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Laurent Delahousse : le nouvel atout de l’info de France 2

Aurélie Demarcy
Publié le 11/01/2007 à 00:45 Mis à jour le 11/01/2007 à 15:47

Depuis son arrivée sur le fauteuil du 20 heures de France 2 en octobre dernier, Laurent Delahousse est incontestablement devenu une des valeurs sûres de l’information de la chaîne. Apprécié des téléspectateurs, il sera dès le 14 janvier aux commandes d’un nouveau magazine, Un jour, une heure, qui se propose d’aborder des événements marquants, sous un nouvel angle.

Après avoir décroché un DEA de droit privé, Laurent Delahousse fait ses premiers pas de stagiaire au sein du service politique de RTL. Puis reporter à TF1, il contribue à la création de LCI, sur laquelle il s’improvise présentateur de l’information sur la tranche horaire de 18/21 heures. C’est en janvier 1999, qu’il rejoint M6, en tant que rédacteur en chef de plusieurs magazines. En 2000, il devient co-rédacteur de l’émission Secrets d’actualité, qu’il présentera six ans. Animant ponctuellement des soirées d’information sur cette même chaîne, le professionnalisme du présentateur n’a pas échappé à France 2 qui le débauche en 2006 et lui propose d’être le nouveau joker de David Pujadas, succédant ainsi à Carole Gaessler.

Cette décision, à l’origine, vivement contestée par les internes de la chaîne s’est révélée plutôt judicieuse. En effet, lors de ses périodes de remplacements, Laurent Delahousse parvient à rassembler une moyenne équivalente à celle de David Pujadas, soit 5.25 millions de téléspectateurs pour 22% de part de marché. Autant dire qu’Arlette Chabot, directrice de la rédaction de la chaîne, avait vu juste en déclarant que sa nouvelle recrue possédait « le background nécessaire pour présenter le 20 heures ». Fort de cette expérience, Laurent Delahousse, en plus des éditions du week-end, relaiera également Béatrice Schoenberg, femme du ministre Jean-Louis Borloo, qui se retire de l’écran entre février et mai pour les Présidentielles.

Loin de se satisfaire de ses acquis, le jeune présentateur persiste et signe avec son dernier né : Un jour, une heure. Ce nouveau magazine - préparé avec la collaboration de Vincent Nguyenn et Nicolas Poincaré - a pour vocation d’effectuer un flashback visuel sur une journée charnière d’un personnage public : celle où tout peut basculer. Au travers d’un effort minutieux de reconstitution iconographique, l’équipe et le présentateur s’attachent à restituer la trame de ces condensés de vie, en les décryptant dans leurs moindres détails.

Ce travail d’enquête et d’investigation pourrait, à première vue, s’apparenter à Secrets d’actualité, l’émission précédemment présentée par Laurent Delahousse. Celui-ci déclare nourrir : « Une vraie passion pour les destins brisés ». Néanmoins, si cet intérêt prononcé pour les parcours humains atypiques, demeure dans Un jour, Une heure, la manière de les traiter diffère. L’histoire se joue en 24 heures et le présentateur s’efface volontairement pour laisser place à l’image, principal fil conducteur du récit : « Dans cette nouvelle émission, nous privilégions l’image par rapport au plateau : au sein de ce récit documentaire, j’interviens parfois pour éclairer des moments de bascule du récit. » Du suicide de Patrick Dewaere, à la journée du premier tour des élections présidentielles du 21 avril 2002 - diffusée le 28 janvier, lors du second numéro -, en passant par l’enlèvement d’Ingrid Bétancourt, c’est avec une distance temporelle, principal élément d’objectivité,que l’équipe d’Un jour, une heure, propose d’apporter un regard nouveau sur des moments qui, parfois même délestés de toute rationalité, peuvent déterminer le cours d’une vie.

En s’installant dans la case après le film du dimanche soir, Un jour, une heure va alterner avec un autre magazine bien connu des téléspectateurs de France 2, Faites entrer l’accusé. Depuis janvier, Christophe Hondelatte propose une 7e saison de cette émission suivie en moyenne par plus de 2 millions de fidèles et 26% de part de marché. Dimanche, 3.3 millions de téléspectateurs ont été au rendez-vous pour l’affaire sur la tuerie d’Auriol. Parallèlement, - ironie du sort ou non ? - le magazine se retrouvera face à Secrets d’actualité désormais orchestrée par Eric Delvaux qui parvient à réunir une moyenne de 2.3 millions de fidèles avec 20% de part de marché.

Que ce soit sur TF1 ou M6, ces magazines d’information sont une rude concurrence pour le film américain de TF1 en le mettant fréquemment à mal. Pour exemple, le 3 décembre, le Faites entrer l’accusé consacré à l’affaire Romand a battu des records en attirant 32.9% du public présent devant son petit écran. Laurent Delahousse espère lui aussi surfer sur la vague à succès de ces magazines du dimanche plébiscités par les français...