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Céline Géraud & Thomas Desson (Réveil Matin Céline) : « RMC crée un lien permanent entre le sport et la société »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 04/11/2018 à 16:23

Ce lundi 5 novembre, Céline Géraud et Thomas Desson se lancent dans une nouvelle aventure : le Réveil Matin Céline, la nouvelle matinale de RMC Sport entre 6 heures et 9 heures. Pour Toutelatele, le nouveau duo a expliqué son choix de se lancer dans cette nouvelle aventure tout en promettant un concept novateur à la télévision.

Joshua Daguenet : Les téléspectateurs de RMC Sport vous retrouvent en duo pour le rendez-vous Réveil matin entre 6 et 9 heures. Comment allez-vous remplir ces trois heures ?

Céline Géraud : L’émission sera découpée en six parties de 30 minutes car le public consomme entre 16 et 20 minutes de programme sur une chaîne d’information continue. Il y aura de l’information sportive, des highlights, deux talks par demi-heure avec un ton pertinent, drôle et corrosif. L’émission sera totalement interactive, les gens pourront réagir au fil de l’eau. Il y a aussi des inter-programmes, soit des rubriques : Pour ma part, je proposerai « C’est quoi le projet ? » consacrée à un sujet qui fait débat. Exemple : les sportifs qui écrivent une lettre au Président de la République pour se plaindre des moyens alloués au sport. « Priorité au p’tit déj » sera un clin d’œil au « Priorité au direct » de BFM où l’on recevra une personnalité issue du sport. Nous recevrons notamment Teddy Riner et Kévin Mayer durant cette première semaine. « On prend les matchs les uns après les autres » décryptera les réactions et les conférences de presse et vous découvrirez aussi « Good cop, bad cop ».

Vous venez de quitter respectivement France 2 et BeIN Sports. Sur quels critères avez-vous porté votre choix de rejoindre RMC Sport ?

Thomas Desson : Pour caricaturer, L’Equipe a le monopole de la presse écrite sportive. J’ai travaillé trois ans en matinale sur BeIN et trois autres années en tant que commentateur. Après mes commentaires de match, j’avais le réflexe d’écouter l’After [After Foot, RMC]. La matinale, en télé, est ce qu’il y a de pire et de meilleur. C’est assez motivant d’être dans une tranche qui représente les leaders d’opinion et se dire que le gars qui va prendre son café le matin va parler, en premier, de notre émission.

CG : J’avais déjà collaboré avec RMC durant les Jeux Olympiques de 2012. Après, je suis partie sur France 2 pour animer Stade 2. Mais quand François Pesenti (directeur général de RMC Sport) m’a présenté un projet si ambitieux et novateur, je n’ai pas hésité à quitter France 2. Généralement, je ne suis pas quelqu’un qui reste plus de quatre ans dans un même endroit et même si j’étais bien installée à France Télévisions, j’ai ressenti le besoin de me tester. Je suis impatiente de commencer cette aventure et de la partager avec les gens. Ma décision a été prise en un week-end. François m’a ensuite demandé avec qui j’avais envie de bosser et quand il m’a soumis le profil de Thomas, je me rappelais bien de lui, nous avions eu un bon feeling.

Quel sera votre rôle respectif ?

CG : Je suis le pilote et Thomas le co-pilote. Je dirige le vaisseau l’Amiral de Star Trek et Thomas interviendra dans les débats de football. Il sera mon poil à gratter de l’émission

TD : Nous serons accompagnés d’un journaliste confirmé : Simon Dutin (ex-I-Télé).

« J’étais bien installée à France Télévisions, mais j’ai ressenti le besoin de me tester »

Quelles marques appréciez-vous tout particulièrement au sein du groupe ?

CG : Je m’échauffe durant la semaine dans le Moscato Show et le week-end dans Les Grandes Gueules du sport. J’écoutais souvent les émissions durant le week-end en vue de préparer Stade 2. J’ai toujours été attentive aux programmes des concurrents. Je consomme beaucoup les directs à la télévision et la radio, et j’écoutais souvent les matchs commentés par Jean Rességuié sur RMC tout en regardant les matchs.

