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Being Human > Meaghan Rath dit tout sur la saison 2

Claire Varin
Publié le 13/11/2012 à 17:27 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

Depuis 2011, Meaghan Rath est la fille - le fantôme - du trio de Being Human US. En mai 2012, l’actrice était en vacances à Paris. Toutelatélé en a profiter pour la rencontrer. La jeune femme de 26 ans parle ici de la saison 2, de l’évolution de son personnage et ses projets. Elle revient également sur la série 15/A et le film Lost & Delirious dans lequel elle a débuté.

Claire Varin : Cette deux saison de Being Human est beaucoup plus sombre que la première. Qu’en pensez-vous ?

Meaghan Rath : C’est vrai. Cette saison est très différente de la saison 1. Nos personnages sont dans des états émotionnels difficiles et ils s’effondrent un peu. Lors de la première salve, nous essayions d’échapper aux monstres que nous étions et cette saison, en tentant de devenir plus humains, nous devenons plus « monstrueux ».

Peut-on dire que Sally, votre personnage, explore de nouveaux territoires ?

Sally se met à posséder les gens. C’est une addiction pour elle et ça en devient parfois tordu. On la voit obséder par la possession d’une fille en particulier et elle va jusqu’à coucher avec son petit ami. Il y a eu un gros débat à ce sujet. Est-ce un viol ou pas ? Je crois que ça en est un (rires). Mais si l’on en a autant parlé, c’est parce que c’est une fille. Avec combien de filles Aidan a-t-il couché dans la série ? Et combien de filles ont été tuées ? Là, il s’agit de Sally et les gens se mettent à dire « comment cette femme a-t-elle pu faire quelque chose de si horrible ? » Mais elle fait ce qu’elle doit faire. C’est une situation désespérée. Je ne la juge pas.

Vous êtes donc satisfaite de ce que les scénaristes écrivent pour vous...

Je crois que c’était quelque chose de nécessaire pour le personnage : elle avait besoin d’en passer par là. Ça a été un catalyseur de son côté sombre, réveillé par cette addiction. Je suis contente de ce qu’ils ont écrit. Cette saison est excitante pour Sally et très amusante à jouer parce que j’ai pu faire des choses très différentes. Je n’étais plus enfermée dans la maison et ils m’ont laissé changer de vêtements (rires). J’avoue que j’en ai marre de toujours porter les mêmes.

L’épisode 10 est centré sur votre personnage. Est-ce un épisode spécial pour vous ?

C’est mon épisode préféré de la saison et je crois même que c’est le préféré de tout le monde. J’ai adoré la manière dont il a été écrit et de voir Sally en vie. Et puis, mes vêtements étaient plus glamour (rires).

Il s’agit d’un épisode onirique. Etait-ce différent pour vous de jouer le rêve ?

Oui. Sally était beaucoup plus heureuse. C’était une personne complètement différente. Elle souriait et riait. S’allonger sur le canapé en mangeant du popcorn n’avait rien à voir avec ce qu’elle vit en réalité. C’était très amusant à jouer. C’était comme faire une pause durant un très court laps de temps (rires).

Lors d’une scène, Sally devient démoniaque. Aviez-vous des références pour jouer ce personnage ?

Je n’avais pas regardé ce genre de film depuis longtemps. Puis, peut-être deux jours après avoir tourné cette séquence, j’ai découvert Evil Dead. Et j’étais vraiment surprise : les yeux étaient les mêmes. Le maquillage était différent, mais j’ai vu une similarité. Plus tard, sur Twitter, quelqu’un m’a demandé si j’avais été influencée par ce film. Je ne l’étais pas, puisque je ne l’avais jamais vu, mais j’ai adoré ces similitudes. C’était comme un hommage à Evil Dead sans le vouloir. Dans cette séquence avec les yeux blancs dans les escaliers, Sally dit des choses horribles. Elle a un air complètement fou. Sachant qu’ils voulaient faire ça, j’ai voulu jouer cette scène en allant contre ça pour rendre la scène plus inconfortable. Je ne voulais pas jouer le démon totalement fou qui hurle. Lorsqu’on regarde le final cut, c’est un peu ce que l’on voit, mais ce n’est pas vraiment comme ça que je l’ai joué (rires).


Pouvez-vous parler de l’évolution de la relation entre vos trois personnages ?

