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Bertrand Chameroy (Touche pas à mon poste) : « Je suis un peu arrivé à l’antenne par hasard »

Robin Girard-Kromas
Publié le 14/02/2013 à 17:03 Mis à jour le 30/08/2013 à 01:38

A 24 ans, Bertrand Chameroy dispose déjà d’une bonne expérience de la télévision. Après trois saisons passées aux côtés de Jean-Marc Morandini sur Direct 8, le zappeur professionnel a rejoint Cyril Hanouna et la bande de Touche pas à mon poste. Il revient pour Toutelatele sur ce nouveau challenge et sur les souvenirs qu’il garde de ses années Morandini

Robin Girard-Kromas : Presque unique transfuge de Direct 8 à D8, comment avez-vous intégré la bande de Cyril Hanouna ?

Bertrand Chameroy : En fait, je regardais tout le temps Touche pas à mon poste ! du temps de France 4 et c’était une émission que j’adorais. J’avais fait plusieurs chroniques chez Direct 8 où j’en reprenais des extraits. Cyril Hanouna les avait vues et m’avait proposé d’assister à un tournage de l’émission pour voir un peu comment ça se passait en coulisse, tout en rencontrant les membres de l’équipe. À la fin de la saison, j’avais très envie de travailler avec eux. De leur côté, ils cherchaient à agrandir la bande et donc tout s’est bien goupillé.

Saviez-vous à l’avance que Morandini allait s’arrêter sur Direct 8 à la fin de la saison ?

On a appris au printemps que l’émission allait s’arrêter. Mais même avant, j’avais été clair là-dessus, j’avais dit à Jean-Marc que j’avais envie de changer un peu d’air, car ça faisait trois ans que je travaillais sur l’émission, même si je n’apparaissais à l’écran que depuis une saison. Même si on me proposait de continuer Morandini sur D8 ou de partir sur NRJ12, j’avais de toute façon envie de changer un peu d’air pour me renouveler.

« Direct 8 a été une super école »

Après deux ans passés hors caméra, vous avez investi l’antenne l’année dernière. C’était une envie de votre part ?

La première année, je travaillais à la rédaction de l’émission, je proposais des happenings ou des sujets. La seconde, je faisais une chronique le lundi en débriefant toute la semaine de l’émission, mais uniquement en voix off. Ça m’amusait beaucoup et finalement on m’a proposé de faire de l’antenne pour la troisième année. On a testé et ça m’a bien plu, ça se passait bien. Finalement, je suis un peu arrivé à l’antenne par hasard. C’était quelque chose dont j’avais envie, mais pas aussi tôt.

Quel souvenir gardez-vous de ces trois années passées sur Direct 8 ?

Je ne regrette rien. Sans cette émission, je ne serai pas où je suis aujourd’hui. J’en garde de très bons moments en tête, car on pouvait faire ce qu’on voulait, on était un peu en roue libre. C’était une super école et j’y ai beaucoup appris.

> Partie 2 : Ses relations avec Cyril Hanouna et BFM TV

Vous intervenez tous les jours à l’antenne : comment se déroule la préparation de votre chronique ?

Je n’ai pas beaucoup de vie sociale ! Je me lève très tôt et j’ai tout le temps un écran allumé devant moi. Pour m’aider, j’ai aussi un logiciel qui scanne tout ce qui passe à la télévision et qui me permet de revisionner ce que je veux. Après, je regarde aussi ce qui se dit sur les réseaux sociaux, où les téléspectateurs nous envoient souvent des perles qu’ils ont repérées.

Au cours de votre chronique, vous vous moquez très souvent de BFMTV. Avez-vous déjà eu des mauvais retours de la chaîne, agacée d’un tel traitement ?

BFM, c’est vrai que j’en parle quasiment tous les jours, c’est pour ça que j’ai mis une tirelire en place ! Parfois même, je m’auto-saoule à parler de BFM (rires) ! Mais pour trouver des images toute la journée, là-bas je suis sûr d’avoir une bourde du jour. Après, en tout cas, à chaque fois que j’ai été contacté par des gens de BFM, c’était pour me dire que ça les amusait. Ce que je fais n’est jamais méchant, juste de la taquinerie.

« Je ne veux pas faire la plante verte »

Plus que la chronique en plateau, un petit jeu s’est mis en place avec Cyril Hanouna, qui n’hésite pas à vous vanner ou vous déshabiller en public. Ce nouvel exercice vous plait-il ?

C’est un peu la différence par rapport à l’an dernier ! La répétition et le direct n’ont rien à voir : avant le coup d’envoi, je peux faire mon papier d’une traite, mais dès qu’on est en direct, je suis interrompu douze fois ! C’est ce qui est marrant, c’est complètement imprévu, je ne sais jamais ce que Cyril va me dire. Et puis il y a eu ses rôles de chouchou et de loser qui se sont un peu installés comme ça pour Camille Combal et moi. En tout cas, rien de tout ça n’est préparé.

N’est-ce pas parfois un peu frustrant de ne pas être autour de la table avec les autres intervenants et les invités ?

