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Bernard Montiel : les confidences d’un animateur heureux

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Directeur de la publication
Publié le 09/02/2012 à 23:34 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

6 ans dans le fauteuil de La Une est à vous, 14 ans sur le « canapé » de Vidéo Gag sur TF1... Sur cette période révolue, Bernard Montiel porte un regard à la fois lucide et décalé. Aujourd’hui, à 54 ans, il aspire à se faire plaisir. Exit l’animateur ami des stars ? Point trop n’en faut, mais désormais il partage les plateaux avec des Animaux stars sur la chaîne du groupe AB quand il ne s’épanche pas sur l’écriture d’une nouvelle série. Rencontre.

Jérôme Roulet : En 2011, vous avez animé Trafic d’animaux et, cette saison, on vous retrouve dans Animaux Stars. Est-ce une continuité pour vous ?

Bernard Montiel : Oui, c’est la même passion qui m’anime depuis toujours. Je suis constamment entouré de chiens et de chats. J’aime les animaux. Et cette nouvelle série d’Animaux stars est très intéressante. Je découvre toujours de nouvelles choses. Dans la prochaine émission, il y a un reportage sur les animaux toxiques à Bangkok. On trouve des trucs monstrueux qu’on n’imagine pas une seconde, comme des serpents et autres bêtes dues à la pollution...

Comment décririez-vous cette émission ?

C’est une sorte de journal mensuel avec un thème principal par numéro comme « Comment protéger nos animaux du froid ». Il y a Caroline Nony, la vétérinaire, qui donne des conseils, et nous explique à chaque fois comment rendre heureux les animaux. Elle est très belle et a une fraicheur parce qu’elle n’a pas l’habitude de la télé. C’est vraiment agréable de travailler avec elle. Et puis, il y a différents courts sujets et un reportage de 52 minutes. On apprend beaucoup de choses à chaque fois. Ça me passionne vraiment !

La chaîne annonce qu’Animaux Stars « rebondit sur les grands thèmes de l’actualité ». Comment est-ce possible dans ce type de programme ?

Tout est lié ! Quand on parle de pollution dans le monde, de déforestation au Brésil... La mutation des animaux de Bangkok en est la preuve. On a aussi des reportages sur des SDF qui ont des animaux de compagnie et des refuges ne les acceptent pas à cause de ça. Alors que c’est la seule chaleur, le seul amour qu’ils ont dans leur vie... En Arctique, on voit ces ours qui arrivent à manger dans les poubelles, c’est dramatique. C’est le signe qu’il faut réagir. Je ne suis pas écolo dans l’âme, mais je suis un homme de mon temps qui réalise que quelque chose ne va pas du tout !

Votre rôle est-il celui de simple animateur ou vous impliquez-vous également dans le choix des sujets ?

Sincèrement non, car il y a l’équipe de Frédéric Lepage, le producteur, qui est très efficace et me propose des sujets auxquels je n’aurais évidemment pas pensé. Je leur fais confiance.

Apportez-vous un ton particulier à cette émission ?

Pas particulièrement. Je suis un homme assez décontracté, de plus en plus d’ailleurs, c’est dramatique (rires). Cette émission me plait donc je la fais comme si j’étais dans mon salon en parlant à des amis. Il y a une intimité, une compréhension et une vraie connexion avec le public d’Animaux qui s’est élargi ces derniers mois et j’en suis très heureux !

L’an dernier avec Trafic d’animaux, cette saison avec Animaux Stars, est-ce le début d’une histoire avec le groupe AB ?

Je pense ! Je suis très ouvert pour de nouvelles aventures avec eux. On se voit, ils sont présents, on se sent entourés, et j’ai l’impression que les échos sont positifs. Tout ce que je fais me plait bien en ce moment ! Ce n’est que du plaisir...


Que pensez-vous de l’engagement de Miss France 2012 qui défend la cause animale avec le Fonds international pour la protection des animaux ?

C’est très bien que ce soit Miss France. Toute personne est la bienvenue, tous les combats sont bons à mener. Je soutiens également Brigitte Bardot dans son magnifique combat pour les animaux, même si je suis pas d’accord sur tout avec elle. Défendre les animaux, c’est défendre l’homme par répercussion. De toute façon, les personnes qui ont un comportement mauvais avec les animaux sont forcément des gens mauvais. Cependant, nous ne sommes pas dupes qu’il y a 3.6 millions de mal-logés en France. La priorité c’est ces gens-là d’abord... Mais les animaux, c’est notre vie, c’est indispensable à l’homme.

Reha Hutin (30 millions d’amis) a déposé un dossier de candidature en vue de lancer une nouvelle chaîne sur la TNT, Amis TV. Seriez-vous prêt à participer à l’aventure ?

Oui ! Je connais très bien Reha Hutin. Et j’adore 30 millions d’amis. C’est très bien fait, il y a de l‘humain, de l’émotion, on sent le véritable amour des animaux. D’ailleurs, j’étais prêt à présenter 30 millions d’amis à l’époque où il cherchait quelqu’un. Mais finalement, ils n’ont pas pris d’animateur...

