Toutelatele

Sophie Davant

Joseph Agostini
Publié le 02/12/2002 à 00:00 Mis à jour le 14/03/2010 à 15:18

A la télévision, rares sont les animatrices qui, à l’instar de Sophie Davant, se maintiennent à l’antenne depuis quinze ans. Cette dernière, responsable du service météo de France 2, anime sur cette même chaîne, « C’est au programme », une émission matinale d’accompagnement, en direct. En plus de cette quotidienne, elle présente, cette année encore, le « Téléthon », aux côtés de Gérard Holtz.
Sophie Davant. A l’évocation de ce seul nom, me
reviennent en tête les Fort Boyard et Xapatan de mon enfance, lorsque la blonde Sophie jouait à l’aventurière pour Antenne 2. Aujourd’hui, si le temps a passé, elle a gardé sa forme et son inoxydable chevelure, au service du capital sympathie de sa
chaîne. Cette célèbre animatrice, solaire et
généreuse, m’a reçu dans son bureau de France 2, un
pluvieux matin d’automne. Entretien...

Joseph Agostini : Une émission quotidienne en direct, comme C’est au programme, représente-t-elle une étape importante dans votre carrière ?

Sophie Davant : J’aime ce magazine car il traite tant des tâches ménagères que de l’actualité culturelle, tant des problèmes de santé que des phénomènes de société... Je me retrouve totalement dans la variété des sujets et des invités de ce programme d’accompagnement. Avec 30% de part de marché, nous avons la meilleure audience des matinées, toutes chaînes confondues, avec un
public de plus en plus jeune. En animant C’est au
programme
, je me sens plus dans mon rôle que dans une
émission de jeux ou de variétés.

L’épisode Fort Boyard vous a donné une véritable identité aux yeux des téléspectateurs. Pourtant, vous n’avez animé ce jeu que deux saisons consécutives. Comment l’expliquez-vous ?

J’ai été la première animatrice de l’émission, qui était une véritable nouveauté alors. Cette idée de Jacques Antoine a profondément marqué les
téléspectateurs, à en juger le succès du jeu aujourd’hui encore. Personnellement, je n’aimerais pas être seulement identifiée à ce genre de programmes. J’ai adoré animer ce jeu mais je suis passée à autre chose...

Ne souhaiteriez-vous pas être exposée davantage, comme par le passé, lorsque l’on vous confiait des premières parties de soirée ? (Question de Postik de Nîmes)

Cela ne me déplairait pas. En revanche, il faut le bon créneau, les bonnes rencontres, la symbiose avec le public à ce moment là... Je ne veux pas faire
n’importe quoi !

De nombreux fidèles de Toutelatele.com ont remarqué votre absence du classement des animateurs préférés des français, selon un sondage IFOP-TV Mag.
Cela vous a-t-il blessée ?
(Question de Tom de Grande-Synthe)

Cela m’a scandalisé au contraire ! Pour moi, ce
sondage représente la désinformation pure et simple.
Nous avons été plusieurs à ne pas figurer sur la liste
soumise aux téléspectateurs. Comment voulez-vous que
nous soyons présents, au final ? Tout cela est absurde.

Ce qui vous manque, n’est-ce pas davantage la
reconnaissance du métier que celle du public ?

J’aimerais aujourd’hui m’affirmer tel que je suis vraiment, donner libre cours à toutes mes envies professionnelles... Les dirigeants de France 2 ont conscience du travail effectué pour une émission telle C’est au programme, mais j’ai du mal à me vendre, à aller vers eux pour défendre un projet.

Pourriez-vous cultiver une verve insolente, comme certains animateurs à la mode ?

Ce n’est pas dans ma nature ! Je suis cliente des émissions de Fogiel et d’Ardisson, en tant que
téléspectatrice, mais je n’aime pas mettre mal à
l’aise mes invités. Je me définirais espiègle, drôle,
populaire, mais pas insolente.


Le secret de la longévité cathodique, c’est
peut-être de ne justement jamais suivre les modes...
Qu’en pensez-vous ?

Marie-France Brière me disait, à mes débuts, qu’il fallait dix ans pour faire un bon animateur. Je suis
d’accord avec elle. La présentation, c’est un métier
qui s’apprend sans cesse, et qui nécessite une perpétuelle remise en question. En ce qui concerne les
modes, je fonctionne à l’instinct. Je suis authentique, et je crois que le public y est sensible.

Si l’on regarde dix ans en arrière sur la grille de France 2, Daniela Lumbroso et vous êtes les seules vedettes féminines des divertissements de l’époque à être encore à l’antenne. Misogynie du métier ?

Mais nous n’étions pas beaucoup plus il y dix ans ! Les femmes sont toujours en minorité dans ce métier.
Cela évolue très lentement... Il est vrai, de surcroit, que les femmes très actives, à la quarantaine, sont plus rares encore ! Daniela et moi sommes presque des exceptions, et je le déplore...

Votre record de longévité se constate aussi au nombre de bulletins météo à votre actif.

J’ai présenté mon premier bulletin à 25 ans. Je suis encore responsable de ce service, quinze ans après. Tout est allé très vite pour moi ! A 27 ans, deux ans après mon arrivée à France 2, j’étais déjà
l’animatrice de Fort Boyard et de La piste de
Xapatan
.

Racontez-nous Xapatan !

C’était un divertissement archi-novateur pour
l’époque ! Une femme qui se trimbalait dans un 4X4, au
beau milieu du Mexique, tous les vendredis soirs : du
jamais vu ! Les tournages ont duré six mois, durant la
saison sèche. L’ambiance moite à la Duras était très
éprouvante ! J’ai vraiment eu l’impression de tourner
un long-métrage...

Votre actualité, c’est le Téléthon. Une autre épreuve d’endurance !

C’est un énorme boulot, en effet... Pour favoriser l’appel au don, il faut du direct, de la fête, de l’émotion, des informations en permanence ! Cette
année, je suis ravie de présenter l’émission avec
Gérard Holtz, en compagnie d’Axelle Red, la marraine
du Téléthon 2002.

Sophie Davant, qu’est ce qui vous comblerait ?

Un magazine de divertissement original, décalé, même un peu caustique, en deuxième partie de soirée. J’estime avoir bien plus de relief que l’image que je donne. Je suis consciente de mon potentiel, et compte désormais prendre mon destin en main pour créer mon propre concept d’émission.