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Black-ish : l’héritage du Cosby Show trente ans plus tard

Tony Cotte
Publié le 29/08/2014 à 13:29 Mis à jour le 04/07/2015 à 01:04

En 1984, les producteurs de The Cosby Show offraient une image inédite de la famille afro-américaine en représentant celle-ci comme appartenant à la classe supérieure. Une démarche destinée à détourner les stéréotypes. Trente ans plus tard, la comédie Black-ish fait son arrivée sur ABC et met en scène Andre ’Dre’ Johnson, sa femme et leurs quatre enfants, membres de la classe moyenne supérieure. À la veille de sa nomination professionnelle, ce premier prend conscience que sa famille a oublié son identité culturelle. Et quand le patriarche découvre qu’il est promu Senior Vice President, non pas de l’ensemble de la société, mais de sa division « urbaine », sa volonté d’ « éduquer » les siens et de se distinguer « des blancs » prend une autre tournure.

The Cosby Show a été l’une des seules, si ce n’est la seule, sitcom à mettre en avant l’image multi-générationnelle d’une famille noire en incluant ainsi les grands-parents pour symboliser l’histoire des Afro-Américains. Ici, le père d’Andre s’appelle « Pops » et est incarné par un Laurence Fishburne dont les passages restreints dans l’épisode inaugural forcent à rappeler son caractère de « special guest star ». L’occasion de représenter les différences de perception de la culture afro-américaine en fonction des générations. Jack, le plus jeune fils du héros, ignore ainsi que Barack Obama est le premier Président de couleur des Etats-Unis. « Il est le seul Président que j’ai connu », se défend le jeune garçon. Dans son inquiétude face au manque de culture de sa progéniture, André se confronte à sa femme, une enfant adoptée et fruit d’un métissage, comme il aime le rappeler. Rainbow Johnson, pour ne pas la nommer, conseille à son cher et tendre de ne pas s’apitoyer sur la discrimination positive dont il fait l’objet dans son travail, étant elle-même une femme et une chirurgienne. Un parallèle que celui-ci ne veut évidemment pas entendre.

Pour les intrigues, l’exubérant Anthony Anderson, également producteur, a apporté de son vécu. Le jour où son fils lui a demandé une bar mitzvah sans être juif, l’acteur a fait un compromis et a organisé une « hip-hop bro mitzvah ». Un concept reproduit à l’écran et qui n’est pas sans évoquer le « Chrismukkah » popularisé par Newport Beach (contraction entre le Christmas du christianisme et Hanukkah du judaïsme). En plus de soulever la question dominante « Qu’est-ce qu’être Noir aux États-Unis ? », le pilote traite du thème de l’intégration et s’intéresse à l’égalité des chances (« affirmative action » en anglais). Mais Kenya Barris, le créateur de la série, a tenu à le préciser lors du dernier Television Critics Association’s summer press tour : il est ici question plus de culture que de race. Les problématiques des Johnson seraient ainsi les mêmes si les personnages avaient été issus de la communauté latino-américaine ou encore asiatique.

  Diffusion US : À partir du mercredi 24 septembre sur ABC