Toutelatele

Au coeur de Crésus

Par
Rédacteur TV - Expert Eurovision
Publié le 29/07/2005 à 00:09 Mis à jour le 30/10/2005 à 23:52

Un après-midi de la fin du mois de juin. Malgré la température caniculaire, les studios de La Plaine-Saint-Denis sont en effervescence. Au bâtiment 204, on peaufine les derniers détails de la finale de La Ferme célébrités saison 2, qui aura lieu en direct dans moins de 5 heures. En face, une centaine de personnes quitte le studio 128, où Jean-Pierre Foucault vient d’enregistrer une émission de Qui veut gagner des millions ?. A une rue de là, Arthur met en boîte les émissions d’A prendre ou à laisser qui seront diffusées dès la rentrée de septembre...

Comme les spectateurs du « jeu des boîtes », je me rends au studio 130. Mais c’est 50 mètres plus loin, à l’entrée du plateau 1, que j’ai rendez-vous. Depuis une semaine, Vincent Lagaf’ a repris du service aux commandes d’un nouveau jeu, Crésus. A l’exception de quelques fidèles qui ont assisté aux premiers tournages, personne ne sait encore de quoi il s’agit. Je suis très en avance. La deuxième émission de la session d’enregistrement de 13 heures vient tout juste de démarrer. Je patiente en lorgnant à travers la porte vitrée l’écran de télévision qui dévoile les premières images du jeu.

15 heures 30. La porte s’ouvre plus tôt que prévu, afin de faire profiter le futur public de la climatisation. Une fois accomplies les formalités d’usage (le sempiternel nom sur la liste, l’obligatoire cession de son droit à l’image et le bien utile vestiaire), chacun trouve une place dans le hall d’entrée, se munit d’une bouteille d’eau gracieusement distribuée et suit attentivement l’émission en cours pour en saisir les règles car aucun ne semble connaître la version italienne. J’accorde donc moins d’importance au déroulement du jeu pour mieux guetter la réaction des arrivants.

Boule à zéro, barbichette malicieuse et tenue décontractée... Oui, c’est bien lui ! Le Vincent Lagaf’ new look est arrivé, ce qui ne manque pas d’étonner les anciens fans du Bigdil qui sont dans les rangs.

L’émission se termine au bout d’une bonne heure. Le temps de faire sortir nos prédécesseurs, nous prenons possession du palais de Crésus. Le chauffeur de salle donne aux novices les instructions du parfait public, mais insiste sur l’indication primordiale : s’amuser ! A côté de moi, on place un beau gosse anxieux à qui on tend un micro. Figurant ? Non, il accompagne juste la candidate qui est devant nous. Pour prévenir toute tricherie, la pratique est immuable : le candidat doit tourner le dos à son accompagnant.

« Tout le monde en place !... Moteur demandé ! » A ces ordres du réalisateur, Gabriel Cotto, techniciens et assistants quittent le champ des caméras pour se tapir dans l’ombre. En une fraction de seconde, les candidats se retrouvent seuls. Certains se cramponnent à leur pupitre, d’autres échangent un dernier regard avec celui ou celle qui les a accompagné. « Allez, c’est parti ! Bonne émission. 5, 4, 3... » Nous commençons à applaudir à tout rompre. Le générique démarre. Nous distinguons à peine la voix de Crésus, ce squelette plus vrai que nature sous les mimiques duquel se cache Gilles Vautier qui prêtait déjà sa voix et ses gestes à Bill l’extraterrestre.

Faisant feu de toute convention télévisuelle, Lagaf’, que nous découvrons enfin en chair et en os, nous salue le plus spontanément du monde alors que les caméras tournent : « Ami public, merci d’avoir pris une partie de votre après-midi pour nous aider à enregistrer Crésus... » Seuls les téléspectateurs les plus alertes noteront « la gaffe »... Peu importe, le jeu est lancé. Lagaf’ est volontiers facétieux et taquin, le virtuel Crésus est au contraire moqueur et cynique. Le duo complice fonctionne à merveille, sous de nouveaux traits. Les épreuves se déroulent dans la bonne humeur, jusqu’à ce qu’un incident ne vienne perturber le cours de la dernière épreuve.

Alors que le finaliste butte sur une question, une jeune fille du public lui crie la bonne réponse. La question est annulée, il faut la remplacer de toute urgence, ce qui demandera cinq bonnes minutes. La sanction tombe : pour respecter l’enjeu financier (50000 euros cette fois-là), le réalisateur demande que la jeune fille quitte le plateau. Lagaf’ trouve la punition un peu excessive, mais il s’aperçoit que la « souffleuse » a déjà été excommuniée. Heureusement, elle sera autorisée à revenir au tournage suivant. Pour raccourcir l’attente, le gentil animateur détend l’assistance en racontant des histoires drôles. Le champion du jour parvient à rester concentré et rafle la mise !

Une demi-heure de pause. Changement de candidats. On déplace le public puisque la deuxième émission sera diffusée le lendemain. Le sourire est toujours au rendez-vous. Il faudra juste refaire le retour pub, où, nostalgie ou fatigue, Lagaf’ annonce la deuxième partie... du Bigdil ! Dernier temps mort, le pupitre central est remplacé en quatrième vitesse. « Je ne sais pas vous, mais moi j’ai la dalle ! » Lagaf’ a l’estomac dans les talons, mais il ne bâcle pas l’émission pour autant.

Il est 20 heures 30. Comme mes camarades, je lance un dernier coup d’œil à l’impressionnant Crésus, grand comme le mur d’images. Après quatre heures passées dans le studio, c’est l’heure de rentrer à la maison, riche... de souvenirs !

Pour assister à Crésus, appelez le 0 825 89 90 91 (0,15 euro par minute)