Toutelatele

Aïcha, Star Academy, Danse avec les stars, Sofia Essaïdi dit tout

Robin Girard-Kromas
Publié le 05/09/2011 à 12:42 Mis à jour le 07/09/2011 à 18:09

Sofia Essaïdi revient à l’affiche dans le troisième épisode d’Aicha, La Grande Débrouille, diffusé ce mercredi sur France 2. Actrice, chanteuse mais aussi danseuse, rien ne semble plus pouvoir arrêter la finaliste de Danse avec les stars. En vacances au Maroc, elle revient pour Toutelatele.com sur son parcours, de la Star Academy au cinéma, en passant par Aicha.

Robin Girard : Dans les deux premiers épisodes de Aicha, nous avons vu une véritable évolution de l’héroïne, qui a désormais un travail. Quelle est la prochaine étape pour Aicha dans ce troisième épisode ?

Sofia Essaidi : Ce n’est pas vraiment une étape de sa vie, c’est plutôt une situation qu’elle va devoir régler. L’ascenseur de la tour dans laquelle elle habite est en panne depuis plus de 2 mois et les autorités ne sont pas prêtes à aider les habitants. L’épisode s’intéresse à la façon dont la cité va se mobiliser pour s’en sortir. Car monter 18 étages à pieds, ce n’est pas facile pour tout le monde. On verra s’installer une vraie solidarité entre les différentes cultures et les différents peuples. C’est un beau message. J’ai en tout cas une affection particulière pour cet épisode.

Y-a-t-il un message politique derrière cette nouvelle aventure ?

Aicha est un projet engagé. Yamina Benguigui (la réalisatrice du téléfilm, ndlr) est à la base une documentariste et une femme politique qui utilise la fiction pour arriver à ses fins. Ça fait plus de 15 ans qu’elle essaye ainsi de dénoncer des choses à travers ses films. Le 1er et le 2ème épisodes dénonçaient vraiment des problèmes de notre société. Le 3e, même si il est toujours dans ce domaine là, est beaucoup plus concentré sur la fiction, l’envie de raconter une histoire, d’émouvoir et de faire rire les téléspectateurs.

Quel est votre rapport au personnage d’Aicha ?

On a des histoires et une vie très différentes, donc je ne peux pas vraiment me retrouver dans son combat car ce n’est pas le mien. Ce que j’ai essayé d’apporter au personnage d’Aicha, c’est mon coté positif et optimiste, avec une certaine spontanéité, une générosité dans les rapports humains. C’est comme cela que j’essaye d’être dans ma vie.

Votre performance d’actrice dans les deux premiers épisodes a été saluée. N’aviez-vous pas peur, en tant que chanteuse, d’être plus facilement critiquée ?

J’avais tellement peur au début que j’ai refusé le rôle quand on me l’a proposé. Je trouvais que c’était beaucoup trop important comme premier vrai tournage après mon passage dans Iznogoud. J’étais dans un état de peur extrême ! J’ai travaillé avec un coach pendant trois semaines pour être bien préparée. Après, on ne s’attend jamais à de bonnes critiques, donc ça m’a fait très plaisir.

France 2 a déjà commandé un 4ème épisode d’Aicha, dont le tournage commence à l’automne. Comment allez vous faire pour gérer votre carrière musicale, la promotion de votre single, tout en assumant le rôle d’Aicha ?

C’est très difficile, mais c’est de ma faute car j’ai envie de faire pleins de choses et je dois donc faire des concessions. Je vais prendre le temps pour enregistrer mon album, qui est beaucoup plus long à faire que prévu. Il faut dire qu’après le raz de marée Cléopâtre, il a fallu du temps pour me retrouver. Je me suis complètement « perdue » pendant ces 4 années de projet, où j’ai mis un peu entre parenthèse ma carrière solo. Il faut donc que je me retrouve avec un album qui me ressemble. Je le sortirai quand il sera prêt. Le tournage du 4ème épisode va en fait un peu retarder l’album, mais je vais m’arranger.


N’est ce pas dommage de ne pas avoir profité de Danse avec les stars pour sortir votre album et en faire sa promotion ?

Pas du tout, je n’ai vraiment pas fait Danse avec les stars pour cette raison. Ce programme, je l’attendais depuis très longtemps, je le regardais dans pleins de pays et je l’adorais. On est quand même l’un des dernier pays à avoir eu cette émission, il y en a eu au moins 30 avant nous ! Donc si je l’ai fait, ce n’est ni pour de la promo, ni pour de l’argent. Ce qui m’intéressait, c’était de faire un vrai show à l’américaine à la télé.

Avec le recul, quel bilan tirez-vous de votre participation à Danse avec les stars ?