L’interaction sur un programme aussi matinal rappelle l’émission de Jean-Jacques Bourdin sur RMC…

CG : Oui, nous sommes dans cet esprit-là. On va créer du lien, une communauté sur des sujets bien définis. Nous aurons des experts de notre côté car il y a 150 journalistes à RMC Sport avec des envoyés spéciaux en région sur qui nous nous appuierons sur les semaines européennes de football. Je me rends compte que c’est une énorme organisation où tout le monde est au service de tout le monde.

TD : François Pesenti a les yeux tournés aux Etats-Unis car les shows le matin sont des shows radios télédiffusés. J’ai vécu six ans en Californie et nous avons parlé de Mike & Mike, arrêté l’année dernière après 17 ans de présence. C’est cette substance que nous souhaitons reproduire.

La station de radio RMC consacre de nombreuses heures d’antenne au football. Les autres sports trouveront-ils leur place dans cette matinale ?

CG : La semaine inaugurale sera très centrée sur le football car il y a la Ligue des Champions. Nous aurons systématiquement une partie omni-sports avec les rubriques « Priorité au p’tit déj » et l’interview « Good cop, bad cop ». Nous serons mobilisés pour les JO de 2024 en faisant découvrir un athlète de demain.

Comprenez-vous la colère des téléspectateurs abonnés à Canal + et BeIN Sports, contraints de payer un nouvel abonnement pour suivre les compétitions européennes de football ?

CG : Ça ne me choque pas de devoir payer pour voir du sport de qualité. Les prix qu’atteignent les droits sportifs à l’étranger ont été acceptés et, fort heureusement, il y aura toujours du sport gratuit à la télévision : Les Jeux Olympiques, finales de la Coupe de la Ligue, de la Coupe de France et de la Ligue des Champions… Mais oui, les abonnés à BeIN Sports et Canal+ devront peut-être faire un choix car le tout est cher.

« Ça ne me choque pas de devoir payer pour voir du sport de qualité »

Contrairement aux précédents diffuseurs, RMC Sport ne partage pas instantanément les buts de la C1 et la C3 sur les réseaux sociaux. Est-ce une manière de forcer la main aux amateurs de football qui hésitent à souscrire à RMC Sport ?

TD : J’ai mes amis d’enfance à Nantes qui m’ont dit que l’application de RMC ne marchait pas où une amie qui s’est écriée que son compagnon voulait voir le Bayern mais qu’il s’était trompé de carte bleue et elle m’a demandé si je pouvais faire quelque chose et appeler RMC Sport. J’ai répondu à mon amie, hôtesse de l’air, « Dis-donc, j’ai des billets pour Bamako, est-ce que tu penses que tu peux me faire ta réduction car tu travailles à Air France et je me suis trompé de nom, j’ai mis Thomas Desson au lieu de Desson Thomas, donc mes billets sont caduques… ». J’entends quand les gens se plaignent mais nous, nous ne vendons pas des abonnements mais de la bonne humeur. Aux Etats-Unis et en Angleterre, il n y a pas de sport gratuitement hormis un village gaulois qui s’appelle la France. Et encore, il y a la redevance télé.

Vous êtes tous deux affiliés au sport depuis le début de votre carrière. Pensez-vous pouvoir en sortir comme cela a été le cas pour Céline entre 2005 et 2008 avec L’île de la tentation sur TF1 ?

CG : Pour ma part, je ne me projette jamais au-delà de la saison. Les gens carriéristes se trompent au général d’autant que dans la télévision, tout évolue vite. Je connais mes limites et j’essaie toujours d’avancer. Pour l’heure, j’ai une mission importante et ambitieuse à mener.

TD : J’ai l’ambition d’être le 5 novembre et de m’interroger. Se dire que la Ligue des Nations est une façon de refuser de voir l’Italie se prendre les pieds dans le tapis. Pourquoi un mec comme Tiger Woods revient en force après s’être planté trois fois en voiture. Là, on touche à la politique, au sociétal. Ma vie c’est le sport mais j’aime sortir des murs et du centre, coup de tête et but. À RMC, il y a toujours un lien entre le sport et la société.

Quels sont les objectifs d’audience ?

L’idée est d’occuper le terrain, de créer l’événement et de surprendre les téléspectateurs. J’aimerais que nos contenus soient repris sur les réseaux sociaux et que les déclarations des sportifs soient relayés. En terme d’audience, nous n’avons reçu aucune demande particulière. Il faut donner l’envie aux gens de venir.