Toutelatele

Apostrophes

DIFFUSION

Vendredi 10 janvier 1975 à 21h30 sur Antenne 2
Arrêtée le vendredi 22 juin 1990

PRODUCTION

Antenne 2

PRESENTATION

Bernard Pivot

SYNOPSIS

Apostrophes est le magazine littéraire de Bernard Pivot des années 70 et 80. Chaque vendredi, le journaliste et critique y reçoit auteurs, intellectuels et artistes.

Chaque émission repose sur un thème précis (l’amour romanesque, les journalistes l’argent et l’objectivité, les pièges du pouvoir, les best-sellers face à la critique, l’art de voyager...), débattu entre invités pendant une heure.

L’introduction de l’émission est toujours placée avant le générique, présentée face caméra. Aux côtés de Bernard Pivot, Gilles Lapouge livre sa chronique culturelle en fin de programme au cours du concept initial. A partir de 1976, Claude Jean-Philippe interviendra quant à lui pour une page sur le cinéma.

Outre la formule classique, Apostrophes a également été consacrée à de Grands entretiens.

ANECDOTES

 Avant de présenter Apostrophes, Bernard Pivot (et Gilles Lapouge) était aux commandes d’Ouvrez les guillemets ! sur l’ORTF.

 724 numéros d’Apostrophes ont été diffusés entre 1975 et 1990.

 Selon la légende, les neuf premiers numéros du magazine ont complètement disparu. Proposée en direct, l’émission n’avait pas été enregistrée. Elle était alors proposée depuis le studio 4 de la rue Cognacq-Jay.

 La musique du générique d’Apostrophes est le Concerto pour piano n°1 de Rachmaninov.

 En 1985 et 1987, le rendez-vous remporte le 7 d’Or du Meilleur magazine culturel. Bernard Pivot est dans un même temps sacré Meilleur animateur.

 Le titre de l’émission a été inspiré par Françoise Giroud.

 Lors de la rentrée de septembre 1987, Antenne 2 a décidé de lancer deux programmes courts, complémentaires du rendez-vous du vendredi. Apostrophes devient Apos’ le dimanche et ’Strophes le mardi, toujours en seconde partie de soirée. Pendant quinze minutes, Bernard Pivot reçoit un invité, autour de son ouvrage.

 Pour les besoins du magazine, Bernard Pivot avoue avoir lu 5 000 livres en 15 ans.

 Le 30 mai 1975, Bernard Pivot reçoit Vladimir Nabokov. Pour les besoins de cette émission spéciale, le décor est réaménagé. L’auteur apparaît assis à un bureau, derrière des rangées de livres éparses. Américain d’origine russe, il ne parle pas français. L’écrivain cache en réalité ses notes derrière les éléments de décor. Il a en effet appris par coeur ses réponses aux questions préparées avec l’animateur.

 Le 22 septembre 1978, Charles Bukowski est invité sur le plateau. L’écrivain américain a amené de quoi se divertir... Il boira durant l’émission trois bouteilles de Sancerre. Ivre, il doit quitter le plateau accompagné, après avoir perturbé les débats, portant ce soir-là sur le thème « En marge de la société »...

 Le 27 juillet 1979, Bernard Pivot reçoit Valéry Giscard d’Estaing, alors Président de la République. Depuis l’hôtel Marigny, l’émission porte sur Guy de Maupassant.

 En 1982, Régis Debray, conseiller de François Mitterrand, lance une polémique autour d’Apostrophes. Il compare le pouvoir de l’émission auprès du public à une « dictature sur le marché du livre ». Bernard Pivot répond à la fin d’une émission suivante : « Je n’admets pas que ce mot épouvantable de dictature qualifie ce qui n’est que libre choix des téléspectateurs et des amateurs de lecture. Il n’est pas bon qu’un philosophe, intellectuel de gauche et conseiller de l’Élysée, croie que les publics sont des choses molles et facilement influençables. »

 En décembre 1983, Apostrophes est tournée depuis la résidence d’Alexandre Soljenitsyne, dans le Vermont. L’entretien de l’auteur russe porte plus particulièrement sur deux récits La Roue rouge : premier noeud : août 14 et Nos pluralistes. L’interview dure 1h20.

 Le 24 avril 1987, un numéro spécial d’Apostrophes est diffusé. En plateau, Bernard Pivot reçoit Yves Montand et Edmond Maire. L’émission comprend un entretien exclusif du leader polonais Lech Walesa, enregistré clandestinement à Gdansk avec une caméra super 8. L’interview est découpée en cinq séquences.

 Le dernier numéro d’Apostrophes a été diffusé en prime time, dans un format long de deux heures. Autour de l’invité Georges Lublin, Bernard Pivot reçoit notamment Philippe Labro, Max Gallo, Claude Mauriac et Jean d’Ormesson.

 Au palmarès des invités de l’émission : Michel Tournier (12 invitations), Jean Dutourd (11 invitations) et Françoise Giroud (7 invitations).

 Dans un entretien à Télé 7 jours, à l’occasion de l’arrêt du programme, Bernard Pivot confie : « La fête est finie, parce que lire n’est plus une fête. J’aime toujours lire mais il y a un genre face auquel j’accuse une fatigue réelle, c’est le roman. (...) Cela ne veut pas dire que je sois brouillé définitivement avec le roman mais, pour le moment, ça m’ennuie ». L’animateur avoue également avoir annoncé à la direction d’Antenne 2 son souhait de stopper le magazine, dès le mois de mai 1989.