Ça a été une expérience très difficile car j’ai eu la malchance de me blesser des le début de l’émission. Sur six semaines de jeu, je retiens 4 semaines de réelle bataille, constante, contre la douleur. C’était un enfer ! Et à un moment donné, il fallait que j’arrête de le dire car le public allait en avoir marre de m’entendre parler de ça. Il a fallu que je prenne sur moi, faire comme si de rien était. Après, c’était une magnifique expérience car j’ai pu apprendre plein de danses que je ne connaissais pas, j’ai rencontré Maxime, qui était mon partenaire et avec qui j’ai passé six semaines de réel bonheur.

Au vu du public de M. Pokora, l’issue de la compétition n’était-elle pas jouée d’avance ?

Si, bien sûr, mais ce n’était pas important. On en a même rigolé avec Matt car on lui disait qu’il allait tous nous tuer avec tous ses fans. Avec lui, on se disait « on s’en fou qui gagne », on voulait surtout être tous les deux en finale. Et puis je suis très contente pour lui, il a un super public, plein de petites jeunes femmes qui sont folles amoureuses de lui, qui lui permettent de gagner des NRJ Music Awards, il le mérite.

Si vous aviez un conseil à donner aux participants de la seconde saison, quel serait-il ?

Profiter, car ça passe très vite. Et surtout, être en forme ! Même si j’avais l’habitude de l’effort, c’était vraiment un rythme de fou. J’ai perdu énormément de kilos, c’était super éprouvant. Ça ne se voyait peut-être pas à l’écran, mais c’était très intense, 6 jours sur 7 de travail pendant six semaines.

Pensez-vous que le public français sera un jour prêt à accepter des « performeuses » comme vous, qui réussissent ce qu’elles entreprennent avec brio mais auxquelles on reproche un manque de « failles » ?

Je dois dire que ça me fait un peu de peine. Je ne vois pas pourquoi les Français aiment les Américaines qui font le show mais pas les Françaises. On adore Beyoncé, Britney, Madonna, des filles qui n’ont pas de failles, qui arrivent sur scène et qui sont parfaites de A à Z. Pourquoi on n’aimerait pas qu’une française fasse ça ? Après, quand on voit le succès des spectacles musicaux comme Cléopâtre ou Mozart, ça montre bien que les gens aiment quand même le spectacle. Peut-être que le fond du problème, c’est qu’on ne propose pas assez de « show ». Peut-être qu’il faut savoir mélanger un peu les deux, des chansons à textes et du spectacle à l’américaine. On a tendance à dire qu’une « show girl » n’a pas besoin d’avoir de qualité musicale donc je me dis qu’en tant que chanteuse il faut peut-être faire dans un premier temps un album avec une vraie qualité musicale et ensuite sur scène proposer quelque chose d’un peu différent, avec un petit plus.


Quel sera le style de votre second album ?

Ce sera un mélange. J’ai une qualité qui est à la fois un défaut : j’aime et je peux chanter beaucoup de choses. Et finalement, c’est sûrement plus simple d’avoir un seul style, de chanter ce que l’on compose. Car quand on est interprète, on peut vite se perdre. C’est pour ça que je prends du temps pour trouver la musique parfaite pour ma voix et mes envies scéniques.

Votre premier album n’avait pas très bien marché. Êtes-vous inquiète concernant le succès du second ?

Dans ce métier, tout ce qu’on fait est stressant. Maintenant, c’est vrai que ce nouvel album va sortir six ans après mon premier, mais depuis j’ai fait aussi beaucoup de choses, et j’espère avoir un public qui va me suivre et aller dans mon sens. Je ne trouve pas ça très grave que le 1er album n’ait pas marché. C’est un album dont je suis fier et quand on est artiste, on a tendance à ne pas aimer ses 1ers albums. Donc je me dis que même si il n’a pas marché, j’en serais toujours très fière. Après, à l’époque je n’avais pas l’expérience d’aujourd’hui, je n’avais pas travaillé l’album de la même façon. Donc je garde espoir ! Mais c’est vrai qu’au vu de la conjoncture du milieu, alors que même certains des plus grands artistes connaissent des échecs, on se dit : faisons de la musique, c’est le plus important et pour les ventes, on verra après. L’important, c’est de pouvoir aller sur scène.

Nolwenn Leroy a connu un immense succès avec son album de chansons bretonnes. Aimeriez-vous produire un album aux sonorités de votre Casablanca natal ?

Non (rires), pas encore, j’aurais sûrement envie un jour d’avoir une chanson avec des sonorités orientales sur mes albums, mais pour l’instant, ce n’est pas le cas.

Y-a-t-il des artistes avec lesquels vous aimeriez collaborer ?