L’avantage, quand on fait une chronique entrée/sortie, c’est qu’on est obligé d’être efficace. On interrompt un peu l’émission et on apporte une respiration. J’ai peur, si un jour je suis autour de la table, d’avoir du mal à m’imposer et de parler une fois dans l’émission pour dire deux mots. Donc si c’est pour faire la plante verte, je préfère faire ma chronique ! Mais quand je dis ça, je ne dis pas que c’est ce que font les autres chroniqueurs (rires), simplement que je ne sais pas si j’en serai capable. Après, j’aimerais bien essayer une fois pour voir. Mais pour l’instant, le sujet n’a jamais été abordé.

> Partie 3 : La compétition avec Camille Combal

« Le poste de surveillance », « Les questions en 4/3 » ou « La télé à Cham’ » : n’y-a-t-il pas une certaine forme de concurrence bienveillante entre les trois chroniques humoristiques de l’émission ?

Pas du tout. Déjà, Jean-Luc fait une chronique uniquement sur l’émission donc c’est un peu différent. Et avec Camille, ça aurait pu être le cas, mais non. On est en train de se conseiller en permanence, on se dit ce qui ne va pas dans la chronique de l’autre, on assiste à la répétition de l’autre. À aucun moment, on ne se met des bâtons dans les roues.

N’avez-vous pas peur d’un phénomène de répétition entre vos deux chroniques, dans le cas où vous tombiez sur la même image ?

C’était notre peur au début de la saison, de se marcher sur les pieds. Mais Camille ne débriefe qu’une émission alors que je pioche des images à droite à gauche et principalement sur les chaînes d’info. C’est quelque chose qu’on a décidé entre nous. Et si on a tous les deux la même image, on se met d’accord, un bon coup dans les genoux et c’est bon (rires).

« J’avais peur de ne pas m’intégrer »

En intervenant juste quelques minutes dans chaque émission, avez-vous réussi à vous intégrer à la « bande » de l’émission ?

C’était ma crainte en rejoignant une équipe déjà très soudée ! Mais dès le début, ils m’ont mis à l’aise. Jean-Luc Lemoine, très bienveillant avec moi, a un peu été mon Jiminy Cricket. Christophe Carrière aussi, Thierry, Jean-Michel, ils sont tous supers sympas avec moi, d’autant que je suis le plus jeune. Je suis un peu comme leur petit frère.

Lors de vos débuts dans l’émission, les blagues de Cyril Hanouna sur votre âge ne vous ont-elles pas agacées ?

Non, je n’ai aucun problème là-dessus ! J’ai souvent été le plus jeune dans mes bandes d’amis donc j’ai l’habitude de ces vannes. Le seul problème maintenant c’est que les gens ne croient pas que j’ai 24 ans. Mais c’est bien la réalité ! (rires)

> Partie 4 : La guerre Morandini / Hanouna et ses projets

Touche pas à mon poste vole de record en record. Comment l’expliquez-vous ?

Il y a une vraie bonne ambiance, l’équipe ne triche pas. Je pense que les téléspectateurs s’en rendent compte. Et puis le programme répond aussi à une attente, car c’est un vrai divertissement, qui se différencie de l’offre « actu » que proposent Le Grand Journal ou C à vous. On n’a pas la prétention de dire qu’on va décrypter la télévision, mais plus qu’on va déconner pendant une heure et demie. Et surtout, ce n’est pas une émission excluante, où on regarde des gens se marrer qu’entre eux.

En début de saison, une guerre ouverte a opposé votre nouveau patron, Cyril Hanouna, à votre ancien patron, Jean-Marc Morandini. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

Je suis comme un enfant de divorcé, j’alterne un week-end sur deux (rires) ! Je serai éternellement reconnaissant à Jean-Marc pour ce qu’il a fait pour moi, mais honnêtement j’étais assez consterné par la lettre ouverte. J’ai trouvé la réaction de Cyril intelligente, car tout cela n’était qu’une tempête dans un verre d’eau.

« J’étais consterné par la lettre ouverte de Jean-Marc »

Quels sont vos projets en dehors de Touche pas à mon poste ?

Ma chronique me prend tout mon temps pour le moment donc je ne réfléchis pas vraiment au reste. C’est très court à l’antenne, mais je suis seul à la préparer donc ça me prend vraiment toute ma journée. Je vis un peu au jour le jour et pour l’instant, je m’amuse beaucoup. Si on me propose de rempiler la saison prochaine, c’est avec grand plaisir, mais après je réfléchirai à proposer autre chose, car je ne vais pas faire une saison 2 de BFMTV ! Vu que je suis arrivé à l’antenne beaucoup plus vite que je ne le pensais, pour l’instant je profite.

Depuis votre arrivée dans Touche pas à mon poste, vous avez gagné en notoriété auprès du grand public. Comment l’avez-vous vécu ?

J’ai un garde du corps, je ne me déplace jamais sans mon chauffeur et j’ai du déménager… (rires) Non, c’est super bienveillant. On me reconnait beaucoup plus dans la rue, mais à chaque fois c’est très gentil. Et je peux encore prendre le métro ou faire des courses ! C’est surtout quand je redescends chez moi dans le sud où je vois la différence.

En vous rasant le matin, n’y-a-t-il pas une émission que vous rêveriez de présenter dans quelques années ?

Je ne me rase pas, je suis imberbe ! (rires) J’ai une chance énorme : l’émission dans laquelle je voulais être, c’est Touche pas à mon poste et j’y suis. Après, il y a un autre programme que j’aime beaucoup même si ce n’est pas du tout la même ambiance, c’est C à vous. Je le regarde en replay !