Toutelatele

Cauet

Joseph Agostini
Publié le 24/01/2005 à 01:12 Mis à jour le 05/05/2011 à 16:37

Ses émissions sur TF1 et Fun Radio cartonnent et il a été élu personnalité la plus marquante de l’année 2004 par le sondage Toutelatele. Autant dire que tout réussit à Sébastien Cauet qui est revenu pour nous, sur son parcours, son succès, ses envies...

Joseph Agostini : « Personnalité la plus marquante de l’année TV 2004 » selon les lecteurs de Toutelatele.com, c’est un titre de gloire !

Cauet : (Rires) Quand j’étais gosse, je voyais les mecs ramasser leurs 7 d’or et je les enviais ! Il ne faut pas se leurrer : la reconnaissance du public, des pros, c’est quand même ce qu’on attend quand on fait ce métier ! Et en même temps, tout ça me fait peur. C’est paradoxal, en fait...

Joseph Agostini : Vous l’avez cherché, non ?

Cauet : Je crois que plus on cherche, moins on trouve. Ces dernières années, je ne cherchais plus vraiment à devenir une vedette de la télé ! C’est à ce moment-là qu’on m’a proposé d’en faire. A l’époque où je faisais des maquettes, des pilotes, où j’insistais auprès des gens, on me renvoyait mes trucs dans la gueule !

Joseph Agostini : Votre blague sur les camps de concentration n’y était-elle pas pour quelque chose ? (Cauet avait comparé Auschwitz à un camp de vacances dans son émission radio puis avait reconnu le dérapage, deux mois plus tard)

Cauet : Non, pas du tout. Je me suis excusé de l’avoir faite juste après. C’était justement la période à laquelle on me faisait tourner le plus de pilotes. Je crois qu’en fait, le problème principal était que j’étais nul à chier...

Joseph Agostini : Quel genre d’émissions pilotes aviez-vous alors tourné ?

Cauet : Des jeux à la con, des trucs qui ne me correspondaient absolument pas...

Joseph Agostini : Et pourtant, si on vous avait retenu, vous auriez signé quand même...

Cauet : J’avais 22 ans, je voulais tout tenter. C’est pour ça que j’ai mis un peu plus de temps à trouver ma place. Mais, aujourd’hui, je ne regrette strictement rien. Il vaut mieux arriver un peu plus tard en faisant vraiment ce que l’on veut.

Joseph Agostini : Quand TF1 vous a proposé La Méthode Cauet, qu’attendait-elle de vous ?

Cauet : Elle voulait le Cauet de la radio, mais je n’ai pas tout donné tout de suite. Il fallait du temps pour trouver mes repères, pour me rôder avec mon équipe. Si j’avais fait mes personnages, mon délire, lors des premières émissions, le public n’aurait pas suivi. Au début, je n’étais pas timide mais je n’ai pas voulu en mettre plein la vue non plus.

Joseph Agostini : Avez-vous imposé la formule de l’émission ?

Cauet : Imposer est un grand mot, mais je n’ai pas fait de concessions particulières. La chaîne me laisse libre. Par exemple, j’ai voulu être entouré d’une équipe, travaillé avec Cécile de Ménibus, et TF1 n’a rien trouvé à redire. Quand l’audience était en dents de scie, elle m’a laissé le temps de m’installer. On a enquillé plusieurs mauvais scores avant de trouver notre rythme.

Joseph Agostini : Ca vous arrive de faire des cauchemars, les nuits suivant les émissions, en attendant l’audience du lendemain ?

Cauet : (Rires) Non ! Je ne suis pas comme certains. Je me branle assez peu sur les chiffres ! Et puis, je comprends la logique TF1. Si, demain, ça ne marche plus, je dégage. Point barre. Et puis, j’ai fait des émissions « à chier » avec des scores énormes. L’inverse est aussi vrai...

Joseph Agostini : Par rapport aux autres animateurs de TF1, vous êtes un peu un OVNI...

Cauet : Une chose est sûre : je ne suis pas journaliste. Je n’aime pas ces animateurs qui, sous prétexte qu’ils posent deux questions, se croient tels. Moi, je n’ai pas cette prétention. Je suis un animateur, un mini show man peut être, mais pas un speaker coincé qui lit son prompteur et qui croit qu’il est une super vedette !


Joseph Agostini : La méthode Cauet, c’est un concept qui vous paraît vraiment original ?

Cauet : Je crois que La Méthode a donné des envies de faire des choses à des gars qui, avant, pensaient que c’était impossible, à cette heure-là, sur une chaîne comme TF1. Je ne contrôle pas mon style pour autant. La chemise au-dessus du pantalon, le tutoiement quand j’en ai envie, tout ça, c’est naturel ! En fait, je fais les trucs sans me poser de questions... Je crois que le public aime ce côté spontané en regardant mon émission.

Joseph Agostini : Beaucoup de vos invités sont labellisés TF1...

Cauet : Mais les mecs des autres chaînes peuvent venir... On ne le leur interdit pas ! Ce sont eux qui hésitent. Un type comme Ardisson par exemple... J’attends sa réponse et je veux l’avoir sur mon plateau. Il faut arrêter de croire que TF1 veut seulement faire de la promo !

Joseph Agostini : Il vous arrive de jeter un coup d’oeil sur France 2 à la même heure ?

Cauet : Oui, et c’est pas ma télé. J’ai toujours eu du mal avec le cliché qui dit « la télé intelligente n’est pas regardée ». Prenez Homo Sapiens. Ca a fonctionné du feu de Dieu ! Quand on a un bon prof de philo, on s’intéresse à la philo. C’est pareil à la télé !

Joseph Agostini : Guillaume Durand, Bernard Pivot... Ils ne sont pas assez bons ?

Cauet : Je ne pense pas ça du tout. Durand est sans doute le meilleur dans sa catégorie. Simplement, quand il fait 600 000 téléspectateurs, il ne faut pas partir du principe que la télé culturelle n’intéresse pas les gens. Il y a des formules qui marchent et d’autres pas. C’est comme dans tous les domaines.

Joseph Agostini : A quand Cauet, roi des samedis soirs de TF1 en prime time ?

Cauet : J’ai des projets bien avancés en prime mais je ne veux pas aller trop vite. Je suis open pour bosser avec des tas de gens. La production m’intéresse de plus en plus. Mon émission sur TF6 est aussi un vrai espace de déconne que j’ai envie de garder. Cauetivi est un truc hors normes où je recule mes limites. C’est une pure émission de divertissement ! Mes deux programmes, sur TF1 et TF6, cohabitent parfaitement !

Joseph Agostini : Du coup, Arthur ne serait-il pas un peu jaloux de tout ce qui vous arrive ?

Cauet : Jaloux ? Je me demande comment il pourrait l’être. En tout cas, il me donne une importance terrible. Je suis à la télé depuis un an et demi... Il pourrait me laisser dans mon coin. Ce type-là a beaucoup d’argent, une femme sublime... Il a tout pour être heureux.

Joseph Agostini : C’est la blague sur les camps qui vous poursuit...

Cauet : Franchement, il a remis ça sur la table alors que j’ai toujours assumé. Il y autre chose derrière. Je ne sais pas quoi... Mais il ne peut pas être jaloux !

Joseph Agostini : Si, comme Arthur, vous bâtissiez un empire sur votre nom, comment le vivriez-vous ?

Cauet : Je me dis que je ralentirai un peu dans quelques années. Pour prendre le temps de vivre... Il n’y a pas que la télé dans la vie. On verra bien...