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X-Factor > Les dessous des castings vus par Alain Lanty

Tony Cotte
Publié le 21/10/2009 à 13:06 Mis à jour le 18/03/2010 à 15:27

Avec ses faux airs de Gregory House, Alain Lanty intrigue depuis quelques semaines les téléspectateurs de W9. S’il partage l’affiche de X-Factor, en tant que juré, avec Julie Zenatti et Cerrone, ce musicien hors pair de 48 ans officie dans cet exercice avec succès. Après avoir accompagné au piano les plus grands, ce breton d’origine revient sur son rôle. Entretien avec un passionné.

Tony Cotte : X-Factor marque votre première expérience télévisuelle. Compte tenu de la nouveauté de l’exercice, quel a été votre bilan à l’issue de l’étape des castings ?

Alain Lanty : J’ai été extrêmement touché de voir tous ces gens en face de nous alors qu’ils étaient nus. Même quand les candidats ne chantent pas forcément bien techniquement, on sent qu’ils viennent pour proposer quelque chose. À la fin de la journée, à force d’en avoir vu défiler, cela forme une décharge émotionnelle. C’est très lourd à porter et, en toute honnêteté, je ne m’y attendais pas vraiment au moment d’avoir signé pour participer à cette aventure.

Vous avez ainsi pu découvrir les fameuses « casseroles », valeur sûre de ce genre de divertissements. Quelle a été votre réaction face à certains cas ?

Si certains sont impressionnants, d’autres sont vraiment ridicules. Dans ces cas-là, on essaye de formuler une réponse d’une manière correcte. On ne peut pas les détruire, nous ne sommes pas là pour ça. Personnellement, avant de commencer une journée de casting, j’ai pour objectif que chaque candidat reparte avec un point positif. Certes, ce n’est pas toujours évident.

Vous devez pourtant avoir forcément vu ce genre de situations au moins dans les bêtisiers...

Je n’ai pas beaucoup de culture en matière de télé-crochet, mais avant de commencer l’émission, on m’a montré quelques bribes du X-Factor britannique pour voir comment cela fonctionne. Même si c’était en anglais et que je ne comprenais rien à ce que les candidats disaient, j’ai pu sentir une forte connivence entre eux et le jury. Habitué ou non à l’exercice, je resterai toujours impressionné par la capacité des gens à affronter des jurés. La simple démarche est, en réalité, loin d’être facile.

L’une des différences entre Nouvelle Star et X-Factor réside dans l’âge des postulants. En ouvrant les auditions à « tous », vous êtes-vous retrouvé face à de nombreux candidats âgés ?

On va vu beaucoup de gens de plus de 40 ans, ceux qui habituellement n’ont pas la possibilité de se présenter à des auditions pour ce genre de programmes. Quant aux seniors, ils sont souvent très touchants puisqu’ils arrivent avec un vécu. En seulement quelques secondes de prestations et par le choix de leur chanson, on peut sentir ce qu’a été leur vie. On arrive même parfois à sentir où sont les failles. Cela m’a, à plusieurs reprises, fait pleurer. Mais je ne suis pas le seul ! Dans ces moments-là, je cherche d’un coup les regards et même les cadreurs sont émus.

Avez-vous été touché par les larmes des candidats prêts à tout pour réussir ?

Certains pleurent et répètent à quel point décrocher le sésame pour la prochaine étape est une question de vie ou de mort, comme si leur existence dépendait uniquement de notre décision en tant que jury. Ils nous mettent ainsi le paquet dans les bras et, au début, c’est assez perturbant. Au fil des jours, on comprend que ceux pour qui la musique est réellement importante n’ont pas besoin de le répéter. Ce genre de choses ne se dit pas, ça se fait ressentir...

Le choix des chansons fait souvent débat dans les émissions. Il y a-t-il eu une dominante lors de X-Factor ?

Beaucoup ont pensé nous émouvoir en optant pour des chansons dites « émouvantes ». Nous avons souvent eu droit à du Brel et du Piaf. Mais j’ai été beaucoup plus touché par l’interprétation d’un titre de Michael Jackson par une jeune fille que les multiples Hymne à l’amour, souvent dénués de charme. D’autres sont persuadés que choisir du Johnny Hallyday permet de prouver sa puissance vocale, surtout du côté de la gent féminine. À la fin de la journée, il y a des titres que je ne pouvais absolument plus entendre comme La quête, Mon fils, ma bataille ou Tous les cris, les SOS. Je n’ai rien contre ces chansons, mais de nombreux candidats manquaient cruellement d’originalité dans leur choix.