Caroline Diament (Je t’aime etc, France 2) : « Daphné Bürki m’a offert un rôle en or »

Benoît Mandin : Comment êtes-vous arrivée dans ce projet ?

Caroline Diament : On m’a demandé si je serais intéressée pour être chroniqueuse dans une émission sur l’amour. Sur le papier, j’ai répondu que cela me donnait envie. Avec le temps, j’ai su que c’était Daphné Bürki et avant même de connaître le contenu exact, j’ai été ultrapartante. Lorsque l’on a fait le pilote, on a rapidement accroché.

Je t’aime etc est diffusée dans la case sinistrée des après-midis de France 2. Avez-vous eu des appréhensions ?

Je n’ai pas un parcours classique. Je ne vous cache pas que je n’ai jamais eu de plan de carrière et ce n’est pas maintenant que je vais commencer. La seule chose qui m’importait était de faire une émission dont j’ai plaisir à parler derrière. L’horaire n’a aucune importance pour moi, le tout est de pouvoir faire une interview et de dire avec franchise : « Oui j’aime faire cette émission ! ». Ce genre de pari et challenge soude une équipe puisque l’on part tous dans une aventure.

Par quoi avez-vous été séduit dans ce projet ?

J’ai été séduite par la présence d’une équipe assez féminine. Depuis quinze ans, je passe ma vie avec l’équipe plutôt masculine de Laurent Ruquier. J’ai eu l’impression de faire le grand écart et j’ai découvert que j’avais un rôle un or. Je dis ce que je veux quand je veux. Je suis comme une téléspectatrice qui aurait eu la chance de se retrouver à table. Je suis là, j’écoute, je découvre et j’apprends beaucoup de choses. Je n’ai aucune limite à dire un avis contraire en toute franchise. Il y a beaucoup d’équipes masculines qui rêveraient d’avoir l’entente que l’on a dans Je t’aime etc.

« Beaucoup de sujets de Je t’aime etc n’avaient pas été traités à la télévision avec autant de clarté et de transparence »

Comment définiriez-vous votre rôle ?

Je suis l’électron libre. Je suis entourée d’experts et moi je le suis en vie. Je suis la personne sans filtre de l’émission. Je peux parfois avoir des propos sérieux et aussi dire des conneries pour faire rire mes camarades.

Quel message avez-vous souhaité passer au public ?

Il y a en beaucoup puisqu’il faut sans cesse les marteler pour que le public s’en empreigne. Les amis de ma fille de 23 ans regardent l’émission en replay. C’est un âge où ils ont leurs amis pour les conseiller en matière d’amour et de sexualité. Mais ils ne font pas souvent la démarche d’aller voir une sexologue ou une psychologue sauf en cas de problèmes graves. C’est extraordinaire de pouvoir leur parler et d’aborder des thèmes qu’ils ne discutent pas avec leurs parents. Les témoignages que l’on reçoit en matière d’amour sont pleins d’espoirs.

Avez-vous des limites dans les thèmes abordés ?

Je n’ai pas l’impression que dans la totalité des thèmes qui ont été abordés il y ait eu de la censure. Malgré une diffusion à 15 heures, on peut parler et montrer un clitoris. Je me dis que l’émission s’est autorisée beaucoup de choses après je ne sais pas si l’équipe de rédaction a pu être censurée par rapport à l’horaire de diffusion. Beaucoup de sujets de Je t’aime etc n’avaient pas été traités à la télévision avec autant de clarté et de transparence.

« Je t’aime etc est une parenthèse très douce et reposante »

Pour ses nouveaux après-midis, France 2 opté pour un trio féminin. Que pensez-vous de la place donnée par la télévision à la femme aujourd’hui ?

Bien que je suis profondément féministe, j’ai toujours eu un peu de mal avec ce type d’interrogation. Est-ce que l’on voit des gros en télé ? Non. Est-ce que l’on voit des moches en télé ? Très peu. Ce sont des exceptions et il ne faut pas choisir, comment il faut mettre et doser telle ou telle minorité. Je ne connais pas Faustine Bollaert et Sophie Davant, mais Daphné Bürki. Qu’elle soit un homme ou une femme, on s’en fout ! C’est une personne extraordinaire et bienveillante ainsi qu’une journaliste très professionnelle et avec un charisme énorme.

Certains observateurs estiment que Je t’aime etc aurait plus sa place en deuxième partie de soirée. Que cela vous évoque-t-il ?

Je serais bien mal placée de dire que je pourrais exprimer plus de choses si l’on était à 22 heures. À aucun moment, je ne me suis dit que je n’allais pas parler de ça puisque l’on était en plein après-midi. Vu que l’émission est enregistrée, il y a toujours la possibilité de couper un de mes propos s’il est jugé choquant ou inadapté. Sur le choix des sujets et la façon des thérapeutes de s’exprimer autour de la table, un passage à 22 heures pourrait être plus bénéfique. L’émission est rentrée chez des personnes qui ne pensaient pas pouvoir être intéressées par des sujets d’amour et de sexualité. Je sens que l’on a un socle solide de téléspectateurs et fidèles.

Quel bilan tirez-vous de la saison ?

La courbe de Je t’aime etc est orientée à la hausse et c’est un message très encourageant. On est rassurés et on sent bien que le public perçoit qu’il se passe quelque chose au sein de l’équipe. L’alchimie a pris et j’ai rencontré des personnes formidables. Je garde ma fraîcheur, car je suis loin du bilan des producteurs vis-à-vis des audiences. Sur le plan personnel, Je t’aime etc m’a apporté de la douceur. En plus d’être dans une équipe féminine, je suis dans une émission où on n’est pas dans l’attaque. Mon expérience chez Laurent Ruquier m’a sensiblement aidé et j’ai la chance d’être la seule à être dans l’humour. Je t’aime etc est une parenthèse très douce et reposante.

Seriez-vous partante pour une saison 2 ?

Oui si l’on reste dans le même cadre et que l’on ne change pas l’équipe. J’ai été aussi contactée pour un projet à la télévision dont je ne peux pas encore parler. Bien que ça soit pour une autre chaîne que France 2, ma préférence ira à Je t’aime etc.