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Envoyé Spécial > Françoise Joly & Guilaine Chenu

Publié le 13/03/2008 à 14:46 Mis à jour le 31/03/2011 à 17:52

Depuis plus de 7 ans, un duo de femmes a pris possession des jeudis soirs de France 2. Ni héroïnes de séries, ni pros de la déco ou du ménage express, ces deux fortes têtes sont en réalité aux commandes d’Envoyé Spécial. Créée le 18 janvier 1993, l’émission était alors présentée par Paul Nahon et Bernard Benyamin. Mais les femmes ont repris le pouvoir : depuis janvier 2001, Guilaine Chenu et Françoise Joly jouent les chefs d’orchestre du magazine. A l’occasion de leur passage au dernier Festival de la Télévision de Monte-Carlo, les deux présentatrices répondent aux questions de Toutelatele.com...

Vous êtes depuis plus de sept ans aux commandes d’Envoyé Spécial. Après tant d’années, n’éprouvez-vous pas une quelconque lassitude ?

Françoise Joly : Pas du tout, c’est réellement un plaisir renouvelé. Travailler sur cette émission est une immense satisfaction professionnelle, car nous bénéficions, Guilaine et moi, du plus bel outil audiovisuel en matière d’information de par son exposition : nous sommes tout de même un des 7 prime time de France 2, ce qui n’est pas rien !

Vous avez pris la relève de Paul Nahon et Bernard Benyamin en 2001. Depuis lors, l’émission a connu quelques périodes difficiles...

Guilaine Chenu : Nous sommes arrivées à la tête de l’émission en janvier 2001. Et quelques mois après, on s’est pris deux « tartes », à cause de la télé réalité, Loft Story étant programmée le jeudi soir sur M6. Cela a été difficile en terme d’audience, mais le magazine a encaissé le coup.

Malgré cela, Envoyé Spécial est toujours resté à l’antenne...

Guilaine Chenu : Oui, car on a su rebondir. Nous avons fait évoluer et grandir le magazine. Et au final, il a résisté non seulement à la télé-réalité, mais aussi à l’arrivée des séries américaines, telles que Prison Break, et ce, malgré quelques petites baisses d’audiences.

Après Paul Nahon & Bernard Benyamin, est-ce une nécessité d’avoir un binôme à la tête de ce magazine ?

Guilaine Chenu : Envoyé Spécial représente une telle charge de travail ! Quand on visionne un reportage à incorporer au magazine, on se doit d’écouter chaque mot, chaque virgule mal placée, parce que cela peut avoir énormément de répercussions, que ce soit un procès ou un dérapage à l’antenne... C’est une énorme responsabilité, donc être 2, ce n’est pas de trop !

Quelle différence y a-t-il, selon vous, entre Envoyé Spécial et les autres magazines de reportages ?

Guilaine Chenu : Ce n’est pas vraiment comparable, car personne d’autre n’a deux heures hebdomadaires de magazine en prime. De plus, aucune autre émission ne réalise de sujets sur l’étranger, ou, à tout le moins, à titre exceptionnel. De notre côté, nous faisons chaque semaine découvrir aux téléspectateurs ce qu’il se passe très loin de chez eux, avec des problématiques qui peuvent les intéresser, sinon les concernent directement. C’est vraiment ça la « marque Envoyé Spécial ».

Françoise Joly : Pour ma part, je pense qu’aucun autre magazine n’est aussi éclectique. Dans l’émission, vous pouvez tout trouver : des portraits, des reportages, de l’actualité, etc. Envoyé Spécial est à la télévision ce que les news-hebdo sont à la presse écrite.


Le fait d’avoir des équipes différentes pour chaque reportage est-il également un plus ?

Guilaine Chenu : Effectivement. Contrairement aux autres magazines, il n’y a pas de « formatage ». Les sujets sont traités et filmés de manière différente, avec une vraie écriture. Car on ne présente pas de la même façon un sujet sur le déni de grossesse ou un autre sur la cuisine !

Au cours de ces sept années, vous avez eu à traiter énormément de sujets. Certains vous ont-ils particulièrement marquées ?

Françoise Joly : Il y a quelques temps, nous avons fait un sujet sur le Darfour. C’était quelque chose de très fort... Il y a également eu notre reportage intitulé « Ukraine, la dernière frontière », qui a été primé (13ème prix du Journalisme de TV Ilaria Alpi, en Italie - ndlr).

A l’instar d’autres présentateurs de magazines de reportages, il est rare de vous voir sur le terrain...

Françoise Joly : On l’a fait pour des événements exceptionnels, tels que les attentats du 11 septembre. Nous nous sommes également déplacées à la frontière irakienne, en Afghanistan, ainsi qu’au Sri Lanka. En définitive, on ne bouge que pour des évènements qui le nécessitent. Il faut que ce soit quelque chose de majeur.

Au vu de votre formation, cela doit néanmoins vous manquer...

Françoise Joly : La vocation d’Envoyé Spécial, c’est l’image, le reportage, et non pas de nous mettre en avant. Les gens ne regardent pas l’émission pour nous !

Guilaine Chenu : Françoise et moi avons plus de 20 ans de reportages sur le terrain derrière nous. Donc nous ne sommes pas en demande par rapport à ça. A présent, nous le faisons seulement si cela peut apporter quelque chose.

En parallèle d’Envoyé Spécial, avez-vous du temps à consacrer à d’autres projets ?

Guilaine Chenu : Envoyé Spécial est un « full-time-job ». C’est tellement passionnant, prenant et divers, car nous avons à la fois les rôles de productrices déléguées, rédactrices en chef et présentatrices. On lance des projets, on suit des reportages, on anime une équipe, on touche à tout ! Il est bien difficile de se concentrer sur d’autres projets. Mais Envoyé Spécial est un espace où nous pouvons nous exprimer en toute liberté. Donc cela n’a jamais été, et ne sera jamais, une corvée...