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Bertrand Cohen (créateur de Cut) : « Eva trahit Charles, son père biologique. Cela aura des répercussions importantes »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 09/02/2017 à 18:23

Le 69e épisode de la saison 4 de Cut diffusé ce jeudi 9 février sur France Ô est riche en rebondissements. Charles avoue finalement à Eva l’incendie meurtrier de l’hôtel Bloom des années plus tôt. Bertrand Cohen, créateur et producteur de la série, est revenu pour Toutelatele sur les rouages de cet épisode décisif avant le grand final. Rencontre.

Benjamin Lopes : Angèle continue d’avoir des doutes envers Ruben malgré ses efforts. Ce couple a-t-il de l’avenir ?

Bertrand Cohen : Ce sont deux personnes qui s’aiment et qui sont en train de vivre une histoire d’amour à l’envers. C’est la promesse de départ. Ils font un bébé ensemble et ils prennent ensuite à se connaître. Il y a un certain nombre d’éléments qui les séparent. Il veut le protéger et il ne parle pas beaucoup. Elle se bat pour son couple, son bébé, et elle essaie de faire au mieux dans une situation compliquée. Angèle est une femme marquée par l’absence de son père.

« Jules cherchait la chaleur et il n’a eu de cesse que d’être seul »

Jules est devenu implacable malgré quelques failles, notamment lorsque Stefan lui apporte son cadeau de mariage et d’adieu. Comment a-t-il pu autant s’endurcir ?

Il faut revenir au premier épisode de la série. C’était un garçon très gentil qui s’entendait bien avec sa mère et on chamboule sa vie en lui disant qu’il a de la famille à l’autre bout du monde. Il y va, il est hyper content. Depuis qu’il a changé de vie, il a enduré beaucoup d’épreuves. Les gens lui ont menti, ils l’ont manipulé, ils l’ont déçu. Des proches se sont disputés et il a été un enjeu, et lui-même un terrain d’affrontement entre son grand-père et sa mère. Jules a également été très seul. Sa mère part car elle a décidé de sauver le monde et son père est rarement là, car il a une autre famille. Il a trouvé la solitude sur l’île de la Réunion. Il cherchait la chaleur et il n’a eu de cesse que d’être seul.

Peut-on dire alors que les trois premières saisons de Cut sont le terreau de ce nouveau personnage malsain ?

Exactement. On est parti de quelqu’un qui avait super bon fond et on lui fait subir un certain nombre d’évènements difficile. On a vu son évolution et Jules est effectivement devenu au cours de cette saison 4 quelqu’un d’implacable. C’est la vie qui a fait vriller ce jeune.

« Même si nous en avons fini avec le passé, le passé, lui, n’en a pas fini avec nous »

Ce destin était-il inévitable pour Jules ?

On comprend le personnage de Charles à travers Jules. L’acheminement d’une bonne personne vers un être détestable est clairement identifié chez Jules. On a eu trois saisons pour le voir. Abandonné par tout le monde, déçu, il n’arrive plus à donner de confiance. Il a complètement vrillé.

Stefan et Nine finissent ensemble. Ce moment de légèreté était-il nécessaire dans cette fin de saison très sombre ?

Cette fin de saison est très dramatique, c’est vrai. L’histoire est très noire. On pourrait faire le parallèle avec le long-métrage Magnolia de Paul Thomas Anderson. On comprend petit à petit ce qu’est le propos du film à travers la voix du héros qui dit « Même si nous en avons fini avec le passé, le passé, lui, n’en a pas fini avec nous ». La saison 3 et 4 de Cut ont été dans cette thématique. Tous les personnages sont rattrapés par leur passé. Ce moment de bonheur donne une certaine respiration à ce final.

L’épisode s’achève avec l’affrontement entre Eva et son père au sujet de l’incendie de l’hôtel Bloom dans le passé annonçant la chute de Charles. Ne tombe-t-on pas dans la facilité comme chaque fin de saison ?

Quand vous êtes au sommet dans la société, la seule chose qui intéresse vos adversaires cette votre chute. Ce n’est pas prévisible pour le téléspectateur. Ce qui est important dans cette scène, c’est Eva. On voit comment elle trahit son père biologique qu’elle vient de retrouver, au nom de la morale. Elle est là sur l’affrontement de la moralité, elle le fait, poussée par Adil, et cela aura des répercussions importantes. Ce n’est pas anodin de trahir son père. Charles est défini comme un phœnix, il a été plusieurs fois à terre.