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Bertrand Cohen (créateur de Cut) : « Julie Boulanger (Laura) est de retour dans la saison 4 »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 03/02/2016 à 18:28 Mis à jour le 04/02/2016 à 00:02

Benjamin Lopes : Adil se fait tirer dessus par Matthis dans un final tragique pour cette saison 3. Pourquoi avoir opéré ce choix ?

Bertrand Cohen : On est forcément connecté à notre monde contemporain quand on écrit la série et on est stupéfait d’une espèce d’injustice permanente de la vie, même si on ne va pas refaire le monde. Certes, Adil n’a pas la forme et il n’est pas très courtois, mais au fond de lui, c’est un chevalier blanc qui vient sauver les gens. On a vu tout au long de la saison qu’il provoquait la détestation de Martin car il a trop de succès avec les filles, de Matthis qui est toujours bloqué sur sa sœur, mais aussi de Charles de Kervelek et de son propre père. Je voulais montrer quelque chose qui me touche car on peut avoir un bon fond, et faire face à des gens qui vous détestent et prêts à vous laminer pour ça.

Dans la fin de la saison 3, Jules reçoit un appel de Laura par Skype. Julie Boulanger a tourné dans d’autres fictions (Meurtres à La Ciotat, Camping Paradis, Section de recherches). Elle était pourtant prévue au tournage de cette troisième salve de Cut. Pourquoi n’y a-t-elle finalement pas participé ?

Elle devait effectivement venir mais certains événements ont fait qu’on a préféré la protéger. On voulait qu’elle vienne et Julie Boulanger le voulait également venir. Je ne m’étendrai pas plus sur le sujet. On va la retrouver dans la saison 4.

« La fiction est là pour surprendre le public »

Il y a eu plusieurs nouveaux personnages au cours de cette saison 3 mais on a le sentiment que Sabine Perraud (Eva) a insufflé un véritable nouveau souffle à la série. Etait-ce une idée originale ou bien une révélation durant le tournage ?

Elle est super. Tous les mecs aimeraient faire jeune premier pour emballer les filles. Et après la réalité fait qu’il y en a très peu qui y arrivent. Sabine Perraud a été en acceptation totale de son personnage dès le départ. Elle devait incarner de la comédie dans les scènes de tension. Elle n’a cependant pas d’intention comique, c’est donc très subtil et complexe à mettre en place et ça nécessite un travail de la mise en scène, de l’actrice et du texte et du montage. Tout est une question de dosage. Ça passe par une musique ou par une petite grimace. Dès le départ, on a trouvé que c’était la comédienne qui savait le faire avec le plus de naturel.

Le ton insufflé par le personnage d’Eva marque une réelle rupture par rapport aux précédentes saisons. Pourquoi ce choix ?

Ça a été beaucoup de discussion avec l’artistique, les metteurs en scène, les monteurs. C’était une volonté que j’assume totalement de placer deux personnages que l’on ne cannait pas dans la première scène de la saison 3. Ça demande un effort aux téléspectateurs, mais quand je lis les retours, l’audience est super intelligente et peut supporter cela. La fiction est là pour surprendre le public. Il fallait que sa quête dramatique soit prise au sérieux tout en intégrant de la comédie. C’était très difficile à faire.