Les Experts > Marg Helgenberger reste dans la série et s’explique
Marg Helgenberger serait-elle indécise ? Chaque saison, l’interprète de Catherine Willows fait part de son intention de quitter Les Experts. Après avoir annoncé sa volonté de partir au début de la 12e et prochaine salve, l’intéressée est désormais revenue sur sa décision. Pour sa venue en France, ce jeudi 5 mai, l’actrice a tenu à s’expliquer. Entretien.
Depuis quelques temps on annonce votre départ dans Les Experts. Qu’en est-il exactement ?
Marg Helgenberger : J’avais pour projet d’arrêter après la 11e saison. Plusieurs éléments m’ont fait changer d’avis, notamment une conversation avec les producteurs. Ils ont essayé de trouver un compris, comme jouer dans quelques épisodes à l’issue desquels il y aurait une fin ouverte pour mon personnage. Mais nous sommes en cours de négociations. Au fond de moi, je n’ai pas très envie de dire au revoir à mon personnage et à mes collègues. Je vais donc tourner moins. Déjà pour la saison en cours de diffusion aux Etats-Unis, j’ai tourné 19 des 22 épisodes. Ça m’a permis de voyager et de me reposer.
Connaissez-vous le nombre d’épisodes dans lequel vous allez jouer pour la prochaine salve des Experts ?
Il est question de 9 ou peut-être 10 épisodes et éventuellement revenir en fin de saison. Quand j’étais à temps plein, il était difficile de pouvoir multiplier les expériences. Avec deux mois de libre pour se consacrer à d’autres projets, l’envie de travailler n’est pas toujours présente. Aujourd’hui, j’aimerais vraiment jouer dans une pièce de théâtre. Je rencontre d’ailleurs des producteurs très prochainement à ce sujet.
Il semblerait que vous suiviez les pas de William Petersen (Gil Grissom). Son parcours vous a-t-il inspiré ?
Il ne s’agit pas d’inspiration mais d’admiration. J’ai un profond respect pour la décision qu’il a prise et ce qu’il a pu faire. Il a pu concrétiser ses envies de théâtre. Nous aimons tous les deux être sur scène. Il faut dire, c’est une expérience très différente. Même si j’ai également des envies de cinéma, j’aimerais vraiment pouvoir être dans une pièce à Broadway ou à Londres.
Après toutes ces années, êtes-vous fière d’une scène précise que vous avez pu tourner dans Les Experts ?
Il ne s’agit pas forcément de scènes, mais plus d’un ensemble. J’ai apprécié quelques épisodes plus que d’autres, généralement ceux dont le côté dramatique est accentué. Je pense en particulier, à l’un qui partait d’une de mes idées proposées aux producteurs. Catherine Willows est une femme qui a les pieds sur terre et j’avais envie de la voir déstabilisée dans un environnement qui n’est pas le sien. J’ai donc pensé à une histoire où elle se faisait draguer dans un bar, par un homme qui mettait du GHB, la drogue des violeurs comme on l’appelle, dans son verre. Elle se réveille le lendemain dans un motel glauque et essaye de se souvenir du déroulement de la soirée. Ce genre de drame survient fréquemment aux États-Unis, malheureusement et dans la plupart des cas, les victimes se font violer. Mais ce n’est pas le cas de Catherine en revanche. Après la diffusion de l’épisode, ma nièce de 19 ans m’a appelé. Elle m’a dit que maintenant elle savait comment réagir s’il devait lui arriver la même chose. D’autres jeunes femmes m’en ont également parlé. Cet épisode a eu un impact sur le public.
Avez-vous toujours le même sentiment d’accomplissement une fois arrivée à la fin d’une saison aujourd’hui ?
Je ressens toujours de la fierté. Dernièrement, nous avons fêté notre 250e épisode. Je me souviens encore de la sensation d’avoir lu le script avec ce chiffre indiqué en gros et en gras sur la feuille. Je savais qu’on approchait de ce stade, mais le fait de le lire était incroyable. Ça stimule. La réaction du public à travers le monde est également un facteur important. Quand je suis en Europe, et particulièrement à Paris, il est impressionnant de constater le nombre de passants qui m’arrêtent. Ils crient « Catherine ! Catherine ! Les Experts ! » (en français). C’est très agréable.
Malgré tout, la routine s’installe-t-elle après 11 ans à camper le même personnage ?
C’est une question légitime et, honnêtement, il m’arrive de le ressentir. La dernière chose que j’ai envie de faire est de ne plus être inspirée, simplement faire acte de présence et suivre des indications. C’est le cas de certains acteurs qui attendent simplement leur salaire. Ça ne me ressemble pas. Je pense qu’il est important de conserver cette passion.
Si vous ne restez qu’à mi-temps, qu’adviendra-t-il de votre personnage par rapport à ses fonctions ?
Nous sommes en train de réfléchir à tout ça. Il y a mille façons de la faire partir, notamment grâce à ce casino dont elle a hérité de son père. D’ailleurs, j’ai toujours adoré les épisodes qui explorent la spécificité culturelle de Las Vegas et les dessous des jeux d’argent. Beaucoup de gens vont dans cette ville pour ça. J’aimerais que Catherine reste une experte mais peut-être plus au niveau fédéral.
Qui pourrait lui succéder pour occuper ses fonctions actuelles ?
Pour la remplacer, je choisirais Nick Stokes. Il est là depuis le début et j’aime la relation qu’il a avec Catherine. Elle est un peu sa grande sœur et elle peut aussi toujours compter sur lui.
Après les départs de Gary Dourdan, William Petersen et une Jorja Fox peu présente au cours de la huitième et neuvième saison, ne craignez-vous pas que votre présence à mi-temps ne porte préjudice aux Experts ?
C’est la raison pour laquelle Carol Mendelsohn, notre productrice exécutive, a fortement insisté pour que je reste. Je pense qu’ils ont peur que la série perde de son essence avec la disparition progressive des acteurs originaux. La saison où Gary est parti, nous avons également perdu trois personnages. Et cela s’est traduit par une importante baisse de notre audience. Ça a été un revers. Mais après onze ans, le fait que nous figurions toujours dans le top 10 des programmes les plus regardés aux États-Unis est assez remarquable. En toute humilité, je pense que Les Experts a encore du potentiel avec ou sans ma présence au générique.