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Alvaro (Nouvelle Star 10) : « C’était des moments très violents émotionnellement pour moi »

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Directeur de la publication
Publié le 07/02/2014 à 16:22 Mis à jour le 17/02/2014 à 00:20

Quand Cyril Hanouna lui demande quelques mots sur son aventure, Alvaro annonce quatre mots « Cornemuse, échafaudage, esbroufe, rédhibitoire », et cite Léonard Cohen. Le jeune homme, à la « recherche de liberté », était l’ovni de cette 10e saison du télé-crochet de D8. Rencontre avec celui qui a été éliminé au quart de finale.

Jérôme Roulet : Pourquoi avez-vous souhaité participer à l’aventure Nouvelle Star ?

Alvaro : C’était un peu pour me lancer dans une autre expérience, découvrir mes limites, apprendre... Je voulais me mettre dans un nouveau cadre et contexte parce que j’avais des fantômes à affronter.

Pourquoi dites-vous que Nouvelle Star est «  le symbole d’une génération  » ?

Car c’est une manière de débusquer les talents très 21e siècle, post-moderne. On s‘inscrit dans la culture de l’immédiat de la méritocratie. Il y a également une certaine culture de l’image. Les choses sont ainsi de nos jours et il faut faire avec.

Lors de l’after, vous avez confié à Enora Malagré « J’ai essayé de garder mon intégrité en jonglant dans un système qui n’est pas le mien ». Cela signifie t-il que Nouvelle Star ne vous correspondait pas à la base ?

Le défi était d’y aller et d’essayer de voir dans quelle mesure je pourrais partager quelque chose avec un public, et de faire bien musicalement avec les contraintes et à travers un écran de télévision. Jamais je n’aurais pensé y arriver. J’avais déjà du mal à créer un contact avec les salles de 15 personnes, alors ça m’a paru intéressant de me poser ce défi.

Avez-vous été déstabilisé par toute l’infrastructure qu’implique ce genre de show télé ?

Ça m’a déstabilisé à fond ! Le côté télé, le show, les caméras... À chaque prime, c’était des moments très violents émotionnellement pour moi.

Redoutiez-vous l’avis d’un membre du jury en particulier ?

Sinclair a été particulièrement difficile avec moi. À chaque fois, que je faisais du rock, il fallait que je fasse gaffe à lui, car il n’aimait pas ce personnage chez moi. Après je ne biaisais pas pour autant mon attitude en fonction d’eux. Je faisais mon truc.

« J’avais des fantômes à affronter »

Lors de votre dernier prime, comment avez-vous vécu votre prestation sur « Space Oddity » de David Bowie ?

J’étais un peu fébrile et mort de trouille, car la première prestation est toujours un flip pour moi. J’étais là un peu faible à faire une de mes chansons préférées que j’ai plus l’habitude de jouer sous terre dans les couloirs du métro (rires). Mais c’était un beau moment. Je n’étais pas du tout en train de me préoccuper de l’issue...

Sur « La bombe humaine », André Manoukian n’a pas apprécié le début de votre morceau. Avez-vous compris sa remarque ?

Maintenant on arrive à un stade où les candidats se mettent à prendre des partis. Et ce qui est jugé ne peut plus être la justesse et les aspects techniques de nos prestations, le jury finit par juger les partis pris. Et c’était le cas. Pour le coup, j’avais décidé de commencer la chanson comme ça et créer une rupture au milieu de la chanson. Ça ne l’a pas touché, je comprends.

Apparemment le public a suivi André Manoukian puisqu’il vous a infligé un rouge. Avez-vous été surpris ?

Sincèrement, non. Sur la « bombe humaine », il était intéressant de voir le jeu de scène dans la salle, mais à l’écran ça n’est pas passé si bien. En plus, j’ai dû faire de belles faussetés, musicalement et visuellement. J’ai rapidement eu conscience que ce n’était pas un grand moment télé !

Partie 2 > Sa reprise des Doors et sa stratégie dans l’aventure


Votre reprise des Doors a divisé le jury. Comment avez-vous personnellement ressenti cette performance sur scène ?

C’étau un beau moment, j’étais en kif ! Je voulais le faire depuis le début pour la voix, le texte, la musique... C’est typiquement le genre de musique qu’on n’a pas les moyens de jouer à moins d’avoir un groupe de génie. C’est spécifique et compliqué à reprendre. On m’a offert cette opportunité et je me suis fait plaisir. C’était génial ! Par contre, j’étais exténué, ma voix n’était plus là du tout.

En vous écoutant, Sinclair avait l’impression d’être «  à nouveau dans une chambre d’adolescent ». Pensez-vous avoir été excluant sur cette prestation ?

Je n’ai pas vraiment cherché à comprendre cette remarque. Il l’avait déjà dit à Mathieu juste avant. C’est du show, il n’y a pas que nous qui le faisons dans cette émission, il y a aussi le jury, et c’est très bien. Certaines remarques ne m’affectaient pas, car je savais qu’elles n’étaient pas aussi constructives que ça. Les Doors, je l’ai jouée pour plein de gens, j’ai voulu la faire découvrir à d’autres. Je n’excluais personne de ma prestation, j’étais au contraire en plein partage.

Face à Pauline, avez-vous imaginé une seconde que c’était la fin de votre aventure ?

À chaque prime, j’envisageais le départ. Face à Pauline, je me suis dit que c’était mieux que ce soit moi, car je pense qu’elle a encore des choses à démontrer. Dans ce format-là, j’ai fait mon chemin et je me suis marré. Je commençais à être fatigué. C’est cool que ce soit aux autres d’achever la compétition.

Peut-on vous définir comme l’ovni de cette saison de Nouvelle Star ?

Le parachuté si vous préférez (rires). J’ai avancé. C’est une question d’intention : ma manière d’avancer, de traverser les étapes, le recul que je gardais par rapport à l’émission, la petite ambition, c’est une manière de fonctionner échelon par échelon. Du coup, c’était spécial. Beaucoup vont à Nouvelle Star et en veulent ! Moi, je faisais les choses avec détachement et philosophie.

Vous n’avez donc jamais joué la carte de la stratégie dans le choix de vos chansons ?

Le seul enjeu pour moi était de faire la musique. Et avec la production, on discutait de ce qui pourrait être beau au lieu de penser de surprendre les gens, de ce qui pourrait être intéressant musicalement à ce stade...

« Certaines remarques ne m’affectaient pas »

Quelle prestation gardez-vous principalement en mémoire sur cette aventure ?

Mes petits pas de côté quand j’ai fait Aznavour ou Stromaé. C’était intéressant, car hors sujets pour moi. Mes duos et trios décalés et les collégiales sont de tendres souvenirs grâce aux grands écarts musicaux. Et puis bosser avec les autres, c’est génial !

Qui selon vous est la prochaine Nouvelle Star ?

Je n’en ai aucune idée. Ils ont tous les trois leur magie très singulière. Chacun a sa manière et sa petite touche de génie. Ça va être l’arène des gladiateurs maintenant !

Cette expérience vous a-t-elle convaincu de poursuivre dans la musique ?

Oui, c’est ma vie, ma passion, ma raison d’être... Après, je n’ai pas envie de sortir une bouse d’album pour profiter de l’attention qui m’ait confiée. J’ai le temps, ça ne me dérange pas de mûrir et de continuer. Je trouverais bien ma voie...