Toutelatele

Au coeur des 20 ans du Zénith

Joseph Agostini
Publié le 28/02/2005 à 00:42 Mis à jour le 28/02/2005 à 00:43

Avec sa société de production, Daniela Lumbroso a décidé de « dégeler les projets » et son but a, semble t-il, été atteint le 14 janvier dernier lors de l’enregistrement des 20 ans du Zénith. L’ambiance a plutôt pas mal chauffé et a fait fondre « l’avion à émotion » (logo de la salle).

Devant les portes et dans un froid glacial, près de 4500 personnes s’étaient données rendez-vous pour vivre l’événement de ce début d’année. La patience, tout du moins à l’ouverture, aura été le maître mot de cette soirée. Conviés à 19 heures, les spectateurs auront attendu une bonne heure avant de prendre place dans la salle se voyant remettre un énigmatique bâtonnet lumineux, qui a fait patienter les grands enfants que nous sommes. Un placement, certes libre, avec beaucoup de restriction puisque la moitié de la salle était réservée aux VIP.

Après avoir englouti un sandwich, des glaces ou autres friandises, le chauffeur de salle nous a expliqué les règles de l’enregistrement. Être un pantin, sourire aux caméras, ouvrir la bouche pour faire croire que l’on acclame une idole, bafouiller deux ou trois mots pour montrer que l’on connaît les refrains des chansons, taper dans les mains, taper des pieds et surtout « la pêche, la pêche, la pêche ! ».

20h30 pétantes ! Danièla Lumbroso entre dans l’arène, vêtue d’une veste noire avec l’inscription « les années Zénith » dans le dos. Renaud, le premier a avoir franchi le sol de la salle lors de son inauguration le 12 janvier 1984, était également présent. Nous découvrons alors la fonction du bâtonnet lumineux distribué à l’entrée. Il sert de bougie que Renaud va sympathiquement souffler pour que le vent de la réussite continue à se propager dans les fondations du bâtiment. Sa femme, Romane Serda, avec laquelle il a interprété un duo très sentimental, a avoué timidement « ne pas être née » pour suivre son homme lors de cet événement mais s’être rattrapée sur d’autres concerts quelques années plus tard. Des images d’archives ont ponctué la soirée.

Le Zénith n’est pas simplement une salle de concert, c’est avant tout un lieu où les artistes peuvent rencontrer leur public. Ainsi, Daniela Lumbroso s’était chaussée originalement pour la circonstance. Des bottes à hauts talons, surpiqués de lettres argentés à l’effigie du Zénith et des semelles rouges pour rappeler la teinte des sièges de la salle. Cette couleur a été décidée selon le souhait de Barbara qui désirait qu’on puisse la voir et ne pas la confondre avec le noir des murs.

Nous avons alors vécu à nouveau de vrais moments d’émotion qui se sont déroulés, au fil des années, dans le lieu comme le fameux baiser de Clémentine Célarié à un malade du Sida lors du premier Sidaction. Nous avons chanté le refrain des Restos du cœur, applaudi de grands artistes tels que Serge Gainsbourg, Michel Berger, qui nous ont quittés, ri des sketches de Muriel Robin, Franck Dubosc, Jamel Debbouze et salué une dernière fois l’inoubliable Madame Serfati alias Elie Kakou. Le tout sous les regards attentifs des messieurs Bertrand Delanoé, Maire de Paris, Jacques Toubon ancien secrétaire général du RPR et Jack Lang, ancien ministre de la culture et à l’origine du « projet Zénith » en 1981. Chacun s’est félicité de la réussite de ce lieu qui a fait 10 petits à travers la France.

Puis, après le traditionnel défilé de stars de la chanson comme Yannick Noah, David Halliday, Hélène Ségara, Francis Cabrel, Patricia Kaas, Etienne Daho, Bernard Lavilliers, des fans de Jenifer se sont cassés la voix et ont brisé les tympans de leurs voisins. Ce fut aussi l’occasion de chanter un « Happy Birthday » à Gérald De Palmas. Zazie, a fait irruption sur scène en petit chaperon rouge « rebelle » et a allumé le feu en prenant garde à ses « loups garous » de musiciens masqués au griffe de la bête pour l’occasion. Bénabar a heureusement su contenir la chanteuse en interprétant à ses côtés une douce reprise de « Tu verras, tu verras », tube légendaire de Claude Nougaro.

Et pourquoi ne pas clôturer cette soirée d’anniversaire avec le groupe qui s’est le plus produit sur la scène : Kassav. A dix reprises, ils ont fait briller cette grande salle par le soleil de leur musique, et ce soir encore, nous aurions bien fini la soirée au petit matin en leur compagnie. Mais à 0h10, tout le monde était déjà reparti dans les embouteillages du parking en se remémorant cette soirée placée sous le signe du divertissement, qui a eu le mérite d’avoir subtilisé le public aux aiguilles de leurs montres...

Article proposé et écrit par Angela Damioli.