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Amaury Vassili, représentant Français à l’Eurovision 2011

Alexandre Raveleau
Publié le 09/05/2011 à 09:58 Mis à jour le 09/05/2011 à 19:35

Le 14 mai 2011, Amaury Vassili représentera la France à l’Eurovision. Au cœur du stade de Düsseldorf, le jeune Normand, tendance lyrico-pop, chantera en Corse pour tenter de décrocher le titre si convoité depuis Marie Myriam en 1977. En plein tournage de l’émission « En route pour l’Eurovision », Amaury Vassili garde les pieds sur terre. Favori des bookmakers, son titre « Sognu » sera peut-être le nouveau « L’Oiseau et l’Enfant »...

Alexandre Raveleau : Vous êtes le plus jeune des représentants français à l’Eurovision. Quel était votre regard sur l’événement il y a encore un an, avant votre sélection ?

Amaury Vassili : Pour vous dire la vérité, je n’ai jamais vraiment été attiré par le Concours pour une raison très simple : l’émission m’a toujours paru trop longue. Quand j’étais petit, j’allais me coucher bien avant la fin ! Du coup, à l’adolescence, je ne m’y suis pas plus intéressé. Il n’y a que cette année, avec toute l’excitation que ma participation engendre, que j’ai un peu travaillé le sujet. J’ai tenté de rattraper le temps perdu.

Après des années de faste, l’Eurovision a l’étiquette d’un show de plus en plus second degré, voire ringard. Les animateurs (Stéphane Bern, Julien Courbet, Laurent Ruquier...) ont tous joué la carte de la dérision côté commentaires. Comment vivez-vous avec cette étiquette ?

Une précision avant tout : il n’y a qu’en France qu’on traite l’Eurovision de ringard. Je pense plutôt qu’il s’agit d’une opportunité géniale à saisir pour les artistes, avec une scène devant plus de 200 millions de téléspectateurs. L’Eurovision a un impact incroyable sur les pays qui le diffusent. Reste à savoir ce que vont penser les gens de ma prestation. Il n’y a jusque-là que des signaux très favorables.

Chaque année, les commentateurs donnent la France victorieuse. Au final, même Patricia Kaas, vedette dans les pays de l’Est, ne l’a pas emporté. Croyiez-vous réellement en vos chances ?

Je ne crois pas qu’on ait déjà été si bien placé du côté des bookmakers depuis de très nombreuses années. J’espère que cette excitation va donner envie aux Français de regarder le concours et pourquoi pas voter. Je suis en tout cas très motivé pour réaliser un super show. L’Eurovision n’est jamais gagnée d’avance. Le système des votes repose et sur le public et sur un jury de professionnels. Que vont-ils penser de notre choix, du style de ma chanson ? On ne peut pas le savoir. Ce que je sais c’est que je joue sur l’originalité.

N’avez-vous pas peur du décalage vis-à-vis des performances venues des pays du Nord ou de l’Est, souvent « mémorables » ?

Le décalage est évident et assumé. On verra si notre choix joue en ma faveur ou non. J’ai déjà croisé quelques-uns de mes concurrents, notamment celles d’Ukraine et d’Autriche et le candidat moldave.


Qu’en avez-vous pensé ?

Je n’ai pas encore tous les arguments pour dire lequel me fera le plus peur... Je me suis surtout focalisé sur ma chanson. Je n’ai pas pris assez de temps pour étudier les autres !

Quelle est l’histoire de « Sognu », votre titre, composé par Daniel Moyne et Quentin Bachelet ?

Nous avons voulu faire une chanson qui soit un cross-over du lyrique et de la musique pop. « Sognu » est le vrai mix entre « Lucente Stella » et « Maria », les singles de mes deux premiers albums. Le titre est très fédérateur, avec un côté hymne. J’espère que ce choix va m’aider à conquérir la foule du stade de Düsseldorf !

« Sognu » représente la France, avec des paroles en Corse. Pouvez-vous en dire plus sur ce choix ?

L’Italien est la langue qui se prête le mieux au lyrique-pop. Il s’agissait pour nous d’avoir une langue aussi fluide et romantique à la fois. Le Corse s’y prête à merveille, d’autant que j’ai déjà eu une expérience avec Katherine Jenkins en la matière.

Une autre chanson n’était-elle pas prévue à l’origine ?

Effectivement, il était convenu dans un premier temps que je chante « Maria ». Les organisateurs ont tout simplement refusé. Le règlement de l’Eurovision stipule très clairement qu’il doit s’agir d’un titre original. Dans ces conditions, nous avons revu nos plans. « Sognu » était une chanson que nous avions déjà commencée à travailler pour mon deuxième album. Il a suffi de couper quelques passages et d’en réécrire de nouveaux.

Le titre a-t-il été adapté aux standards de l’Eurovision ?

Au départ, « Sognu » avait été écrit dans l’esprit « Bohemian Rhapsody » de Freddy Mercury. En une semaine de travail, nous en avons fait quelque chose de plus construit, moins déjanté et peut-être un peu moins original. Et de trois minutes pile !

À 22 ans, comment vivez-vous avec votre image de chanteur lyrique grand public ?

J’aimerais parfois avoir la possibilité d’être plus enfantin. Il faut souvent que je sois dans la droite ligne du lyrique-pop, bien habillé et élégant. Dans la vie de tous les jours, je ne suis pas du genre à me prendre la tête et à faire attention à mon look. C’est juste un petit contraste, mais ma personnalité ne change pas.