m’a reçu, entre deux émissions, pour « causer » télé. Entretien.

Joseph Agostini : Quelle fut la genèse de votre parcours ?

Alexandre Delperier : J’ai commencé sur Antenne 2, en 1989, en décrochant un stage d’observation au service des sports, grâce à Sophie Davant ! Je n’ai pas fait d’école de journalisme et ai appris sur le tas. Mes premières prestations à l’antenne étaient catastrophiques ! Par la suite, La 2 a pensé à moi pour animer des émissions pour la jeunesse, puis une séquence d’humour, intitulée Tout tout rire. C’est alors que TF1 m’a remarqué et proposé Des copains en or, puis Vidéo Gags, en duo avec Bernard Montiel.

Présentateur des flashs infos de Chérie FM et de NRJ pendant huit ans, ne vous sentez-vous pas davantage journaliste qu’animateur de divertissement ?

Initialement, je suis journaliste sportif. Je n’ai jamais vraiment abandonné cette première vocation. Mon émission quotidienne sur RMC Info, DKP Sport, me permet d’exercer ce métier plus que jamais, sous un angle festif et sérieux à la fois. C’est un mélange de jeux, de débats, de déconnade, autour du sport. Franchement, je n’aime pas les étiquettes. Je sais bien qu’on ne me proposera plus d’animer un JT. Pourtant, je me sens parfaitement capable de relever le défi ! Cela dit, j’aime tout autant animer des émissions légères, qui ne se prennent pas au sérieux. Je ne regrette absolument rien de ce que j’ai fait et revendique une certaine polyvalence.

Peut-on survivre à Vidéo Gag ?

Sincèrement, Vidéo Gag peut être un engrenage si on ne sait pas s’arrêter à temps. Quand j’ai senti qu’on ne me proposait plus rien parce que j’avais accepté d’animer cette émission, j’ai délibérément choisi de quitter le navire. Personnellement, je ne vois pas le problème ! Les séquences de Vidéo Gag me font rire ! C’est une émission populaire, qui fait des parts de marché colossales. Simplement, c’est facile de casser ce genre de programmes et les animateurs qui les représentent ! Philippe Risoli et d’autres en pâtissent sévèrement.

Mission : un million, le jeu que vous avez animé à votre arrivée sur M6, a connu dix numéros seulement. Que s’est-il passé ?

Ce jeu a été victime d’une mauvaise organisation. Il n’y avait pas de suspense, pas d’argent, et la mécanique était soporifique. Comment voulez-vous résister à la concurrence de 19 heures avec une émission pareille ? Quand je vois la version américaine, je me dis qu’on aurait vraiment pu réussir avec la même idée, plus construite, plus peaufinée. Le jeu a vécu deux semaines, et s’est arrêté alors que nous étions en plein tournage ! Heureusement, M6 m’a immédiatement témoigné sa confiance, et proposé l’animation de Qui décide ?, un programme court hebdomadaire.


Une émission de call TV comme Star Six, ça vous faisait alors rêver ?

Je dois dire que j’ai eu quelques réticences au départ. Je me méfiais d’un projet, tous les matins, face aux redifs de la Star Academy. C’est le direct et la co-animation avec Nathalie Vincent qui m’ont convaincus de la fiabilité du concept. Ce mélange d’infos people, de chroniques et de jeux m’amuse, et je prends énormément de plaisir à faire gagner de l’argent aux téléspectateurs. Hier, j’ai fait gagner 32800 francs à un chômeur. Le bonheur !

Et la real TV, ça vous tente ?

J’aimerais, comme tous les animateurs, présenter Star Academy. Ceux qui vous disent le contraire sont des menteurs ! Il faut répondre à la demande du public. La télévision est faite pour qu’on la regarde. Des programmes, tels Stars à domicile et Les moments de vérité, me séduisent énormément, en tant que téléspectateur et professionnel. J’adore tout ce qui crée l’émotion. En revanche, des émissions comme L’île de la tentation, ne m’intéressent pas. Il ne faut pas aller trop loin dans le genre, sous peine de déraper.

Quand vous voyez Jean-Luc Delarue ou Arthur à la tête de sociétés de production gigantesques, les enviez-vous ?

Dechavanne, Nagui, Delarue, Arthur sont des gens que je respecte. Les envier ? Ce que je fais actuellement me comble. Je n’ai jamais été aussi sollicité. Avec ces deux quotidiennes, je cours tout le temps, de 8h30 à 23h30, avec une seule heure de détente dans l’après-midi, que je consacre au sport. Faire le métier que j’aime, en direct, que demander de mieux ?

Alexandre Delpérier, renouveler les émissions sportives à la télévision, n’est-ce pas un pari à relever ?

Il y a des tas de choses à faire dans ce domaine, c’est certain. L’équivalent de ce que je propose sur RMC Info pourrait sans doute être un concept très efficace s’il était adapté en télé. A suivre...