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Laurent Delahousse

Joseph Agostini
Publié le 03/02/2003 à 00:12 Mis à jour le 14/03/2010 à 15:31

RTL, LCI, M6. Laurent Delahousse va de chaîne en chaîne, distiller sa passion de l’information et son goût très prononcé pour les faits de société. Sur M6, avec « Secrets d’actualité », son rendez-vous dominical, il éveille le téléspectateur et fait pâlir la concurrence. Le 3 février, la direction lui confie une soirée spéciale « Crimes, pulsions et folie meurtrière ». Entretien.

Joseph Agostini : Avec Secrets d’actualité, vous avez dynamité le paysage audiovisuel du dimanche soir. Un secret ?

Laurent Delahousse : L’émission est un succès d’audience confirmé, avec plus de deux millions de fidèles, plus que les divertissements de France 2. Je crois qu’il n’y a pas de secret ! C’est un magazine finement réalisé, qui retrace, avec une grande pertinence, des événements à la une de l’actualité. Le dimanche soir, il y a une vraie demande d’information, et nous y avons répondu, en créant une écriture nouvelle, une approche originale. Capital a fait des petits !

Avez-vous tout appris sur LCI ?

Jérôme Bellay m’a donné une chance inespérée en 1994, quand il m’a proposé de rejoindre la Chaîne d’information continue. J’étais alors reporter au service politique de RTL, et ne cherchais absolument pas à faire de l’antenne. A cette époque, LCI naissante était une pépinière de nouveaux talents et un repaire pour les vedettes mal employées sur la télé hertzienne. Ainsi, j’ai pu travailler avec Ruth Elkrief, Guillaume Durand, Pierre-Luc Séguillon, jusqu’à ce qu’on me propose de présenter les JT à mon tour.

Comment se déroulèrent vos premiers journaux ?

Je n’ai pas fait d’école de journalisme et ai tout appris sur le tas en observant les autres travailler. Quand j’ai débuté, sur RTL, j’assistais les techniciens, et suivais à la lettre leurs recommandations pour monter mes premiers reportages. La semaine de mon premier JT, Guillaume Durand m’a demandé de lui dire quelle couleur de cravate je préférais. Je pensais alors qu’il souhaitait un simple conseil ! En réalité, cette cravate m’était destinée... J’avais l’expérience de l’antenne en tant que reporter, mais, ai dû, là encore, apprendre à présenter tout seul un journal, et sans filet.

M6 a littéralement « flashé » sur vous...

Les dirigeants voulaient m’avoir au sein de la chaîne. J’y ai d’abord animé De quel droit ?, et été le Monsieur Justice de la grille. Très vite, mon équipe et moi souhaitions élargir notre champ de vision en proposant une émission d’information, Secrets d’actualité. M6 a immédiatement accepté la proposition.

En quoi consistera la soirée spéciale Crimes, pulsions et folie meurtrière, que vous présentez lundi 3 février ?

Le concept me fait penser à celui des Dossiers de l’écran. A 20h50, nous proposons une fiction française, Scènes de crime avec André Dussolier et Charles Berling, qui annonce le débat en plateau, diffusé en seconde partie de soirée. Avec des reportages, en présence de psychiatres, de policiers, de témoins, nous tenterons d’élucider quelques cas de folie meurtrière, et d’expliquer ce phénomène.

Les Dossiers de l’écran ou Ca se discute ?

L’émission ne ressemblera pas à ce que fait Jean-Luc Delarue sur France 2. Il y aura davantage d’analyses, et des reportages plus longs. Notre mission sera avant tout d’informer le public, comme pour la Spéciale Sectes de l’année passée.

Laurent Delahousse, quels conseils donneriez-vous aux jeunes journalistes qui débutent à la télévision ?

Personnellement, j’ai fait des numéros d’acteur incroyables pour arriver à convaincre ! Ne pas hésiter à passer des nuits dans les rédactions pour comprendre le métier, avec acharnement et conviction. Quant au succès de Secrets d’actualité, je crois qu’il tient à l’élan que nous donnons à nos reportages. Il s’agit de bien rebondir sur l’actu pour toucher le public.