Toutelatele

Michel Boyon, président du CSA, veut changer les règles du jeu politique

Alexandre Raveleau
Publié le 30/03/2012 à 12:48 Mis à jour le 30/03/2012 à 13:00

Mardi, les Sages du CSA ont rendu leur verdict au sujet des six nouvelles chaînes de la TNT. Dans les colonnes du Monde daté de ce jour, son Président, Michel Boyon, est revenu sur les conditions de l’attribution des fréquences.

« Les critères de choix sont fixés par la loi. Le principal est l’intérêt du projet pour le téléspectateur. En analysant les chaînes actuelles, nous avons constaté que certains besoins n’étaient pas satisfaits. Un autre critère est l’innovation (...) Les candidats ont pris des engagements forts, qui seront traduits dans les conventions que le CSA passera avec chaque chaîne. » Au sujet des groupes élus, pour la plupart déjà présents sur la TNT, Michel Boyon indique : « Nous avons aussi retenu des projets soutenus par des groupes à la solidité incontestable. Nous ne voulons pas revoir des situations où des chaînes ont mis la clé sous la porte, en rendant ou en vendant une fréquence ».

Pour conclure sur ce chapitre, le Président du CSA le garantit : « aucune autorité politique n’a exercé la moindre pression sur les choix du CSA ».

L’autre sujet du moment pour les Sages est le décompte du temps de parole des candidats à l’élection présidentielle. L’égalité entre les 10 prétendants reste une obligation. Pour y répondre, les chaînes d’information ont trouvé la faille dans la loi : elle rediffuse les meetings et interviews des « petits » candidats dans la nuit. Cette situation est épinglée tous les soirs par Yann Barthès et les équipes du Petit journal sur Canal+.

À ce sujet, Michel Boyon préconise une modification de la loi autour de la présence des candidats sur le petit écran. « La question principale porte sur la durée de la période d’égalité des temps de paroles. La loi la fixe aux deux semaines précédant le scrutin. En 2007, cette durée a été portée à cinq semaines. (...) Quatre candidats ont accaparé à eux seuls un tiers du temps de parole alors qu’ils n’ont obtenu que 4.1% des suffrages. Une trop longue période d’égalité est un risque d’appauvrissement du débat politique. »

Au final, sa solution serait « que cette période corresponde à la campagne officielle, qui a une durée de quinze jours. Nous sommes intervenus sans succès auprès du Conseil constitutionnel pour changer les règles. S’il faut en passer par là, modifions la loi. »