Toutelatele

Carole Gaessler

Joseph Agostini
Publié le 28/07/2005 à 00:08 Mis à jour le 09/05/2011 à 14:46

Joker du 20 heures confirmé et reine du 13 heures en puissance, Carole Gaessler n’a pas ses yeux pour pleurer. France 2, en manque de femmes à l’info, ne compte pas laisser la belle tracer son chemin. Elle rôde en immersion totale depuis la fin 2004 sur la grille de France 2 en assurant avec succès les secondes parties de soirée du dimanche. Désormais, il faut compter sur le jeudi pour accueillir Immersion Totale. Si le magazine est assuré de revenir à la rentrée, Carole Gaessler serait aussi sur les rangs pour décrocher le Journal de 13 heures en solo..

Joseph Agostini : La caméra, ça vous rend folle ?

Carole Gaessler : Non, pas du tout. Je ne suis pas une enfant de la télé. Le petit écran, pour moi, c’est un moyen comme un autre de faire mon métier. C’est tout. Devant une caméra, j’ai seulement une assurance décuplée.

Joseph Agostini : Hors champ, vous avez moins confiance en vous ?

Carole Gaessler : Je suis assez timide, assez réservée de nature. Dans le métier que je fais, je pense que c’est un point faible. La plupart des journalistes qui font de l’antenne ont toujours rêvé d’en faire ! Moi, ce n’est pas le cas.

Joseph Agostini : Devant la caméra, vous vous adressez à qui ?

Carole Gaessler : Mon mari me disait récemment que je connaissais tous les gens de mon quartier ! Je suis réservée mais j’ai quand même un contact facile. Je parle aux gens. A travers la caméra, j’ai l’impression de prolonger la conversation avec ces mêmes personnes. Pour moi, c’est un bonheur !

Joseph Agostini : Dans la vie, vous enlevez beaucoup de fards...

Carole Gaessler : Je suis comme un médecin qui sort de l’hôpital. Je ne garde pas ma blouse pour aller au marché ! J’ai une vie plutôt normale, avec un mari, des enfants. Et je ne me maquille pas beaucoup en dehors de l’antenne. Je ne veux pas tomber dans le piège de l’image en permanence.

Joseph Agostini : Avez-vous peur de tomber dans ce piège un jour ?

Carole Gaessler : Ma famille est un bon garde-fou. Quand j’ai pris deux années sabbatiques pour découvrir l’Australie, j’ai vu qu’on pouvait exister sans faire de télé. Je me suis désintoxiquée. Aujourd’hui, quand je fais des projets, c’est encore des rêves de voyage plus que de carrière. J’aimerais vivre en Chine...

Joseph Agostini : Votre parcours a été d’une extrême cohérence : Le Soir 3, Le 19/20, le 13 heures, le 20 heures... Tout ça, sans rien demander ?

Carole Gaessler : Quand Henri Sannier est venu me chercher pour le 19/20, je lui ai répondu que je n’étais pas prête ! Vous vous rendez compte ? Avec tous les gens qui rêvent de ce poste ! J’aime l’antenne et mes patrons le savent. Et je bosse deux fois plus pour être à la hauteur !


Joseph Agostini : Votre magazine Immersion totale est produit par Patrick Meney, producteur d’Affaires de famille sur M6. Comment est-il venu vous chercher ?

Carole Gaessler : Patrick m’a appelé et m’a proposé ce magazine en me disant : « c’est un magazine qui va plonger le public dans un lieu donné pendant une soirée ». Le concept m’a tout de suite séduite.

Joseph Agostini : Qu’est-ce qui fait l’originalité de ce programme ?

Carole Gaessler : Plusieurs choses. Nous suivons tout d’abord cinq personnages pendant un mois, avec quatre cameramen. Après le tournage, nous entremêlons les histoires. Et puis, je réalise des interviews en plateau pour creuser certains thèmes abordés dans le sujet. Immersion totale se distingue aussi par la qualité du film. Avec la caméra PV150, nous obtenons une très belle lumière, qui permet de voir les détails plus infimes.

Joseph Agostini : Le 13 heures en septembre ?

Carole Gaessler : Il n’y a eu aucun appel à candidature ! Personne ne m’a encore appelé pour me proposer de revenir au 13 heures.

Joseph Agostini : Pourtant, cette édition vous intéresse...

Carole Gaessler : Ma direction a mon projet sur la table depuis un an et demi. Je sais ce que je veux faire sur ce créneau. C’est à elle de voir.

Joseph Agostini : Les petits scores de vos prédécesseurs ne vous font pas reculer ?

Carole Gaessler : Je crois que ce qui manque aux présentateurs du 13 heures, c’est le temps de s’installer. Le public a besoin d’un référent, d’une stabilité d’image à cette heure-là.

Joseph Agostini : Votre duo avec Rachid Arhab vous convenait-il ?

Carole Gaessler : J’ai de bons souvenirs mais je ne veux plus faire de duo ! C’est un exercice artificiel dans un JT. Il faut un capitaine, un seul, à bord d’un navire. Interviewer une personne à deux, c’est très compliqué !

Joseph Agostini : Si je vous dis que vous avez de beaux yeux, vous le savez ?

Carole Gaessler : L’étiquette des yeux ! (Rires) Au début, je ne vivais pas très bien cette simplification. Carole Gaessler, c’était celle qui avait les yeux bleus, pour pas mal de gens, même dans la chaîne. Je me disais que j’aurai deux fois plus de pression au moment de faire mes preuves, quelles qu’elles soient. Et puis, j’ai compris qu’on a tous été choisi pour quelque chose, pour faire de l’antenne...