Toutelatele

Nathalie Cuman

Alexandre Raveleau
Publié le 24/05/2004 à 00:43 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

La chaîne Assemblée Nationale est au cœur de la vie politique... Au sous-sol même du Palais Bourbon. Le rendez-vous avec Nathalie Cuman, ex-animatrice de + de cinéma sur Canal +, est fixé, entre manifestants et CRS, à la porte de l’Assemblée Nationale. Echange de badge, couloirs, ascenseur, couloirs, demi-tour à gauche, et nous voilà à bon port...
Naturelle et visiblement détendue, Nathalie Cuman nous livre ses secrets de fabrication du mode intime et parle de ses rapports avec Canal +, chaîne sur laquelle elle a présenté « Le Journal du Cinéma ».

Alexandre Raveleau : Vous animez chaque vendredi Entretien intime sur LCP Assemblée Nationale. Quel est le concept de cette émission ?

Nathalie Cuman : C’est un tête-à-tête qui a vocation de s’échapper un peu de la vie politique. Le but c’est d’essayer, comme son nom l’indique, de connaître un peu mieux la personnalité d’un député par semaine. Humaniser le politique, sans clivage.

Alexandre Raveleau : Les politiques sont-ils surprenants ?

Nathalie Cuman : Ils sont tous très différents les uns des autres ! (rires) Je me souviens avoir écouté Françoise de Panafieu me parler longuement de guitare et de flamenco. Une autre femme comme Muguette Jacquaint, députée communiste, est allée vraiment loin dans son intimité, avec une vraie générosité de témoignage. Après, il y a des hommes politiques qui n’essaieront pas de se faire passer pour quelqu’un d’autre. C’est l’honnêteté aussi que je cherche avant tout.

Alexandre Raveleau : Après l’entretien intime, êtes-vous prête pour le débat à la Arlette Chabot ou Serge Moati ?

Nathalie Cuman : Pas du tout ! La multiplicité des individus sur un plateau ne m’a jamais attiré, pour la simple et bonne raison que je suis beaucoup plus agréable dans un petit dîner qu’autour d’une très grande table où je suis complètement perdue ! La rythmique du débat ne me convient peut-être pas en fait.

Alexandre Raveleau : Regrettez-vous de ne pas avoir participé au grand retour de Canal + à Cannes ?

Nathalie Cuman : J’ai justement passé trois jours dans le patio de Canal à Cannes cette année ! J’ai notamment assisté à la fameuse manifestation des intermittents, bien moins violents que ce qu’on a voulu nous faire croire.

Alexandre Raveleau : La présence de Canal + était-elle vraiment incontournable ou est-ce une fausse vitrine ?

Nathalie Cuman : Le signe majeure c’était quand même le retour de ce grand plateau sur la plage. Même si ce n’était plus au Martinez mais, plus prêt du Bunker (ndlr Le palais des festivals), au niveau du Noga. L’après-midi pendant les répétitions, on entendait la musique, il y avait la foule autour du plateau... Canal + existe d’abord avec ça à Cannes. Après, on croisait toujours des visages sur la Croisette, dans les hôtels... On sentait bien qu’ils revenaient mais tranquillement...

Alexandre Raveleau : Votre retour sur Canal + est-il envisageable ?

Nathalie Cuman : J’ai gardé de très bons rapports à Canal +. Si je suis partie, c’est parce que je ne m’entendais pas avec une seule personne, c’était Dominique Farrugia. Il a aujourd’hui quitté la chaîne et depuis, j’ai régulièrement revu les équipes. On discute... Maintenant, ce qu’ils souhaitent faire sur le cinéma dans leurs émissions, ce n’est pas vraiment à mon goût. C’est trop people.


Alexandre Raveleau : Avec + de Cinéma, vous étiez déjà dans de l’interview privé...

Nathalie Cuman : Je m’étais battu pour avoir un quart d’heure d’émission d’interview par semaine. J’ai eu le double. Avec mon réalisateur, nous avions proposé une émission dans mon bureau pour créer une intimité. Sur TPS, j’avais même reçu des invités chez moi... Après, lorsque Farrugia est arrivé, il a fallu trouver un terrain d’entente pour rentabiliser les studios et les techniciens que nous n’utilisions pas... A Canal +, il y avait des gens employés à l’année pour travailler en plateau. Donc, on est descendu dans un grand studio et l’émission est devenue bien moins chaleureuse à mon goût.

Alexandre Raveleau : Votre cursus était-il plus proche du cinéma ou de la politique ?

Nathalie Cuman : J’ai fait des études de pharmacie... (silence) Et c’est chiant comme la pluie ! Ensuite, j’ai écrit des dossiers de presse pour une société de communication. Il y a déjà longtemps... Et j’avais donc eu l’occasion de faire un tour des services de presse des ministères. Après j’ai fait de l’assistanat sur du long métrage, des pubs et des clips... Et le journalisme.

Alexandre Raveleau : La prochaine étape c’est donc Savoir plus santé ?

Nathalie Cuman : Certainement pas ! Je ne peux pas cacher que je préfère le milieu artistique, pas forcément le cinéma d’ailleurs. Si vous me dîtes que je n’aurais plus l’occasion d’échanger avec des artistes, ce sera dur... Au contraire, je serais capable de quitter LCP par exemple.

Alexandre Raveleau : Justement, quelle est votre ambition sur cette chaîne ?

Nathalie Cuman : Je n’ai pas encore été au bout des choses. On a déjà changé le décor en milieu d’année. Maintenant, on aimerait bien sortir des sous-sols de l’Assemblée, sortir les députés de ce bâtiment...