Toutelatele

Au coeur de Taratata

Alexandre Raveleau
Publié le 14/03/2005 à 01:28 Mis à jour le 18/07/2006 à 01:28

Le jeudi 10 mars, à la Plaine Saint-Denis (93), rendez-vous est donné
au désormais coutumier 50 de
l’avenue du Président Wilson. Star
Academy, À prendre ou à laisser, Sans
aucun doute, Attention à la marche,
Zone rouge, nombre de divertissements
sont mis en boîte dans ce village de la
communication. C’est au studio 128 que
Taratata a creusé son plateau.
Un seul guide : la musique. Rebondissant
sur le tarmac des avenues qui quadrillent
les lieux, les guitares et la voix de Zazie
ne trompent pas. Les répétitions battent
leur plein. Il est 18 heures. Le PAT (ndlr
prêt à tourner) est dans trois heures.
L’entrée des artistes est déjà enfumée.
Sur les portes des loges, des noms à la
craie sur des ardoises d’écoliers attisent
la curiosité. Louis Bertignac attend son
passage. Sans l’aide de Sam de Y a que la
vérité qui compte, les artistes empruntent
un petit couloir menant au studio.
La porte donne sur le grand escalier. Un
coup d’oeil aérien sur le plateau. Les gradins
sont vides. Ce soir, 400 personnes
occuperont ces espaces, les yeux rivés
sur les artistes.

Pour l’heure, Zazie revoit quelques placements
pour le final de l’émission. Côté
techniciens, l’ambiance est au régal. Sur
leur tee-shirt « Taratata le retour » est
inscrit à l’encre rouge. « Gérard (Pullicino
le réalisateur, ndlr) ne me filme pas trop
en rase motte parce que ce soir je serai
en mini jupe ! » s’amuse Zazie sur Rodéo.
La louma - caméra grue - se balade effectivement
au rythme de la chanson au
gré des obstacles techniques.
Louis Bertignac foule quant à lui le parquet
à 18h40. Dans la pénombre, Gérard
Pullicino écoute. « Sa méthode est
unique. Il voit d’abord les répétitions sur
le plateau même. Il repère ses axes selon la mélodie. Il s’inspire... Ensuite nous
faisons la répétition technique quand il
revient au car », confie le truquiste de
l’émission. Dans ce car, justement, le
clavier du réalisateur est prêt. Gérard
Pullicino est un musicien. Il ne commute
pas à partir du mélangeur prévu à cet
effet. Son instrument c’est le clavier, le
même depuis dix ans.

Stationné à la suite de cette régie image,
le « car son » de Patrice Cramer est
unique en son genre. En temps normal,
du son à la réalisation, un véhicule suffit
pour les enregistrements de télévision.
De le cas de Taratata, un véritable studio
de mixage a été loué. Initialement prévu
pour les concerts live, ce système est
utilisé pour la première fois pour une
émission de variété. « Je suis plutôt
heureux mais c’est un mélange étrange
teinté de nostalgie. Selon moi, le travail
est meilleur aujourd’hui qu’il y a six ans
quand même » concède Patrice Cramer.
Petit plus de la version 2005, les téléspectateurs
propriétaires d’un système
adéquat peuvent désormais goûter aux
joies de la scène comme s’ils y étaient.
Quelques réglages sont encore nécessaires
avec Moby. Jean-Philippe Bourdon
continue son exploration lumineuse. Il est
20h45, le public se masse dans la salle
d’attente. Ici et là, les oreilles se dressent
sur les quelques notes du chanteur New-
Yorkais.
Et le public fait son entrée. Pendant que
le chauffeur de salle se charge des applaudissements,
les techniciens et musiciens
passent à table. « Qui assiste à
son 1er Taratata ? » hurle le spécialiste.
L’excitation est palpable. Deux mètres
seulement séparent les spectateurs de
la scène.
Il est 21h50, les techniciens en charge
des poursuites grimpent à leur échelle
respective. C’est un premier indice. Avec
une petite heure de retard, le tournage
peut commencer.

Sur la musique de Jean-Jacques Goldman
les palpitations s’accélèrent. Nagui entre
en scène. Et Zazie commence. « Nagui !
Taratata c’était vraiment bien », s’amuse
la vedette. « Alors Champagne ! » et le
public de scander « Hourra Taratata » !
Muni de son clavier, l’animateur interprète
ensuite toutes ses interviews en
concerto pour écran et orchestre. Le
premier duo de Taratata nouvelle génération
sera celui de Bénabar et Bertrand
Bellin, « Osez Joséphine », d’après Alain
Bashung. Les cuivres dépotent et les
effets lumineux s’enchaînent.

Après deux heures d’émission et un seul
petit souci technique de micro, Nagui
annonce un changement de bande. Avec
120 minutes en boîte, Taratata numéro
170 devrait toucher à sa fin. Zazie et
Louis Bertignac sont victimes du temps.
Et Nagui d’amuser le public en off : « Je
souhaite un joyeux noël à Louis qui a mis
son sapin de Noël ! ». Le chanteur est
effectivement accoutré d’une veste aux
paillettes extraordinairement dorées...
Le tournage ne touchera à sa fin qu’à
0h50. 45 minutes de ce concert sur
mesure resteront dans les cartons à
rushes. Deux jours auparavant, l’enregistrement
de l’émission de mai avec
Yannick Noah avait déjà duré 1h15 de
trop.

Sur le départ, le public offre une dernière
acclamation à Nagui. Rendez-vous
au cocktail à l’étage pour les initiés. Le
souvenir d’Alexandra Kazan est déjà loin,
une page s’est tournée ce soir. Taratata
sera à l’antenne de France 4 et de France
3 jusqu’en juin 2006 au moins. Avec
Trafic.musique (France 2), La Musicale
(Canal +) et Studio 5 (France 5) en plus,
la nouvelle scène musicale française et
internationale trouve un écho grandissant
sur nos écrans.