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Anthony Laborde (Passe-Muraille) : « Fort Boyard a complètement changé ma vie. J’espère que ça ne s’arrêtera jamais ! »

Paul Gratian
Publié le 05/08/2017 à 18:48

Depuis maintenant 13 ans, Anthony Laborde est présent tous les étés sur France 2 dans le rôle de Passe-Muraille. Alors que ce personnage du Fort Boyard a mis du temps à trouver ses marques, il fait désormais partie intégrante de l’émission et il est de plus en plus apprécié des téléspectateurs. Rencontre.

Paul Gratian : Vous incarnez Passe-Muraille depuis 2004, prenez-vous toujours autant de plaisir à participer à Fort Boyard ?
Anthony Laborde :
C’est toujours le même plaisir depuis le début. Mon rôle a beaucoup évolué et cela permet de faire différentes choses. En fin de compte, le personnage plaît. Toutes les bonnes critiques que je peux entendre après la diffusion me donnent envie de faire évoluer Passe-Muraille. Le personnage devient de plus en plus fou ce qui me ressemble un petit peu. Même si je suis un peu timide dans la vraie vie, je me lâche sur ce rôle.

Avec par exemple de nombreux déguisements loufoques…
Oui et puis des blagues que je peux faire à Olivier [Minne], au Père Fouras ainsi qu’aux candidats. C’est vraiment un jeu entre nous et c’est un plaisir. Chaque matin, avant que l’émission commence, on se met d’accord avec les producteurs artistiques sur les costumes et sur les blagues. Il y a aussi beaucoup d’improvisation avec Olivier qui est très fort pour cela. Le fait que je ne parle pas est très difficile, car il faut qu’il puisse comprendre où je veux aller. Là-dessus, un vrai binôme s’est créé puisqu’il va toujours dans la même direction que moi.

Aimeriez-vous jouer ce personnage encore de nombreuses années ?
Oui, j’espère que ça ne s’arrêtera jamais tant que j’aurais la forme et le physique pour le faire. Quand je vois Passe-Partout maintenant, il a 50 ans, mais il court toujours aussi vite et il arrive autant à monter les escaliers donc il n’y a pas de raison que ça s’arrête bientôt.

« Le personnage de Passe Muraille devient de plus en plus fou ce qui me ressemble un petit peu »

Quelle est votre relation avec vos collègues du fort en dehors des tournages ?
Avec Olivier, on se retrouve sur les pièces de théâtre qu’il produit et on se croise sur Paris. Avec André [Passe-Partout], on a lié une forte amitié et on se voit au moins deux ou trois fois par mois. On se connait depuis 1994, bien avant Fort Boyard. Avec Yann [l’acteur du Père Fouras], on a moins le temps de se voir le reste de l’année, car on habite dans des régions différentes.

Depuis votre arrivée, il y a de plus en plus de nouveaux personnages. Comment se passe leur intégration ?
Il y a chaque fois de nouveaux personnages, car les gens sont demandeurs de nouveautés sans en vouloir trop. Ils sont tous bien intégrés. Lady Boo change d’années en années pour des raisons que j’ignore. Blanche est incarnée par Delphine [Wespiser] depuis maintenant cinq ans. Francis Lalanne marche très fort. Les frères Bogdanov ne pouvaient pas revenir cette année, mais ces personnages sont très marquants. Cette année, on a accueilli Éric Lampaert, qui incarne un cousin du Père Fouras un peu fou que j’aime bien. Pendant l’émission, on se parle beaucoup et on échange sur nos expériences de tournages.

« Mon personnage est très apprécié par les enfants, car ils peuvent se reconnaître dans Passe Muraille »

Comment expliquez-vous le succès du programme année après année ?
En fait, je pense que ce sont les parents qui expliquent aux enfants qu’ils regardaient cette émission quand ils étaient petits. Les adultes sont encore à la recherche de l’ancien programme qui reste toujours là, même si Fort Boyard a beaucoup changé. Quand je rencontre des téléspectateurs, beaucoup me disent qu’ils regardent l’émission en famille. Mon personnage est très apprécié par les enfants, car ils peuvent se reconnaître dans Passe Muraille.

Comment vivez-vous votre célébrité ?
Très bien, car c’est la rançon de la gloire. Quand les gens viennent me rencontrer et qu’ils veulent une photo ou un autographe, on ne peut pas leur refuser, car cela fait partie du travail. Fort Boyard a complètement changé ma vie puisqu’à l’époque, je faisais des études de comptabilité et que je n’étais pas destiné à travailler à la télévision.

Vous attendiez-vous à tant de popularité ?
Non, car au début, mon personnage a eu du mal à percer. Il y a toujours l’image de Passe-Partout, qui restera et qui est, pour moi, le personnage emblématique. Les parents n’ont pas connu Passe Muraille et ce sont plus leurs enfants qui me reconnaissent.

« En plus de Fort Boyard, je travaille dans le monde de la magie »

Que faites-vous en dehors de Fort Boyard ?
Je travaille dans le monde de la magie avec un magicien basé à Angers. Je retrouve mon personnage de Passe Muraille avec des costumes, des blagues, des tours de magie… Je joue l’assistant comique qui fait tout pour faire louper les tours du magicien sans y arriver. On a une centaine de spectacles sur toute l’année dans toute la France. J’avais rencontré mon partenaire sur scène lors d’un gala et on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire. Notre collaboration dure depuis trois ans.

Vous participez aussi aux versions étrangères de Fort Boyard. Avez-vous le même rôle qu’en France ?
Uniquement depuis cette année. Au départ, je faisais juste l’envoi des candidats et l’assistant dans la Vigie, puis mon personnage commence à se déguiser et à apporter des parchemins. Cette année, j’ai enregistré pour le Maroc, la République tchèque, la Suède, la Slovaquie, la Roumanie… Cela fait entre 40 et 60 numéros par saisons. Passe Muraille n’existe pas dans ces versions donc je joue Passe Temps.

« Fort Boyard m’a fait aimer les reptiles. Depuis, j’ai cinq serpents à la maison »

Quels candidats vous ont le plus marqué ?
Cette saison, je garde un très bon souvenir de la première équipe, celle de Vincent Lagaf d’autant plus que je regardais le Bigdil à la télévision quand j’étais plus jeune. Il y avait aussi Cartman et Artus donc ces trois grands humoristes ont apporté beaucoup d’animation. Dans les autres saisons, j’ai été impressionné par Marthe Villalonga qui a fait le saut à l’élastique malgré son âge. Il me semble que c’est la doyenne du fort, mais elle était toujours motivée pour faire n’importe quoi.

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?
Il y en a plusieurs. Au niveau des transports, j’ai dû prendre un hélicoptère pour arriver sur le Fort alors qu’il faisait mauvais temps. Je me souviens aussi d’un soir où, alors qu’on dormait encore sur le Fort, Francis Lalanne avait pris sa guitare pour un bœuf en pleine nuit à la belle étoile.

Depuis Fort Boyard, avez-vous changé de regard sur les animaux sauvages ?
Oui j’ai développé une passion pour les reptiles. J’ai cinq serpents à la maison. Je pense que Fort Boyard m’a fait aimer cet animal. Avant, je ne connaissais personne qui en avait. Un jour je suis rentré dans un magasin avec mes neveux et ils m’ont demandé si je voulais acheter un serpent. Je me suis dit que j’allais essayer. Depuis, j’en ai acheté cinq qui ont fait des bébés ce qui a élevé le total à quatorze. J’ai ensuite décidé de me limiter.