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Céline Sallette : « Les Revenants est un voyage passionnant »

Claire Varin
Publié le 10/12/2012 à 19:33 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

Céline Sallette fait partie de la génération montante du cinéma français. Au générique des Revenants, la série évènement de Canal+, la jeune femme de 32 ans s’est confiée à Toutelatele sur son personnage intriguant et attachant. Rencontre...

Claire Varin : Comment êtes-vous arrivée sur ce projet ?

Céline Sallette : Je n’ai pas fait de casting, ils m’ont appelé. Haut et Court avait distribué L’Apollonide (film pour lequel elle a obtenu une nomination au César du « Meilleur espoir féminin », ndlr), il y avait donc une familiarité. Et j’ai tout de suite accepté.

L’idée de jouer dans une série télé ne vous a pas effrayée ?

Il vaut mieux de faire une bonne série qu’un mauvais film (rires). Pour un acteur, un rôle est une proposition de voyage. Ce voyage-là est passionnant parce qu’on a rarement l’occasion de jouer ça. L’histoire des Revenants est impossible, ça permet de développer l’imaginaire. Ça fait forcément appel à l’enfance. Ces évènements extraordinaires, traités dans la série, sont géniaux à jouer. Les beaux rôles sont rares. Et on ne demande pas souvent à une comédienne de s’habiller en Catwoman.

Ce personnage est-il déjà très écrit avant que vous n’acceptiez le rôle ?

On a travaillé avec Fabrice Gobert, mais, de toute façon, la série est géniale parce que c’est lui. Ce n’est pas compliqué : le résultat d’un projet, c’est grâce au travail d’un réalisateur. J’ai apporté ma petite pierre à l’édifice parce qu’il m’en a donné la possibilité. Fabrice était très ouvert et à l’écoute de ce que je pouvais proposer pour le personnage. Sur un tournage, ce dont un acteur a besoin, c’est de pouvoir sauter… à côté, aussi parfois. C’est très difficile à jouer alors c’est obligé qu’on se plante parfois. Il faut donc un bon metteur en scène pour nous guider.

Qui est Julie, votre personnage ?

Julie a été agressée par un homme en sortant d’un bar déguisée en Catwoman. Sept ans après, on la retrouve, mais elle ne s’en est toujours pas remise. On a travaillé sur ce personnage traumatisé, mort-vivant. Elle s’habille en homme parce qu’elle se protège du monde et des autres. Elle a peur. Ce petit garçon qui entre dans sa vie, va la réveiller. Leur histoire est comme une page blanche qui s’écrit. Fabrice avait pour référence le film John Cassavetes, Gloria, sur cette femme qui se retrouve avec un gamin et ne sait pas trop quoi en faire.

En même temps, elle regarde des films d’horreur…

Il y a une complaisance dans son statut de victime. Il y a plein de gens qui sont enfermés et qui ont peur de vivre. La misère affective existe et je trouve formidable de la traite dans cette série. C’est une belle occasion pour une actrice de pouvoir jouer ça.

Et pourtant, elle soigne les autres…

Elle est infirmière à domicile. Elle n’a que dix patients, elle ne prend pas tellement de risque.

Que pouvez-vous dire de l’évolution de sa relation avec son ex-compagne, Laure, jouée par Alix Poisson ?

Elles vont se retrouver... un peu. Mais, il faudra regarder toute la saison pour savoir (rire).

Accepterez-vous de tourner dans une saison 2 ?

Pour moi, il y a un film de huit heures. On a eu beaucoup de chance de le faire. Ça a été un très beau tournage. S’il y a des raisons pour faire un autre film de huit heures, tant mieux. Mais, il faut que ce soit vraiment bien...

Quels sont vos projets ?

Je vais faire un film de Cyril Mennegun, qui avait fait Louise Wimmer, avec Corinne Masiero. C’est une histoire d’amour. Puis, je vais jouer au théâtre Molly Bloom, mis en scène par Laurent Laffargue. C’est la fin du livre de James Joyce. Le théâtre reste important pour moi, c’est là d’où je viens.