Toutelatele

Ca se discute, le dernier bastion de Jean-Luc Delarue ?

Alexandre Raveleau
Publié le 17/11/2004 à 01:01

Alors que Ca se discute conserve son leadership chaque mercredi en deuxième partie de soirée, Jean-Luc Delarue a vu son pouvoir médiatique s’effriter depuis la rentrée dernière. Après une première vague de licenciements, sa société Réservoir Prod n’arrive toujours pas à voir le bout du tunnel.

En septembre dernier, à l’annonce des nouvelles grilles de rentrée, le producteur Jean-Luc Delarue a dû dire adieu à La vie en clair (diffusée chaque jour sur Canal +), Le Brise-cœur (le jeu testé par France 2), C’est mon choix (le talk show quotidien de France 3) et Stars à domicile (le prime time de TF1), soit 84% de son volume de production. Seuls rescapés à bord, Ca se discute, son dérivé en prime time Jour après jour (F2) et Vis ma vie (TF1). Aujourd’hui, Réservoir prod prévoit donc un nouveau plan de licenciement. 33 CDI sur les 111 que compte actuellement la société de production seront vraisemblablement supprimés.

Jean-Luc Delarue serait-il (re)devenu vulnérable ? Malgré le succès incontesté de ses débats de société qui remuent ménagères de moins de 50 ans et CSP +, les derniers concepts du producteur n’ont pas fait recette. Entre un Brise-cœur boudé par les estivants et Il faut que ça change ! peu convaincant aux yeux de M6 (moins de 3 millions de téléspectateurs et 12,7% de part de marché le 12 octobre dernier), la recherche au concept gagnant est relancé.

Mais si le producteur est dans la tourmente, l’animateur lui est bien présent sur les écrans. Bénéficiant d’une forte popularité, Jean-Luc Delarue reste le gendre idéal aux yeux de nombreuses téléspectatrices et des hauts dirigeants de FranceTélévisions. Entre les 40 ans de la 2 et Les Victoires de la musique, il présente toujours autant de prime time que les saisons passées. Et ce soir, les invités de Ca se discute apporteront leur témoignage sur le thème « Comment supporter la perte de son conjoint ? ».

Pour faire face à France 2, TF1 dégaine encore une fois son Lieutenant Columbo, inexorable et fidèle depuis tellement d’années. Après moult essais peu concluants (Les 10, Fear Factor 2...), seul Peter Falk est parvenu à talonner de près le roi Delarue à chacune de ses diffusions, voire même le devancer à certaines reprises. Et la semaine dernière, un autre programme de TF1 a réussi à tirer son épingle du jeu. Bruno Roblès, Jean-Pascal, Roger Pierre, Sophie Favier et leur Incroyable, mais vrai ! ont ainsi surpris 3,2 millions de personnes (26,2% de part de marché) contre 2 millions pour Jean-Luc Delarue. Voyant la courbe d’audience de son divertissement monter en flèche, TF1 penserait maintenant à programmer le concept culte de Jacques Martin à un rythme mensuel, voire bimensuel. Avec Columbo et Incroyable, mais vrai ! TF1 aurait-elle enfin trouver la combinaison parfaite pour contrer Ca se discute ? En attendant ce revirement de situation, Jean-Luc Delarue a déjà vu le baromètre « médiamétrique » dépasser les 3 millions de téléspectateurs cette saison. Malgré ses dix années de présence à l’antenne, Ca se discute semble bel et bien être un concept inusable.

Quant à Jour après jour, elle continue à passionner 5 millions de téléspectateurs en moyenne en prime time. Une régularité qui fait chaque mois les beaux soirs de France 2, malgré la fiction de TF1. Seules les soirées cinéma de M6 pourraient maintenant faire fléchir les résultats de l’émission. Après les succès récents du Masque de Zorro (7,9 millions de téléspectateurs) et de Coup de foudre à Notting Hill (4,7 millions), M6 compte bien continuer sa programmation cinéma de films à succès dans cette case et ainsi bousculer les habitudes des autres diffuseurs.

Après avoir expérimenté tout ce que la société soulève comme questions au travers de tous ces programmes, Jean-Luc Delarue entamerait une réflexion autour de la télé réalité. Après Le Cours Florent qui avait ouvert la voie du docu-fiction sur Canal +, l’animateur-producteur scrute désormais minutieusement les cases en vue de la rentrée de janvier 2005.