Oui, avec le compositeur Oliver Schultheis, que j’aime beaucoup et qui est tout à fait dans le même état d’esprit que moi concernant la vision de ce métier, de la qualité de la musique. J’aime aussi énormément Zazie, j’adore ses textes. Je sais qu’ils ont beaucoup travaillé ensemble donc je me dis que ce serait super de pouvoir collaborer avec eux. Il y a aussi des gens comme Tété que j’adore.

Votre voix est l’un de vos plus grands atouts. Quel est votre avis sur les nouveaux télé-crochets comme The Voice ou Sing Off ?

Je trouve ça très bien, j’adore ces programmes. J’en sors d’un, donc je ne peux que en dire du positif. Je trouve même dommage qu’on n’ait pas eu de programme de ce type depuis la fin de la Star Academy. Donc je suis très contente de voir The Voice bientôt arriver.


En voulez-vous à la Star Academy de vous avoir fait passer pour la « méchante » de l’émission, notamment lors d’un entretien filmé où l’on vous avait reproché d’être désagréable avec l’équipe technique ?

C’était horrible, atroce. Je me rappelle de cet entretien, je pensais que c’était une blague, une caméra cachée, que ce n’était pas réel. Ce qui avait été dit n’était absolument pas vrai, on me disait que j’avais mal parlé à un technicien, mais c’était faux. Je n’en revenais pas. Après j’ai compris que c’était pour le programme, donc j’ai laissé passer. Ça m’a fait mal, mais je ne m’étais pas vraiment rendu compte au château de l’image générale qu’ils m’avaient donnée. C’est en sortant que je l’ai vue. J’étais blessée, surtout en comparaison avec tous les efforts que j’avais fait pendant le programme. J’avais tout donné, travaillé comme une folle, notamment lorsque je chantais avec les artistes internationaux. Je pensais qu’ils me faisaient confiance en me donnant ces duos. Après, il ne faut pas être hypocrite, quand on fait ce genre de programmes, on sait qu’on est des personnages, qu’on nous attribue un peu un rôle, et qu’on peut recevoir le mauvais rôle. Il y a celui qui va crier tout le temps, le timide... Donc il se trouve qu’au début, pour moi, c’était fantastique, car j’étais toujours la 1ere de la classe. Ça se passait très bien, mais au bout de 2 mois, j’ai senti le passage à Élodie. Mais j’ai continué le jeu, car de toute façon je n’avais pas le choix.

Comment avez-vous réagi à votre sortie du château ?

J’ai eu beaucoup de peine, je ne comprenais pas pourquoi ils avaient fait ça, en plus je suis tellement l’inverse d’une fille prétentieuse et terne ! C’est ma mère qui a souffert le plus de cette mauvaise image. Elle se disait lorsqu’elle regardait l’émission : « Mais qui est cette fille ? C’est pas ma fille. Qu’est ce qu’ils en ont fait ? » . Dès fois, elle éteignait la télévision car elle ne comprenait pas pourquoi ils me faisaient ça. Maintenant, avec le recul, on oublie, et on se dit qu’au final c’est grâce à la Star Academy que j’en suis là aujourd’hui. On relativise très vite : c’est un jeu, de la télé, de la production... Maintenant que je suis un peu passé de l’autre coté, je me dis que ce n’était pas forcément contre moi, c’était pour que le programme marche. Ce qui était difficile, c’est qu’après, j’ai du me battre pendant 3 ans pour montrer au public et aux professionnels que je n’étais pas comme ça. Maintenant, j’espère avoir enlevé cette image complètement fausse.

Avez-vous gardé contact avec certains de vos anciens camarades de Star Academy et Danse avec les stars ?

Oui avec Tiburce, le coach sportif. Et puis avec Kamel Ouali bien sûr. En ce qui concerne les candidats, pas vraiment. Enfin un peu avec Patxi, on s’envoie toujours un petit mot pour nos anniversaires qui tombent le même mois. Malheureusement on n’arrive pas vraiment à se voir beaucoup. Et pour Danse avec les stars, je revois beaucoup Maxime, à qui je souhaite vraiment de succès car il le mérite.

Vous le dites vous-même, vous « voulez tout », après le chant, la danse et la comédie, quelle est la prochaine étape pour Sofia ?

C’est déjà pas mal ! (rires) Je vais rester dans ces domaines, maintenant je souhaiterais avoir d’autres projets dans le spectacle, et dans le cinéma, que j’aimerais approfondir. Je viens de terminer La clinique de l’amour, un film d’Arthus de Penguern, qui sortira l’année prochaine en salle. Ca n’a rien à voir avec Aicha, c’est une comédie décalée, avec Bruno Salomone, Helena Noguerra, Michel Aumont et toute une belle brochette d’acteurs. C’était une super expérience !