N’y a t-il pas une quelconque frustration de vous retrouver aujourd’hui sur des chaînes plus confidentielles comme Animaux quand on est passé par TF1 et France 2 ?

Aucune ! Depuis le temps que je suis à la télévision, ce n’est pas ça mon souci ! Même si j’ai fait des erreurs de jeunesse en répondant un peu trop aux sirènes de la célébrité, à mon âge, j’ai envie d’avoir du plaisir tout le temps, d’être digne et de ressembler à ce que je fais, d’arriver à une vérité, à l’essentiel...

Ce plaisir, le trouvez-vous également dans Section de recherches, la série de TF1 ?

Faire l’acteur, c’est un grand bonheur. Mon rôle de procureur est passionnant. Il est d’ailleurs reconduit dans la saison 7. L’équipe m’a vraiment bien intégré. J’apprends toujours.

Au cours d’une précédente interview accordée à Toutelatele.com, vous avez déclaré que vous étiez en train d’écrire des scenarii pour Section de recherches. Où en êtes-vous ?

Je suis dessus. Entrainé par Dominique Lancelot (créatrice et scénariste de la série, ndlr), je réécris les choses, car j’apprends, par exemple, qu’on ne peut pas démarrer en France une histoire avec la mort d’un enfant. Les chaînes n’en veulent pas. Ça fait peur à la ménagère. Quand on voit Les Experts, y’a du sang partout, ils écrasent la gueule à tout le monde, mais nous on ne peut pas le faire ! Et puis, tout cela m’a même donné l’idée originale d’une série...


Quel est le sujet de cette nouvelle série ?

Une comédie que je coproduis avec Alain Pancrazi (Greco, Une famille formidable..., ndlr). On a même tourné un pilote. Amanda Lear, formidable comédienne, y est associée à Chantal Lauby, icône de l’humour français. C’est l’histoire de deux sœurs que tout oppose. Leurs parents disparaissent, elles héritent d’un appartement et décident de cohabiter ensemble. Amanda Lear, femme de footballeur, cougar évidemment ! Chantal Lauby, assistante sociale, romantique ! Ça crée des situations à mourir de rire. Je travaille avec Guillaume Mélanie et Jean Franco (Panique au ministère, Lady Oscar...), deux auteurs très à la mode qui ont de très bonnes idées. Moi, j’ai exagéré sur certains mots et situations. Je voulais un truc un peu trash. Il faut donc modifier le texte, mais je n’ai pas vraiment envie !

Le public va t-il vous retrouver également dans le nouvel épisode d’Aïcha avec Sofia Essaïdi ?

Oui, j’ai tourné le 4e épisode à Arcachon. La famille Bouamazza ne peut plus partir en vacances dans son pays à cause du printemps arabe. Donc elle va à Arcachon, une ville très bourgeoise. Elle se retrouve alors dans un gite rural tenu par Nathalie Corré et Marcel Amont. C’est très drôle !

Aimeriez-vous porter une série en tant qu’acteur principal ?

Non, c’est très plombant ! Être le héros principal d’une série, c’est tourné tous les jours. Je serais obligé d’arrêter tout le reste et je ne veux pas ça. Avec Section de recherches, je tourne trois ou quatre jours par épisode, pas plus.

L’an dernier, vous nous avez déclaré : « J’ai des projets avec France Télévisions. Ce sont actuellement les plus aboutis. » Qu’en est-il aujourd’hui de ces fameux projets ?

Et bien c’est tombé à l’eau (rires). J’aimerais bien travailler pour eux, mais la direction change beaucoup. Vous rencontrez des gens, et puis ils sont virés ! Au bout d’un moment, ça va quoi ! Et puis, je me sens de nouveau de plus en plus proche avec TF1.

Vous voilà donc fin prêt pour animer une émission avec Carole Rousseau sur TF1 (les deux animateurs s’étaient querellés en 2011 par presse interposée) ?

J’ai promis à Carole de ne plus l’allumer ! (rires)

Avec tout ça où est donc passé le Bernard Montiel que l’on peut voir dans les magazines, celui des fêtes et l’ami des people ?

Je ne sors pas beaucoup, mais dès que ça arrive on me prend en photo et on se dit qu’il est dehors tous les soirs ! Non, je ne sors pas tout le temps ! Mais je ne peux pas lutter contre ça, si les gens veulent le croire, qu’ils le croient... Je suis animateur radio sur MFM, j’écris des critiques de film pour le groupe Lagardère... Tout ça me passionne et va dans le même sens, c’est de la communication, mon amour du cinéma, des animaux... Souvent les images se brouillent quand je sors trop. On peut déconner, mais je suis très lucide de tout ce qui se passe. Si j’ai cette façade légère et superficielle, ce n’est qu’une façade... nécessaire...