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Chris Vance (Le Transporteur 2) : « La saison 3 dépendra, entre autres, des audiences sur M6 »

Marion Olité
Publié le 08/01/2015 à 19:20 Mis à jour le 11/02/2015 à 01:29

Après une première saison bien accueillie par le public (3.2 millions de téléspectateurs sur M6, soit 13 % du public en moyenne par épisode), beaucoup moins par la critique, Le Transporteur passe, depuis le 1er janvier sur M6, la seconde avec à son bord un Frank Martin toujours incarné par Chris Vance. L’acteur britannique, également producteur exécutif sur cette coproduction internationale, revient sur les coulisses de cette nouvelle saison.

Marion Olité : Pourquoi avez-vous accepté cette saison 2 du Transporteur ?

Chris Vance : Tout simplement l’envie d’y retourner, d’incarner à nouveau le personnage de Frank Martin. Le public à travers le monde a répondu présent pendant la diffusion de la première saison. On a donc pas eu de mal à avoir l’argent pour tourner la deuxième. De nouvelles personnes ont été impliquées dans la série. C’était excitant. J’ai foncé !

Vous aviez confié en 2013 votre scepticisme concernant plusieurs scripts de la saison 1. Comment s’est passée la collaboration cette année ?

Je suis impliqué dans Le Transporteur depuis trois ans et demi maintenant. Pour la deuxième saison, nous avons vu arriver une toute nouvelle équipe de scénaristes. Compte tenu de mon expérience sur le show, je souhaitais apporter ma pierre à l’édifice, être entendu, mais plutôt du côté de la réalisation et du tournage que des intrigues. Je n’ai pas participé aux scripts, mais j’ai tenté de protéger certains personnages. Et puis nous avons pu augmenter le niveau de rendu visuel de la série. J’ai eu des responsabilités du côté de la production, pas de l’écriture.

Quels étaient vos griefs sur la première saison ?

C’était une série difficile à produire. On avait quatre diffuseurs différents sur la première saison. Chaque chaîne avait des besoins différents pour correspondre aux attentes de leurs téléspectateurs. Par conséquent, personne n’était vraiment d’accord sur ce que devait être Le Transporteur. Ça a donc été très compliqué sur le tournage de composer avec cette contrainte. Pour la deuxième saison, ça a été plus facile pour nous car M6 a pris le lead sur la vision du show, et le diffuseur canadien a suivi. On a donc pu tourner dans de meilleures conditions, avec une vision claire du Transporteur.

Quelles sont les grandes différences selon vous entre la première et la deuxième saison ?

La saison 2 est plus équilibrée et fondée sur quelque chose de solide. L’aspect comic book du show a été gommé, et les personnages font face à des dilemmes moraux qui les rendent bien plus humains que dans la première saison. On a peut-être perdu un peu de fun au passage.

Aimiez-vous particulièrement cette partie très fun du Transporteur ?

Oui, énormément. Mais c’est difficile de combiner un côté très fun avec l’histoire des personnages. On apprend sur une série télé. Chaque saison permet d’ajuster la vision, en fonction aussi de la façon dont le public réagit. Sur cette saison 2, on a un nouveau showrunner (Frank Spotnitz, ndlr) qui a apporté de nouvelles idées. Ca arrive souvent sur une série. Elle évolue et on comprend petit à petit ce que le show doit être.

Comment se sont déroulées les retrouvailles avec François Berléand, qui incarne l’inspecteur Tarconi ?

Très bien. Il essaie encore de m’apprendre un peu le français, mais je suis tellement mauvais (rires). Je n’ai appris que des gros mots (rires). Son anglais est bien meilleur que mon français. Je comprends votre langue mais je la parle très mal.

« Au début, personne n’était vraiment d’accord sur ce que devait être Le Transporteur »

Que va-t-il arriver à Frank Martin dans cette saison 2 ?

On va en apprendre un peu plus sur son passé, et il va être confronté à de vrais dilemmes moraux. Le personnage devient plus humain. On comprend pourquoi il fait certains choix. En revanche, il ne livre pas encore tout ses secrets. Le monde du Transporteur peut encore s’élargir. Ça viendra si on se voit accorder une saison 3. On n’a pas encore eu le feu vert. Cela dépendra des audiences, en particulier celles de la France et du Canada.

A quoi vont ressembler les scènes d’action sur cette saison 2 ?

On a essayé de mettre plus d’action, car on sait à quel point cet aspect est important pour la série. On a davantage mélangé plusieurs styles de scènes. Parfois, elles sont très réalistes, et à d’autres moments, presque grotesques avec un truc très cow-boy. Il y a pas mal de variations dans les séquences de combat. J’adore ces scènes que je travaille depuis trois ans et demi avec Mohamed Elachi. Elles font partie des plus fun à tourner pour moi.

Les séries de nos jours sont de plus en plus violentes et sexuellement explicites. Où se situe la limite du Transporteur ?

Elle est dictée par la marque que représente Le Transporteur, qui est davantage popcorn et old school que les shows contemporains très sombres. La série est filmée de façon sophistiquée, proche du cinéma, mais dans l’esprit, ça reste fun. En tant que producteur exécutif, j’encourage constamment l’équipe à ne pas aller trop dans la noirceur, à ne pas se prendre trop au sérieux. Je pense que le succès du Transporteur repose là-dessus.

Avez-vous demander à couper par exemple certaines séquences d’épisodes jugées trop violentes ?

Non, cela dépend surtout du diffuseur qui s’adresse à un certain marché. Chaque diffuseur aura sa propre limite. Par exemple, les scènes de violence ou de nudité posent moins de soucis en France qu’aux Etats-Unis sur une chaîne comme TNT. On essaie de satisfaire un peu tout le monde, en gardant le curseur au milieu, pour que la série ne soit ni trop dark, ni trop soft. C’est le lot de toutes les coproductions internationales qui visent un marché mondial. Certains shows sont faits pour un marché plus petit, très spécifique. Leurs limites sont alors différentes.

Qu’avez-vous appris en tant que producteur exécutif sur Le Transporteur ?

J’ai surtout mis en pratique mon expérience emmagasinée sur d’autres plateaux de séries. J’ai tourné dans de nombreux shows, qui avaient des budget entre 500 000 et 7 millions de dollars. Je connais leurs fonctionnements. Chaque jour, je suis sur le tournage du Transporteur, et mon but est que chaque épisode soit le meilleur et le plus efficace possible, avec l’argent dont on dispose.