Toutelatele

Hala Gorani, journaliste vedette de CNN International

Alexandre Raveleau
Publié le 09/02/2010 à 13:05 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:42

Journaliste vedette de CNN International, Hala Gorani est actuellement à Paris avec son émission quotidienne International desk. Dans le cadre de la première semaine I List, consacrée à la France, la présentatrice d’origine franco-syrienne revient sur son parcours, et plus particulièrement sur son métier de journaliste de terrain. Le tout en Français puisqu’elle est née et a fait ses études dans l’hexagone. Rencontre.

Alexandre Raveleau : Depuis un an, vous êtes aux commandes d’International Desk sur CNN International. Pourquoi avoir choisi la France pour cette semaine spéciale du 8 au 12 février ?

Hala Gorani : Tout simplement parce que le monde entier est intéressé par la France. Jusqu’à vendredi, chaque soir à 19 heures, nous serons en direct avec les grandes personnalités qui construisent la France de demain. Mon émission est inscrite dans le cadre plus général de la semaine I list.

Pouvez-vous expliquer le principe d’I List ?

Tous les mois, les équipes de la chaîne vont s’installer dans un pays différent pour s’intéresser plus particulièrement à l’innovation. L’objectif est de proposer des programmes spéciaux, entre reportages et rencontres, au plus près du dynamisme. Après la France, la Pologne, le Bahreïn et la Géorgie sont les prochaines destinations.

Quelles sont les spécificités de cette version inédite d’International Desk ?

Le public retrouvera toutes les caractéristiques de l’émission que j’anime habituellement depuis Atlanta. À ceci près que nous avons installé le plateau sur les Champs-Élysées, avec l’Arc de triomphe en toile de fond ! Au sommaire, les journalistes ont réalisé des reportages entre Paris, Lyon et Marseille. Côté invités, Anne Lauvergeon et Christine Lagarde seront présentes. Et vendredi surprise... Nous serons à la Tour Eiffel !

Comment voit-on la France depuis le prisme de CNN International ?

Pour ma part, étant née et en ayant fait toute ma scolarité en France, je ne pense pas développer les clichés habituels. On ne parle par que du fromage si vous voulez ! Les sujets que nous traiterons cette semaine sont variés, avec par exemple l’interdiction du port du voile intégral dans les lieux publics, la conférence entre Nicolas Sarkozy et le Secrétaire à la défense Robert Gates ou la digitalisation des livres de la bibliothèque de Lyon par Google. Beaucoup de sujets sortent de l’ordinaire.

Comment la journaliste de France 3 que vous étiez a-t-elle rejoint CNN International ?

Après France 3, j’ai d’abord travaillé sur Bloomberg pendant deux ans. Cette expérience a été ma vraie école de journaliste... mais gratuite ! Et comme personne ne regardait la chaîne, nous étions complètement libres... Disons que nous faisions même un peu n’importe quoi ! Heureusement que le public n’était pas au rendez-vous. Ensuite, j’ai tout simplement envoyé ma cassette au directeur. L’aventure a démarré très simplement. J’ai gravi tous les échelons.


Quelle est selon vous la force de CNN ?

L’information est au-dessous des considérations économiques. Les opportunités et les moyens pour les reportages à grandes échelles sont vraiment étonnants. La semaine dernière encore, j’étais en Haïti. Je n’ai eu aucune contrainte. Les patrons de la chaîne en ont fait une priorité. Peu importe alors les moyens engagés pour traiter de l’information. Les économies se font ailleurs. Pour le travail du journaliste, ce sont des conditions idéales. Elles n’ont jamais changé depuis 11 ans que j’y travaille.

D’Haïti à la France, vous n’avez pas l’impression de courir après le temps ?

Je suis avant tout une journaliste de terrain. Malgré mon émission quotidienne en plateau, je n’oublie jamais cette expérience indispensable. Pour répondre à la vraie question, je ne pense que nous négligions la profondeur des sujets. Dans mon cas, c’est vrai qu’il faut toujours que je fasse l’équilibre entre l’énergie, la rapidité et le rythme imposé par l’actualité. Depuis mon départ d’Haïti, quatre journalistes ont pris le relais. Je voudrais d’ailleurs y retourner rapidement. On ne néglige aucun sujet.

Que pensez-vous du traitement des sujets sur l’actualité américaine dans les JT Français ?

Je crois que des stéréotypes existent des deux côtés. Il y a néanmoins un grand respect mutuel entre les deux cultures. Il s’agit d’une alliance très forte. Les périodes de tensions ne seront jamais des périodes de ruptures. Même s’il y a bien parfois des erreurs véhiculées dans le traitement de l’information. Je pense notamment aux nombreux sujets sur le début de la deuxième guerre du Golfe par exemple.

Seriez-vous intéressée par un poste de correspondante à Washington d’une chaîne française ?

Je ne dis jamais non. Je suis ouverte à tout. Je trouve que c’est une grossière erreur que de dire qu’on ne fera jamais quelque chose. C’est d’ailleurs le conseil que je donne toujours aux jeunes qui risquent de prendre ma place un jour ! (rires)

Quelle est votre prochaine destination ?

Le Pérou ! J’y fête mon anniversaire dans quelques jours (rires). Après Paris, Lima ! Plus sérieusement, j’espère vraiment partir pour le Printemps en Afghanistan. Les conditions y sont néanmoins très difficiles. Il faudrait prévoir au moins trois semaines de voyage. Avec mon émission, ce sont des choix difficiles à prendre.