Toutelatele

Au cœur de Joe Dassin, 40 ans de succès

Par
Rédacteur TV - Expert Eurovision
Publié le 31/10/2005 à 00:03 Mis à jour le 28/11/2005 à 23:02

Mardi 5 juillet, 19 heures. J’arrive au 32 rue Proudhon, à La Plaine Saint-Denis. C’est là, aux studios 107, que Daniela Lumbroso enregistre depuis la veille une émission spéciale consacrée à Joe Dassin. Sur le parking, j’aperçois Amel Bent échanger un doux baiser avec un jeune homme à moto. Je suis le témoin fortuit d’un « scoop » que je verrai quelques jours plus tard illustré en une d’un célèbre magazine de la presse people. Me voilà dans la confidence : un début insolite pour ma soirée au pays des stars !

Au même moment, les spectateurs commencent à se masser devant l’entrée, qui fait face à bon nombre d’autres studios de l’ancien site des Magasins Généraux. Je contourne le grand bâtiment et me faufile parmi la trentaine de personnes qui attendent déjà. Des petits nouveaux y côtoient des habitués : « C’est la première fois que j’assiste à une émission. Je viens surtout parce que je suis fan de Joe. - Moi, j’étais à Taratata dimanche soir... » Pendant que chacun énumère ses chansons préférées ou tente au contraire de mettre une mélodie sur un titre inconnu, l’équipe de Téléshopping plie boutique et sort par la porte de service adjacente.

Vers 19h30, la porte vitrée s’ouvre enfin et laisse apparaître nos hôtes à qui nous déclinons notre identité. Au vestiaire, je confie ostensiblement mon téléphone portable à une charmante hôtesse pour éviter une fouille prolongée de la part de l’imposant vigile... La vérité est alors au bout du couloir, derrière la porte colossale du plateau 2. Le tournage, qui a débuté le soir précédent et s’est poursuivi toute la journée (sans public), a pris du retard. Afin de nous éviter une longue attente dans le hall, on nous autorise à prendre place à toute hâte dans les gradins. Daniela Lumbroso, plongée dans ses fiches, ne nous adresse pas le moindre regard. Virginie Ledoyen et Bénabar poursuivent la répétition d’A toi, non sans un clin d’œil ou un sourire en direction du public.

Pour nous faire patienter pendant la pause repas de l’équipe, l’agence qui s’occupe de nous a installé dans le studio contigu une tablée de bouteilles d’eau et divers biscuits apéritifs. Malgré le millier de mètres carrés disponibles, la majorité reste agglutinée autour de la collation. Le vigile qui nous surveille a remarqué les mines impressionnées par un espace si vaste, si vide et si noir : « Là, vous êtes sur le plateau de Y’a que la vérité qui compte et Attention à la marche ! mais il manque les décors... »

Ma montre indique déjà 21 heures. En coulisses, les invités sont prêts. Nous regagnons le plateau pour y être placés, non sans quelque difficulté, vu l’affluence. Grâce à mon magnétisme naturel (ou ma chemise jaune citron qui fait merveille à l’image), on me propose de m’asseoir au premier rang, entre deux jolies jeunes femmes. Je décline pourtant l’invitation (dur métier...) pour préférer une place d’où je scruterai bien mieux les évènements et esquiverai les gros plans de la caméra portable braquée sur les spectateurs, devant laquelle il faut feindre tout sourire de connaître sur le bout des lèvres le répertoire de Joe Dassin...

La soirée commence. Dans un décor résolument inspiré des émissions des années 1970, tous les artistes présents entonnent L’équipe à Jojo. Une séquence qui fera office de générique. La plupart des hommes n’ont d’yeux que pour Shirel, placée debout sur un cube. Les dames se contentent de constater la saisissante ressemblance avec sa mère, Jeane Manson, assise à ses pieds.

Les chansons s’enchaînent et une pléiade d’interprètes défile sous nos yeux. Entre chaque prise, Daniela Lumbroso se précipite auprès de sa ravissante petite dernière qui ne perd pas une miette du spectacle produit et présenté par sa maman. A deux pas, les deux fils de Joe Dassin signent des autographes aux fans du chanteur disparu.

Pendant l’installation d’un nouveau décor, on nous diffuse les extraits mis en boîte pendant l’après-midi pour y ajouter nos applaudissements. C’est dans une ambiance de bar qu’est ensuite interprétée la version de L’Amérique qui figure dans la bande originale d’Espace détente, le film d’Yvan Le Bolloch et Bruno Solo. Le public se laisse prendre par le remix raï et ondule son corps dans le peu d’espace à sa disposition. Epuisés par les trois prises successives, nous serons moins énergiques sur les dernières séquences...

Il est près d’une heure du matin quand l’album des souvenirs se renferme. Et malgré l’heure tardive, la petite Carla assure à sa célèbre maman qu’elle n’a toujours pas sommeil...