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Arthur Benzaquen (Zak) : « À partir du moment où on va dans un humour, il faut y aller à fond »

Laura Mazerolle
Publié le 29/11/2014 à 17:40 Mis à jour le 07/01/2015 à 19:15

Arthur Benzaquen est le réalisateur, co-scénariste et acteur principal de Zak. Sous forme de faux documentaire, la série met en scène une star de R’n’B français. Déjanté autant que son personnage, le comédien s’est confié à Toutelatele sur son parcours et son aventure.

Laura Mazerolle : Comment se caractérise le personnage principal de la série ?

Arthur Benzaquen : Zak est quelqu’un de très drôle. C’est un mec qui a beaucoup de talent, même si c’est difficile à croire et à comprendre, mais qui est complètement lunaire. Il a sa propre vérité sur le monde et il ne peut pas en déroger.

Comment avez-vous créé la série et son personnage principal ?

Je me suis mis à faire le comédien juste pour rigoler avec deux ou trois amis et, comme cela m’a amusé, j’ai voulu continuer. Mais on n’avait pas d’histoire précise. Et puis je me suis rappelé du temps où j’étais directeur artistique. Je voyais alors des artistes qui ressemblaient à Zak. On a donc créé ce personnage en s’inspirant de mes expériences. Je l’ai bien sûr extrapolé et caricaturé pour rire davantage.

Comment avez-vous choisi les acteurs principaux ?

J’étais fan de la série Vous les Femmes, Olivia Côte et Judith Siboni ont donc été mes premiers choix. Nader Boussandel et moi sommes amis depuis très longtemps, et en plus il joue à merveille. Et Rebecca Azan, sublime comédienne, a été la plus simple à avoir, car c’est la femme du co-scénariste.

« On est probablement allé trop loin, mais on a été à fond dans ce que voulions faire »

Comment avez-vous convaincu tous ces guests à vous rejoindre ?

Je viens avec mon projet et je leur demande de m’aider, tout simplement. Et la plupart de ses grands talents ont envie, ils sont et resteront des saltimbanques. Ils sont tous venus gratuitement et ils y mettaient tout leur cœur. Et ils se sont amusés. Je pense même que ça leur a fait du bien d’être sur un projet non lucratif. Cela leur rappelle qu’ils font ce métier par plaisir et passion. Et je leur en suis reconnaissant.

Pourquoi avoir commencé sur OCS ?

OCS a une politique très américaine, très HBO. C’est-à-dire qu’ils dénichent des talents, ils écoutent les suggestions et, si la chaîne valide, c’est carte blanche pour les auteurs. Contrairement aux chaînes interventionnistes qui font perdre de la sève aux projets. Nous, de temps en temps, on est probablement allé trop loin, mais on a été à fond dans ce que voulions faire.

Pensez-vous qu’on manque de liberté en France ?

J’ai des gens qui ont énormément de talents autour de moi, des auteurs, des réalisateurs des scénaristes et, à chaque fois, ils doivent revoir plusieurs fois leurs copies et constatent qu’on leur enlève les meilleures blagues. Le problème est que le peu de chaînes qui peuvent produire leurs fictions ont vocation à viser tous les publics, à toucher toute la famille. Je fais partie de ceux qui pensent que l’humour est clivant. C’est-à-dire qu’à partir du moment où on va dans un humour, il faut y aller à fond. Certains ne l’aimeront pas, certes, mais il va plaire énormément à d’autres. Et au diable cet humour qui est censé plaire à tout le monde !

Une quatrième saison de Zak est-elle envisageable ?

Si on continue, je pense qu’on ira plus vers un long-métrage qu’une autre saison. Mais pour l’instant ce n’est pas d’actualité. Je me consacre entièrement à la réalisation de mon film, Les Nouvelles aventures d’Aladin avec Kev Adams, Jean-Paul Rouve, Éric Judor, Michel Blanc ou encore Audrey Lamy.