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Catherine Schöfer (directrice générale de 6ter) : « On tente de faire une télé de qualité qui doit être divertissante »

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 19/11/2013 à 15:57 Mis à jour le 24/11/2013 à 13:19

Catherine Schöfer, Directrice générale de 6ter, anciennement Directrice adjointe des acquisitions du groupe M6, fait partie de la grande famille du groupe. À bientôt un an de l’existence de la petite dernière, elle dresse le bilan de la chaîne TNT et déclare son enthousiasme pour le nouveau format Family Blagues. Rencontre.

Clément Gauthier : Quel bilan tirez-vous à presqu’un an de l’arrivée de 6ter sur la TNT ?

Catherine Schöfer  : Un bilan très positif parce qu’en moins d’un an la chaîne a trouvé sa place dans le paysage audiovisuel. 6ter fait parfois plus de 400 000 téléspectateurs en prime et jusqu’à 1,9% de ménagères dans la journée. C’est plus que certaines chaînes TNT historiques. Il y avait donc une attente des téléspectateurs. On fait de bons programmes avec un positionnement clair, tout en restant généraliste. Et quand elle sera initialisée à 100%, on aura les moyens d’en faire une chaîne ambitieuse.

Vos perspectives d’audience restent-elles toujours les mêmes ?

Oui, on est toujours dans les mêmes perspectives. Aujourd’hui, en parts d’audience nationale, on oscille entre 0,6 et 0,9%. On est arrivés dans l’Est avec Strasbourg et bientôt dans le Nord, le 17 décembre. On va être dans toute la France dans un an, donc nos ambitions seront plus fortes. On avait annoncé 1,6% à terme, à initialisation globale.

Pensez-vous avoir déjà fidélisé votre public ?

On a des marges de progression, mais on a déjà trouvé une partie du public. Ce n’est pas si simple de faire repérer des rendez-vous. Le cinéma, en prime, est surconsommé, car il y a de bons films sur 6ter. Pour les magazines, on a Norbert et Jean : le défi, avec deux personnalités. La formule marche. Ils ont une forte notoriété et ont inventé un vrai concept pour 6ter qui plait au public. On a une audience extrêmement stable, on marche bien en ménagères et on réalise des pics d’audience à 300 000 téléspectateurs. Pour Terrain d’investigation, on est allé chercher Anicet Mbida qui avait déjà une notoriété sur BFM TV en tant que « geek ». On avait senti qu’il voulait faire autre chose et on lui a donné l’occasion de montrer son autre facette de journaliste en allant enquêter. On tente de faire une télé de qualité qui doit être divertissante.

Avez-vous l’ambition de faire venir d’autres fortes personnalités de M6 pour favoriser votre visibilité ?

On amène de nouvelles choses petit à petit. Après, je ne vais pas débaucher quelqu’un de très populaire sur M6, d’abord parce qu’on veut marquer notre différence, et parce qu’il ne suffit pas d’avoir une personnalité, il faut aussi le programme correspondant.

Comment avez-vous été convaincu par le programme Family Blagues ?

Stéphane Rotenberg et Nathalie Pisibon ont eu cette idée et sont arrivés avec leur maquette. On n’a pas dit tout de suite : « Banco, on y va ! » Mais on a trouvé qu’il y avait une idée. On leur a dit : « Continuez, essayez de le formaliser un peu plus qu’avec un iPhone [de la première prise, ndlr.] et on va voir si ça fonctionne. » L’idée est simple et bonne et c’est ce qu’on veut faire sur 6ter donc finalement tout est allé vite. Ils sont revenus avec un casting, quelque chose de plus construit, de plus produit, tout en restant dans ce naturel qui fait l’essence et la force du programme.

« Il faut que notre chaîne ait une identité comme W9 a su construire la sienne »

Stéphane Rotenberg a-t-il conforté votre choix ?

Au-delà de la sympathie qu’on a pour Stéphane et Nathalie, c’est un gage de qualité, car on sait que Stéphane est un bon producteur. On se comprend bien. Je pense que pour travailler sur un programme aussi « ovniesque », il fallait qu’on ait un bon feeling. On se sentait en confiance et en bonne entente.

Sur les programmes dits de « découverte », vous sentez-vous proche de vos concurrents directs comme RMC découverte ?

En terme d’acquisitions, comme avec Gator boys : au secours des alligators, on tente d’avoir les meilleurs programmes. Maintenant, la découverte n’est qu’une partie de notre offre. On fait les évènementielles en prime autour de ça. On va aussi avoir un très beau documentaire inédit sur la prochaine expédition de Nicolas Vanier. On l’a suivi, dans la préparation avec sa meute, des chiens de la lignée du premier avec qui il a fait une expédition.

6ter parvient-elle vraiment à s’émanciper de M6 ?

On est très contents d’avoir la grande sœur. Ça nous permet tous les soirs de faire la promotion de nos programmes sur M6 avec le carrousel où on peut voir ce qu’il se passe sur 6ter. Et puis, on a accès à des catalogues de films et à des séries inédites grâce à M6. On revendique totalement l’affiliation. On n’essaye pas de couper le cordon, mais, en revanche, un téléspectateur ne doit pas comprendre qu’il va voir la petite sœur de M6. Il faut que notre chaîne ait une identité comme W9 a su construire la sienne. Elle fait partie de la famille, mais a sa personnalité bien à part.