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Au coeur de la France a un incroyable talent 5

Emilie Lopez
Publié le 22/12/2010 à 12:37 Mis à jour le 08/01/2011 à 15:15

Pour tout journaliste qui se respecte, se rendre à la Plaine Saint-Denis est souvent source d’angoisse. Les méandres de ce royaume de la télévision peuvent parfois apporter leurs lots de mauvaises surprises, comme peiner à trouver le studio où l’on est attendu, dans le dédale de ces immenses baraquements où se tournent, chaque jour, les programmes phares du PAF. Se perdre est encore moins une option possible lorsque, comme ce mercredi 15 décembre, quelques flocons subsistent dans l’air, que le froid est glacial et que la nuit est tombée.

Pour assister à l’ultime demi-finale de La France a un incroyable talent, rendez-vous était donné peu avant 18 heures, aux studios Carrère, bien connus des habitués des programmes du groupe M6. En effet, c’est là que se déroulaient, notamment, X-Factorou encore A la recherche du nouveau Michael Jackson. C’est là qu’attend Sébastien, attaché de presse de M6, et chaperon de la journée, pour la première étape de la visite : les répétitions, qui s’achèvent.

Sur scène, Rockbox, l’ultime groupe à passer au cours du prime, s’égosille par le biais d’un mégaphone devant trois membres du staff, installés aux places du trio infernal composé par Gilbert Rozon, Sophie Edelstein et Dave. Les gradins, pour l’heure, sont vides, hormis quelques techniciens, qui se délectent du spectacle. Une fois la dernière note poussée, arrivent Alex Goude et Sandrine Corman.

Pour l’heure, aucun des deux ne semble ressentir le stress du direct à venir. Et un élément n’est pas innocent à cette ambiance décontractée : Oscar. Le chérubin de l’animatrice, visiblement aussi à l’aise que sa maman sur un plateau de télévision, ne cesse de faire des aller-retour autour du duo, de s’amuser avec la caméra, et de gambader, faisant résonner les rires des adultes dans la pièce. Et les tentatives de Sandrine Corman de le calmer sont vaines : l’effervescence semble l’avoir déjà conquis...

Une fois cette ultime répétition achevée, une visite des coulisses s’impose. En parallèle, de la scène se trouve une petite pièce, qui, pendant les autres émissions, telles que X-Factor, fait office de « salle VIP », où sont réunis les invités. Cette fois, celle-ci sera l’aire de repos des candidats, où l’on croise le fakir Kalidor II, qui vient de finir son diner. Soucieux de ne pas être trop « lourd » sur scène, ce dernier n’a que très légèrement mangé, et profite de ce laps de temps pour discuter. Il évoque ainsi son numéro à venir, et dévoile ses blessures, matérialisées par de nombreuses traces rougeâtres dues à ses répétitions. Par la suite, il fait part de ses projets et ses engagements dans des associations caritatives, avant de repartir dans sa loge.

Il est 19h30, et l’heure d’avaler quelque chose, la mise en place dans le public devant se faire relativement tôt. Sur le chemin de la « cantine », un Alex Goude visiblement nettement plus tendu qu’une heure plus tôt court dans tous les sens. En effet, les robots danseurs Robolounge n’ont pas fonctionné pendant les répétitions, et « jamais on n’a eu autant de retard » s’inquiète l’animateur. Il n’en perd pas moins son sourire et sa bonne humeur légendaire.


Au sous-sol, là où chacun dîne, un technicien se plaint du repas. Pourtant, celui-ci est gargantuesque, et, surtout, l’ambiance est détendue. Aucun candidat à l’horizon, tous étant au maquillage ou dans leurs loges. L’occasion d’évoquer un peu avec Sébastien cette nouvelle saison, les précédentes, et de déconnecter un peu avant le rush final : celui du direct.

Il est 20 heures, et le plateau est plein à craquer. Si certains ont la chance d’avoir des places assises, ce n’est pas le cas de tout le monde, et il devient de plus en plus difficile pour les techniciens de trouver de la place pour le public, venu en masse. La semaine passée, ce dernier était arrivé au tout dernier moment, en raison des conditions météorologiques déplorables. Cette fois, tout le monde est là bien à l’heure, en place, et prêt à passer une bonne soirée, dans la bonne humeur.

Il ne faudra pas beaucoup d’efforts au chauffeur de salle pour mettre l’ambiance. Ici et là, les sourires s’affichent, même pour la masse tassée juste devant la scène, contrainte de reculer par un membre de la sécurité. Le temps file, et l’heure du grand direct approche. À l’applaudimètre, Alliance New Gospel remporte haut la main la partie, tandis que Rockbox semble quelque peu délaissé.

Plus que quelques minutes avant le coup d’envoi, et sous les applaudissements du public très chaud, le trio de juré s’avance, et Gilbert Rozon, notamment, affiche sa mine des grands soirs. Nul doute que ce dernier offrira, devant les caméras, nombre de ses répliques assassines. Il faudrait, pourtant, avoir l’occasion de se glisser sur un des primes pour découvrir un homme totalement différent. A la première coupure pub, ce dernier se penche de côté, salue le public, et prend une affiche portant son nom, qu’il signe, et fait signer à ses coéquipiers. À la seconde coupure, il papotera avec l’autre côté de la salle, tout sourire. Le méchant Gilbert serait-il, au final, un vrai gentil ?

Le prime touche à sa fin, et, hormis le couac tant redouté par Alex Goude des Robolounge, tout se passe sans ombrages. Ce, malgré le fait que le chauffeur de salle n’a pas laissé de répit aux spectateurs, si bien que le nombre de minutes d’affilée assis entre deux numéros se compte sur les doigts d’une seule main ! Pourtant, l’engouement semble ne pas faiblir, et lorsqu’Alex Goude et Sandrine Corman cèdent l’antenne à Jérôme Anthony et Anthony Joubert, malgré la fatigue, le public tient.

Une fois libéré, chacun se presse vers la sortie. Il est 23h30, et le froid, encore plus mordant, s’est abattu. Chacun le savoure toutefois, après la torpeur du plateau. Et les sourires demeurent présents sur les visages, alors que le public se disperse, dans le dédale de la Plaine Saint-Denis...