Ils sont devenus très proches, très vite. Aidan est celui vers qui Sally se tourne pour avoir des conseils. Avec Josh, c’est davantage une relation de frère et sœur. Mais au fur et à mesure de la saison, on se rend compte que Sally a été laissée de côté. On pouvait déjà le percevoir dans la salve précédente, mais là, on voit les conséquences et la manière dont cela l’affecte. Sally le dit elle-même : après sa mort, elle était seule puis elle a rencontré ces deux hommes et a cru que tout irait bien. Mais elle se rend compte qu’ils ont d’autres personnes à voir, d’autres endroits où aller. Ils évoluent et elle, elle reste coincée à la même place. Je trouve ça très triste.

La série parle d’addictions, mais surtout de solitude…

En particulier pour mon personnage. La solitude est un élément important de sa personnalité. Ça me rend triste. Je crois que je ressens désormais davantage d’empathie pour les gens qui ressentent cela dans la vie. Nous avons tous un peu de solitude en nous, mais lorsque la situation est devenue extrême, c’est vraiment triste.

Pouvez-vous donner quelques informations sur la saison 3 ?

Je ne peux évidemment rien dire, juste que l’histoire reprend un an après la fin de la saison précédente. C’est un saut dans le temps énorme. J’aime la direction prise par la série. Je pense que les nouveaux épisodes trouveront un joli équilibre entre des moments difficiles et des moments plus légers. Il y aura de la place pour plus de comédie et plus de scènes entre Sam Witwer, Sam Huntington et moi. Dans cette saison 2, nous partageons moins de scènes tous les trois. Ça nous a un peu manqué.

Vous parle-t-on encore souvent de la série 15/A ?

Oui, les gens m’en parlent encore. Laurence Leboeuf, qui jouait Cody dans la série, est une de mes meilleures amies. Elle est également venue à Paris pour que nous puissions passer du temps ensemble. Elle m’a raconté que lors d’un dîner, un inconnu l’a reconnu et il est venu lui parler de 15/A. On me reconnait encore aussi. C’est très étrange. Paris est le seul autre endroit au monde où les gens me parlent de 15/A. Je crois que les gens regardaient cette série. Cela me plaît beaucoup. On était jeune. Aujourd’hui, c’est un peu embarrassant de revoir la tête que j’avais à l’époque (rires). Mais c’était une période heureuse. Les autres acteurs de la série sont restés mes meilleurs amis. On se voit très souvent. Ce sont de très bons souvenirs.

Vous tournez depuis que vous êtes très jeune. Une de vos premières apparitions était dans Lost & Delirious. Quels souvenirs gardez-vous de ce film ?

C’était un joli film sur l’amour. J’avais 12 ans lorsqu’il a été tourné. J’avais un tout petit rôle. Je ne souviens même pas avoir lu le scénario, mais je me souviens avoir été très touchée lorsque je l’ai vu. C’était ma première expérience sur un plateau. J’étais complètement émerveillée. C’était génial et je n’arrivais pas à croire que j’étais en train de faire ça. Mais je me souviens que j’avais eu des allergies au pollen. J’étais perturbée et folle (traduction de lost and delirious, ndlr) à propos de ces allergies (rires).

Vous avez pris part au mouvement « It Gets Better », qui s’adresse aux adolescents américains et en particulier aux jeunes homosexuels. Pourquoi était-ce important pour vous de délivrer ce message ?

Je ne l’ai pas fait pour une cause particulière. Je veux simplement soutenir les jeunes gens qui se sentent mal dans leur peau et leur dire que ce n’est pas grave. J’ai également eu des moments difficiles lorsque j’étais au lycée. Je ne ressemblais pas aux autres. Je n’étais pas à l’aise avec moi-même, ni avec mon apparence. C’est une période douloureuse et je veux que les gens sachent que les choses changent. On ne reste pas au lycée éternellement. Le monde est différent et en grandissant on apprend à apprécier ces choses sur soi, qui nous rendent spéciaux et différents des autres. L’ayant vécu, j’ai pensé qu’il était important de parler.

Avez-vous d’autres projets ?

J’ai fait une apparition dans la série FlashPoint. Et je devrais tourner un film après le tournage de la saison 3 de Being Human. Ça s’appelle The White Buffalo et on tourne à Québec. C’est une comédie romantique, mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. Le scénario est brillant avec beaucoup de dialogues. Une comédie à la Woody Allen en quelque sorte.