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Avec Karine Le Marchand, F2 veut moderniser les cérémonies

Ariane Grassi
Publié le 04/04/2006 à 02:14

Une cérémonie est toujours un événement, mais elle l’est d’autant plus quand elle célèbre un anniversaire mémorable. Le 24 avril prochain, les Molières fêteront leurs vingt ans. Quelques semaines après la musique et le cinéma, c’est donc au tour du théâtre de rendre hommage à tous ceux qui ont embelli la saison, entre autres. En effet, pour célébrer dignement son anniversaire, La Nuit des Molières ne se contentera pas de remettre des récompenses, elle offrira également quelques échantillons des plus beaux moments de ces vingt ans de remise de prix.

Ce grand rendez-vous annuel avec le théâtre est avant tout l’occasion unique pour les gens de la profession de faire découvrir au public l’offre théâtrale française dans sa diversité et son abondance. Pour recentrer l’événement sur l’essentiel, l’actualité théâtrale, il est donc prévu que, pour chaque lauréat, soit diffusé un long extrait de la pièce pour laquelle il est récompensé. Avec huit nominations, Le Roi Lear, Pygmalion et La Sainte Catherine ne manqueront probablement pas de faire parler d’eux.

Pour la première fois, l’émission est produite par R&G, la maison de production de Jérôme Revon et Stéphane Gateau, des habitués des émissions de divertissement et des cérémonies telles que Les Victoires de la Musique. Pas de décor spectaculaire cette année, mais une grande nouveauté dans la remise des prix. Neuf des récompenses seront en effet remises par surprise aux lauréats quelques jours avant la cérémonie sur leur lieu de travail, afin de montrer la vie des décorateurs, costumiers, etc... sous une autre lumière que celle de la scène du théâtre Mogador, où se déroulera cette nouvelle édition des Molières. Du côté de la présentation, l’accent est aussi mis sur la nouveauté, puisque c’est Karine Le Marchand, l’animatrice vedette des Maternelles sur France 5, qui officiera en tant que maîtresse de cérémonie.

Ces dernières années, la cérémonie a réuni en moyenne 2 millions de téléspectateurs, pour 10% de part de marché. Difficile d’attirer la foule face au petit écran, quand on sait que seuls 5% de la population française osent pousser les portes d’une salle de théâtre. Et s’il n’est pas impossible que le vent nouveau insufflé par Jérôme Revon et Stéphane Gateau rende attractive la périlleuse mission de la remise de prix, la 20ème nuit des Molières ne fera vraisemblablement pas le poids face aux programmations attendues de ces concurrentes, puisque le lundi est traditionnellement dévolu aux fictions françaises sur TF1 (Joséphine, ange gardien, Femmes de loi, Le Juge est une femme...) et aux films d’actions sur M6, deux genres plébiscités par le public.

CONFIDENCES DE KARINE LE MARCHAND

Ariane Grassi : Votre présence aux Molières est inattendue...
Karine Le Marchand : Ce n’est pas antinomique avec ce que je fais d’habitude, mais c’est vrai que j’ai moi-même été surprise quand Bruno Gaston, le directeur des Variétés de France 2, me l’a proposé ! J’ai répondu que j’étais d’accord à condition d’être seule aux commandes. Quand il y a deux présentateurs, c’est en général un homme et une femme, et la femme se retrouve à faire la potiche. Je n’avais pas du tout envie de ça !

Ariane Grassi : Vous êtes un des visages phares de France 5 grâce aux Maternelles, pourtant France 2 fait régulièrement appel à vous (Encore + libre, Sur le vif)...
Karine Le Marchand : C’est la nouvelle politique de France Télévisions et j’en profite. Je ne vais pas me priver d’une telle opportunité !

Ariane Grassi : Quelle maîtresse de cérémonie serez-vous ?
Karine Le Marchand :Je vais essayer d’être solennelle, sans être ennuyeuse. Je travaille beaucoup en amont avec les producteurs pour être au point.

Ariane Grassi : Quel est votre rapport avec le théâtre ?
Karine Le Marchand :J’y vais plusieurs fois par an, quand un spectacle m’attire. Je suis très sensible au bouche-à-oreille. C’est pour cela que je trouve très bien qu’il y ait de longs extraits diffusés cette année aux Molières. Ils vont créer l’impulsion et donner envie aux téléspectateurs d’aller découvrir ces pièces sur scène.

Ariane Grassi : Les années précédentes, étiez-vous devant votre poste pour suivre les Molières ?
Karine Le Marchand :Bien sûr ! Il faut dire qu’en matière de cérémonie, je suis une spectatrice plutôt assidue. Molières, Césars, Victoires de la musique... je les regarde toutes ! Je trouve d’ailleurs dommage qu’il n’y ait plus de 7 d’or. Je m’y rendais chaque année, j’aimais bien.

Ariane Grassi : Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques jours de cette grande soirée ?
Karine Le Marchand :Je suis impressionnée mais je crois que c’est surtout la veille et le jour-même que je vais être envahie par le trac. Le pire, ce sera sûrement pendant le générique ! Mais c’est aussi l’avantage du direct, c’est difficile au début, mais une fois que c’est lancé, tout va bien !