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Camille Crosnier (28 minutes, ex-Quotidien) : « J’avais envie de changement »

Paul Gratian
Publié le 23/08/2017 à 17:37 Mis à jour le 23/08/2017 à 19:21

Depuis le 10 juillet, Camille Crosnier a rejoint le plateau de 28 minutes sur Arte en tant que chroniqueuse. Pour Toutelatele, l’ex-journaliste de Quotidien, encore aux côtés de Yann Barthès en juin dernier, est revenue sur son arrivée au sein du talk d’Arte.

Paul Gratian : Comment êtes-vous arrivée au poste de chroniqueuse de 28 minutes ?

Camille Crosnier : J’ai reçu un appel de la productrice de l’émission, Sandrine Beyne, pour me proposer de faire des essais afin de rejoindre le programme cet été. Arte et KM, qui produisent 28 minutes, ont été satisfaits et motivés pour que je les rejoigne. On a discuté puisque je travaillais pour Quotidien et on s’est mis d’accord pour que je les retrouve cet été.

Avez-vous hésité ?

J’ai réfléchi, comme pour tout changement et toute arrivée quelque part, mais j’étais très intéressée car c’est une émission que j’adore. Je n’ai pas hésité à passer des essais. Je n’avais rien à perdre et cela me faisait plaisir qu’un programme comme 28 minutes me contacte.

Quels éléments vous ont convaincu de rejoindre le talk ?

Il y en a plusieurs. 28 minutes est une émission que j’adore regarder car j’apprends beaucoup de choses. J’avais envie de changement et d’un peu plus de fond, sans vouloir faire de comparaison avec Quotidien. Quand j’en parle autour de moi, je vois que tout le monde respecte et estime beaucoup 28 minutes.

« La magie de ce métier est de pouvoir apprendre et de transmettre aux gens qui nous regardent »

Comment s’est passée votre arrivée au sein de l’émission ?

Mon intégration s’est très bien passée. J’ai eu beaucoup de coups de fil et de rendez-vous pour m’expliquer le fonctionnement en amont. Mais 28 minutes est une émission que je connais, j’ai regardé pas mal de numéros et je remplaçais Nadia Daam. Le lundi 10 juillet, mon premier jour, je suis arrivée au bureau en retard à cause du déluge à Paris (rires). L’actualité était un peu lourde puisque le débat portait sur la libération de Mossoul et j’ai dû faire ma première chronique sur l’indépendance du Kurdistan irakien... Ça me changeait un peu ! Je trouve cet exercice très intéressant car, chaque soir, je suis capable de raconter des choses que je ne connaissais quasiment pas la veille au soir. La magie de ce métier est de pouvoir apprendre et de transmettre aux gens qui nous regardent.

Comment préparez-vous un numéro de 28 minutes ?

Les invités de la première partie sont décidés plusieurs jours avant l’émission donc je lis leurs livres, je m’intéresse à leur travail... Ensuite, on a une conférence de rédaction le matin aux alentours de 9h30. On parle du sujet du débat du jour qui a, en général, été décidé la veille au soir ou le matin. On essaie de voir comment on peut mettre ce sujet en perspective car le rôle de 28 minutes n’est pas de plonger tête la première dans l’actualité, mais de prendre un peu de recul. Ensuite, la machine se met en route. Je lis plein de choses, je passe des coups de fils… Enfin, je compile tous ces éléments et j’écris mon petit texte.

Comment définiriez-vous votre rôle à l’antenne ?

Pour la première partie, je fais un petit encadré sur un thème lié indirectement à l’invité. Je prends un peu de recul et cela permet de pivoter vers une deuxième partie de l’interview où on ouvre le sujet. Sur le débat de la deuxième partie, je m’occupe de la question en 28 secondes donc je guette avec les community managers les interrogations envoyées sur Twitter et Facebook. On essaie de prendre des questions courtes et claires sans être très pointues car elles sont censées ouvrir le débat. On regarde à la mi-journée ou en début d’après-midi celles qui nous sont envoyées et on en choisit une qui ouvre bien les discussions. En plus de co-interviewer pendant l’émission, je fais une chronique qui permet d’apporter une étape supplémentaire en ouvrant un nouveau chapitre pour faire avancer le débat.

« Je n’ai pas peur de poser des questions quitte à avoir l’air bête car je ne connais pas. Je me dis toujours qu’il y a bien un téléspectateur comme moi »

Lors d’un entretien pour Toutelalele, Renaud Dély, le présentateur pendant l’été, avait parlé d’une « équipe soudée et cohérente » et d’un « vrai collectif ». Avez-vous ressenti cet esprit de bande ?

Oui, j’apprécie énormément l’équipe de l’émission car tout est très bien huilé et que c’est très serein. Il y a une ambiance d’équipe dans laquelle c’est un plaisir de travailler. Le 17 août dernier, lors des attentats à Barcelone, on avait prévu une édition sur le tourisme de masse donc on a dû tout changer à la dernière minute. Tout s’est très bien déroulé et il n’y a pas eu un seul stress ce qui montre le travail d’équipe et la solidarité. Même en dehors de l’émission, il y a une vraie convivialité.

Quelle est votre spécificité en tant que chroniqueuse selon vous ?

Je viens de Quotidien, un programme assez rafraîchissant où on n’hésite pas à poser des questions, et 28 minutes peut paraître un peu austère. Donc je reste dans le fond puisque je suis journaliste avant tout, mais je n’ai pas peur de poser des questions quitte avoir l’air bête car je ne connais pas. Je me dis toujours qu’il y a bien un téléspectateur comme moi. Cela permet peut-être d’apporter un peu de fraîcheur dans l’émission.

« Je n’ai pas de plan de carrière. Je ne sais même pas où je serais la semaine prochaine ! »

Alors que vous êtes autour de la table jusqu’à la fin de l’été, continuerez-vous 28 minutes à la rentrée ?

Pour l’instant, ce n’est pas encore décidé. Je suis en cours de discussion aussi bien avec 28 minutes et Arte que d’autres. À l’heure où je vous parle, je ne sais pas encore exactement où je serais. J’ai des pistes, mais rien n’est défini. J’adorerais continuer à 28 minutes car j’apprends beaucoup à chaque numéro comme dans Quotidien. On a le temps d’aller dans le fond. Je peux parfois avoir tendance à contredire assez vite mais cela n’est pas notre rôle dans ce programme donc j’essaye de me fixer des limites. On est là pour écouter et faire avancer dans le but que le public comprenne et apprenne des choses.

Aimeriez-vous animer une émission au cours de votre carrière ?

Je n’ai pas de plan de carrière et du moment qu’un projet m’intéresse, je ne dirais jamais non. Cela se fait au fil des rencontres et des opportunités. Comme je le disais, je ne sais même pas ce que je ferais la semaine prochaine. Je cherche à faire avant tout quelque chose qui m’intéresse. Donc pourquoi pas animer une émission un jour, mais ce n’est pas un but en soi.

Pouvez-vous citer un point commun et une différence entre 28 minutes et Quotidien ?

Le point commun est qu’on apprend beaucoup pendant les deux émissions. La différence est qu’on dit ‘Oui’ et ‘Bonsoir’ dans 28 minutes est ‘Ouais’ et ‘Salut’ dans Quotidien (rires). C’est une petite divergence de forme, mais dans le fond, on reste dans de l’information. Ces deux programmes apportent une façon d’apprendre quelque chose dans le but de se coucher moins bête.