Toutelatele

Au coeur de « Bienvenue chez les Carter »

Aurélie Demarcy
Publié le 09/03/2007 à 00:26 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

Par une fraîche matinée de décembre, alors que le soleil irradie les surfaces vitrées de l’ouest francilien, je me dirige dans l’une des rues d’Issy-les-Moulineaux, jusqu’au seuil d’un pavillon. Aux premiers abords, le domicile présente tous les signes extérieurs d’une demeure ordinaire : portail en bois blanc, petite cour fleurie, perron menant à la porte d’entrée. Un cadre à priori paisible. A ceci près qu’au cœur même de cette maison se prépare le tournage des plateaux français de la série-réalité Bienvenue chez les Carter, la nouvelle production de E ! Entertainment.

L’émission, retransmettant les turpitudes de la vie familiale du membre des Backstreet Boys, Nick Carter et commentée par Séverine Ferrer, nécessitait donc un lieu propice à l’évocation des préoccupations domestiques : un pavillon occupé par une famille lambda. La chambre du petit garçon accueille ainsi les journalistes pour les différentes interviews, la salle de bains, quant à elle, est réservée au maquillage et aux essayages de l’animatrice, tandis que la cuisine fait office de salle de montage.

C’est donc une fois la porte franchie que le contraste avec les allures débonnaires du pavillon s’est fait ressentir. Au milieu du salon, Séverine Ferrer répétait son texte de présentation, tandis que la maquilleuse effectuait les dernières retouches. Face à elles, deux convives installés dans un canapé : Mustapha (l’humoriste connu pour ses tours de table dans l’émission On n’est pas couché) ainsi qu’un psychologue étaient invités à visionner les rebondissements de la famille Carter et à faire part de leur points de vue respectifs sur l’épisode.

Autour de ce point central du tournage, ouvert sur les autres pièces au rez-de-chaussée, une vingtaine de techniciens en pleine effervescence prend rapidement possession des lieux. Sur la table en inox de la cuisine, entre les ustensiles et les biberons, une copie des conducteurs de l’émission semble faire l’objet de toutes les convoitises. La bibliothèque ornée de livres, de dictionnaires et d’encyclopédies en tous genres devient le car régie, la terrasse, drapée de noir, était assiégée par des projecteurs, braqués en direction de la présentatrice et de ses invités, tandis que le retour de l’émission est gérée par une équipe logée dans l’une des pièces du premier étage.

Ainsi, dans une joyeuse ambiance, tout ce petit monde s’affaire aux derniers réglages de rigueur : essais de sons, de lumières, de prises de vues, vérification du prompteur... autant de détails à ne surtout pas laisser au hasard avant le fameux « Silence, on tourne ! »

Changement d’ambiance. Chaque technicien est à son poste, une impression d’immobilité soudaine s’empare de la pièce et Séverine Ferrer, face caméra, entame son discours de présentation. Le ton est donné et rappelle immédiatement les premières émissions de Fan De que la jeune femme animait. Une impression qui semble faire l’unanimité dans l’équipe. Mais pas le temps de s’attarder sur le passé. Le temps est compté même pendant la diffusion de la première partie d’un épisode de la vie des Carter. En effet, alors que défilent les images de Nick et de sa famille sur l’écran de retour, chacun des membres de l’équipe vaque à ses tâches : réajustements, retouches maquillages, et répétitions discursives en ce qui concerne l’animatrice.

La fin de la première projection laisse place à un retour plateau avec les impressions de Mustapha et du psychologue, concernant les frasques des Carter. La discussion, menée par la présentatrice, ouvre le débat sur deux dimensions différentes et complémentaires. La première porte sur une conception d’ordre affective, en ce qui concerne l’humoriste qui argumente à force de comparaisons entre les attitudes de la fratrie Carter et celles de sa propre famille. Ce témoignage illustré par des anecdotes est alors secondé par celui du psychologue qui, à son tour, prend la parole pour décrypter le fonctionnement comportemental des protagonistes de l’émission. Mais l’intervention fait débat. En effet, le t-shirt de Mustapha laisse voir la marque du vêtement à l’écran. Après quelques minutes d’interrogation pour savoir s’il fallait ou non cacher le nom de « G-star », l’équipe poursuit le tournage comme si de rien n’était.

La suite de la diffusion du « feuilleton réalité » peut alors continuer. L’occasion pour l’équipe de faire circuler une nouvelle fois les informations sur les défaillances techniques, entre autres celui du retour son qui nécessitera plusieurs prises, au cours desquelles, l’animatrice assène le même discours.

C’est donc au terme d’une diffusion en quatre parties, ponctuée par les retours plateaux, que Séverine Ferrer clôture l’émission en remerciant ses invités, puis donne rendez-vous aux téléspectateurs de E ! Entertainment pour la suite des événements survenus chez les Carter. Tout est dans la boîte, les techniciens relâchent la pression... Le portail blanc de la maison peut se refermer jusqu’au prochain tournage qui fera à nouveau resonner le fameux « Silence, on tourne... »