Toutelatele

David Pujadas

Raphaël Weckerlé
Publié le 16/02/2004 à 00:14 Mis à jour le 15/03/2010 à 15:19

Né le 2 décembre 1964 à Barcelone, d’une mère française interprète et d’un père espagnol traducteur, David Pujadas est devenu le nouveau grand prêtre de la messe du 20 heures de France 2.

Licencié en Sciences éco à Aix-en-Provence, puis intégrant l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, c’est à l’âge de 20 ans que naît sa passion pour l’information lors d’un stage au quotidien Nice Matin.

Il entre au Centre de Formation des Journalistes de Paris en 1988.
Lauréat cette même année d’un concours de reporters organisé par TF1, il rejoint la chaîne fraîchement privatisée. Il devient alors reporter et couvre des évènements tels que la Révolution roumaine de 1989, l’Irak en 1991 ou encore Sarajevo en 1992. Il devient également le joker des journaux du matin et de 23 heures entre 1992 et 1993.

De 1990 à 1994, il sera chargé de mener des enquêtes pour le magazine d’investigation phare de la chaîne, Le Droit de savoir. Mais une première enquête sur Bernard Tapie, ami du Président de la chaîne, Patrick Le Lay, passe à la trappe. C’est au bout d’une deuxième censure, sur un sujet concernant le milieu de la Côte d’Azur que David Pujadas jette l’éponge et décide donc de quitter TF1.

Ce différend sera vite oublié lorsque fin juin 1994, il rejoint la nouvelle née, LCI, la chaîne d’information en continu créée par TF1. Sous la direction de Jean-Claude Dassier, ex-patron des sports de TF1, David Pujadas devient très vite un des piliers de la chaîne info en se voyant confier à partir de 1996 la présentation du Grand Journal de 18 à 19 heures. Il obtiendra trois ans plus tard l’Ithème du meilleur journal du câble et du satellite. David Pujadas crée également le magazine 100% politique qu’il animera chaque semaine en décryptant de manière originale et impertinente le style, le positionnement et la communication de son invité.

Alors que la station de radio RTL traverse une crise d’audience sans précédent, Olivier Mazerolle quitte la station et accepte le poste de Directeur de l’Information que lui proposait France 2. Très vite, il veut s’entourer des meilleurs journalistes pour booster l’audience d’un 20 heures en perte de vitesse fasse à la machine de guerre de TF1 menée depuis 1987 par Patrick Poivre d’Arvor. Il fait aussitôt appel à David Pujadas qui accepte ce défi en remplacement de Claude Sérillon dès septembre 2001.

La greffe prend bien et David Pujadas redynamise le journal de la chaîne qui peut se targuer depuis de réunir chaque soir plus du quart des téléspectateurs même si plus de 40% d’entre eux préfèrent encore le Journal de TF1.

Mais le 3 février 2004, un événement va défrayer la chronique et mettre entre parenthèses l’ascension de David Pujadas. Voyant peut être mal le fait qu’Alain Juppé ait décidé de confier sur le plateau de TF1 son maintien dans la vie politique ou non, l’équipe du 20 heures de France 2 réalise sa première grosse boulette en affirmant à l’ouverture de son journal le retrait officiel de l’homme politique alors même que ce dernier n’avait pas encore pris la parole sur la chaîne concurrente.

Une erreur qui coûtera alors cher aux deux protagonistes de l’antenne, Olivier Mazerolle et David Pujadas, une motion de défiance ayant été votée à leur encontre par la rédaction de la chaîne. Le premier ayant décidé de démissionner, David Pujadas se voyant retiré de l’antenne pour deux semaines en février 2004.

Le sort de David Pujadas reste désormais lié au nouvel homme fort de l’information qui sera nommé après les élections régionales de mars 2004 qui décidera alors ou non de conserver celui qu’on considère déjà comme le fils spirituel de Patrick Poivre d’Arvor...