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Touche pas à mon poste menacé ? Le CSA ouvre une procédure de sanction contre Cyril Hanouna et C8

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 23/05/2017 à 20:32 Mis à jour le 23/05/2017 à 20:44

Depuis la diffusion d’un canular dans Radio Baba jeudi soir, Cyril Hanouna est au coeur d’une vive polémique. L’animateur de Touche pas à mon poste est accusé d’homophobie après avoir piégé des prétendants d’une annonce postée sur un site de rencontres gay.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a reçu plus de 25.000 signalements de téléspectateurs et de nombreux annonceurs ont annoncé qu’ils ne souhaitaient plus être associés au talk-show quotidien de C8. Les marques Orange, Flunch, Orangina ou encore SFR ont demandé à la chaîne de retirer leurs spots publicitaires.

Une situation qui pourrait avoir de sérieuses conséquences pour C8. Ce mardi 23 mai, la quotidienne de Touche pas à mon poste est diffusée sans aucune page de publicité. Outre cette perte financière, la chaîne du groupe Canal+ se trouve à nouveau dans le viseur du CSA.

Le gendarme du PAF annonce qu’il a décidé d’ouvrir une procédure de sanction contre la chaîne. Les Sages indiquent avoir reçu les conclusions du rapport indépendant sur les deux autres procédures déjà ouvertes suite à des séquences diffusées dans le divertissement de Cyril Hanouna. « Les auditions des représentants de la chaîne seront fixées très prochainement afin de statuer sur ces affaires », précise l’institut.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel pourra alors se prononcer sur une éventuelle sanction contre C8. La chaîne peut risquer une lourde amende financière et se voir demander le passage du programme en deuxième partie de soirée jusqu’à une suspension de l’antenne.

Le communiqué complet du CSA

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a reçu à ce jour plus de 25 000 plaintes relatives à une séquence de l’émission Touche pas à mon poste. Diffusée sur C8 le 18 mai à partir de 23h30, celle-ci a particulièrement choqué les téléspectateurs et les associations de défense des droits LGBT.

Constatant que cette chaîne avait déjà fait l’objet de deux mises en demeure pour méconnaissance du respect de la dignité humaine et encouragement à un comportement discriminatoire, le directeur général du CSA a transmis ce jour ces informations au rapporteur indépendant. En application de la loi, celui-ci, désigné par le vice-président du Conseil d’Etat, est chargé d’instruire les procédures de sanction. Ce n’est qu’à l’issue de cette instruction, dont le rapporteur est le seul maître du calendrier, que le Conseil, après audition, peut se prononcer sur une éventuelle sanction.

Le CSA tient à rappeler que son directeur général a déjà transmis à deux reprises au rapporteur des dossiers concernant Touche pas à mon poste les 23 novembre et 20 décembre 2016, pour des émissions diffusées respectivement les 3 novembre et 7 décembre 2016. Il déplore aujourd’hui qu’on lui impute le délai de la procédure dont seul le rapporteur, en application de la loi, a la maîtrise. Il vient juste de recevoir ce mardi 23 mai les conclusions du rapporteur dans ces deux dossiers et pourra ainsi leur donner les suites qu’il convient. Les auditions des représentants de la chaîne seront fixées très prochainement afin de statuer sur ces affaires.

Le CSA, dans le cadre des procédures qui lui sont applicables, s’efforce de prendre les décisions qui relèvent de sa compétence avec la rapidité requise, en particulier lorsque le public par ses réactions manifeste sa vive émotion.

À l’expérience, il apparaît nécessaire de faire évoluer le cadre juridique de la procédure afin de la rendre plus efficace et plus conforme aux impératifs de nos missions.