Toutelatele

Amanda Tapping (Helen Magnus) revient sur la fin brutale de Sanctuary

Robin Girard-Kromas
Publié le 28/04/2013 à 13:05 Mis à jour le 07/05/2013 à 01:36

Robin Girard-Kromas : Pouvez-vous revenir sur les raisons de l’annulation de Sanctuary après quatre saisons ?

Amanda Tapping : Ce qui est intéressant avec Sanctuary c’est que la série n’était pas produite par un grand studio comme ça a pu être le cas du temps de Stargate SG1 avec le soutien MGM et Showtime. Nous avons démarré sur le web et nous avons été financés indépendamment, puis nous sommes parvenus à vendre la série un peu partout dans le monde. Et c’est grâce à ça que nous avons eu par la suite les moyens de financer les tournages. Mais c’est une difficile de demander une aussi grosse somme que 20 millions de $ à des investisseurs et de leur dire qu’ils vont devoir attendre un petit moment avant d’en revoir la couleur. Chaque année c’était donc la bataille pour obtenir le renouvellement.

« J’espère toujours pouvoir conclure dignement Sanctuary »

Que s’est-il donc passé en 2012 ?

Pour la cinquième saison, on savait que cela allait être dur car on avait besoin de l’engagement d’achat de Syfy pour le marché américain. Mais, mauvais timing, la cha^îne n’était pas encore prête à s’engager sur une cinquième saison, et nos investisseurs devenaient nerveux. Donc on a commencé par perdre le studio où on tournait. C’était très déprimant et frustrant. Il y a tellement d’acteurs et d’enjeux dans ces négociations d’arrière-cour dont les téléspectateurs n’ont pas idée… J’avais encore l’espoir que Syfy allait finir par passer commande et que nous trouverions un autre endroit où tourner par la suite mais la chaîne a vu que nous n’étions plus en production et a préféré passer son tour...

Comment avez-vous vécu cet arrêt brutal de la série ?

Heureusement pour moi, je tournais un film à l’époque car sinon cela aurait été très difficile à vivre. Il m’a fallu au moins 6 mois de réaliser que la série était définitivement enterrée. Mais le fait que nous ayons réussi à faire tant d’épisodes et à être diffusé dans tant de pays reste extraordinaire… Et j’espère toujours que nous pourrons faire une mini-série ou quelque chose pour conclure dignement Sanctuary.

Suite à l’annonce tardive de la fin de la série, celle-ci ne dispose pas d’une vraie fin…

Nous avions laissé plein de portes ouvertes dans le dernier épisode de la saison 4. J’étais très enthousiaste de pouvoir explorer ces nouveaux aspects dans les prochains épisodes… Si nous avions su que la série allait s’arrêter nous aurions proposé quelque chose d’autre. Mais je ne désespère pas d’arriver à tourner quelque chose sur Sanctuary dans le futur…

« Accepter Sanctuary était un pari fou »

Lorsque vous avez rejoint Sanctuary, il ne s’agissait que d’une websérie. N’était-ce pas un pari un peu audacieux ?

C’est vrai qu’on m’avait proposé de faire une autre saison de Stargate Atlantis. A cette époque, même si Sanctuary n’était que sur le net, il y avait un vrai buzz autour du programme et je savais que si je restais sur Stargate Atlantis, Sanctuary ne se ferait pas. Même si nous n’avions pas encore de deal TV, j’ai préféré croire en Sanctuary et j’ai refusé de re-signer pour Atlantis. Par la suite, on a heureusement réussi à vendre Sanctuary. Cela a payé mais ça aurait pu se passer autrement et je me serais retrouvée au chômage. C’était un gros pari.

Outre la disparition de Stargate, la chaîne câblée Syfy semble se diriger de plus en plus vers la télé-réalité au détriment des séries de science-fiction…

Je ne comprends pas cette évolution. D’un point de vue « business », c’est certain, cela a du sens car le catch ramene beaucoup de gens, donc beaucoup de recettes publicitaires. Les télé-réalités ne sont pas non plus chères à produire et réalisent de belles audiences… Mais du point de vue des téléspectateurs, quand on s’appelle syfy, on a envie de voir plus de science-fiction ! Syfy est ma maison depuis 10 ans donc je ne veux pas leur jeter la pierre mais je m’interroge parfois… Et je pense que c’est le cas beaucoup de gens… j’aurais donc préféré voir ces séries continuer, comme la mienne (rires) !

Après deux décennies passées dans des séries de science-fiction, ne craigniez-vous pas d’être bloquée dans le genre ?

Non, c’est un genre fantastique. C’est à ça que je dois ma notoriété donc je ne vais pas le renier. Je suis fier de ce que je fais ici. De plus, en réalité, j’ai fait beaucoup de choses en dehors de ce domaine depuis la fin de Sanctuary, avec trois films. Et puis j’aime ce genre, ces fans et je ne pense pas que la science fiction soit un genre particulièrement marginalisé aujourd’hui. Qu’on soit pourchassé par un mec avec un flingue ou un dinosaure, ce sont les mêmes émotions !

Retrouvez une interview FOCUS d’Amanda Tapping sur toute la période « Stargate » dans le magazine PREVIEW, en kiosque le 3 mai prochain.