Christophe Dugarry (SFR Sport) : « Je n’ai pas envie d’être le Bourdin du football »

Joshua Daguenet : quel bilan tirez-vous de « Team Duga » après 2 saisons sur les ondes de RMC ?

Christophe Dugarry : Le début a été très compliqué. Les six premiers mois ont représenté beaucoup de souffrance pour trouver le ton et avoir la bonne énergie car la radio était quelque chose que je ne connaissais pas. J’ai du apprendre la télé à Canal+ et ensuite la radio. J’étais lessivé en rentrant chez moi même si j’ai eu du plaisir car le football est ma passion. Aujourd’hui, cela va beaucoup mieux et j’ai été plus détendu lors de cette seconde saison.

Même avec l’étiquette de « champion du monde », doit-on justifier sa légitimité de pouvoir intégrer le monde des médias pour parler de football ?

Je ne sais pas ce que la légitimité veut dire. Je n’aime pas cette idée car je pense que tout le monde peut parler football. Il suffit de regarder des matchs et l’avis de tout le monde est intéressant. Personnellement, je me sers de mes 16 ans d’expérience et de ce que j’ai fait de mal. J’aurais pu faire beaucoup mieux même si j’ai intégré de gros clubs. Si l’on pense comme ça, on ne fait une émission qu’avec Zidane, Pelé et Maradona. Je suis consultant et pas journaliste.

Cette saison, de grosses surprises se sont produites en Ligue des Champions. Peut-on s’attendre à de pareils événements à la Coupe du Monde ?

Il faut être très prudent lorsqu’on parle de football. Le match de Barcelone à Rome, alors invaincu cette année, et l’élimination de City par Liverpool ont été inimaginables. Je vois la Belgique comme une équipe très embêtante à jouer jusqu’au bout.

« Mes six premiers mois à RMC ont représenté beaucoup de souffrance »

SFR Sport récupère la Ligue des Champions la saison prochaine. Quel sera votre rôle ?

Il n’est pas encore tout à fait défini. Pour l’heure, mon travail consiste à présenter quatre émissions de radio par semaine du lundi au jeudi, et deux émissions de télé avec « Le vestiaire » le lundi et le mercredi. Peut-être que je ne ferai qu’une seule émission du vestiaire pour La ligue des Champions. Il est sûr que je ne reviendrai pas aux commentaires comme à Canal+.

L’arbitrage vidéo sera utilisée lors de cette Coupe du Monde. N’est-il pas imprudent de l’amener lors d’une compétition si prestigieuse ?

C’est trop tôt même si c’est une évolution logique. La FIFA n’est pas prête, il y a trop d’imperfections. Les bugs ne doivent pas arriver et il aurait fallu le travailler bien avant.

Une victoire de la France est-elle crédible ?

Oui, tout est possible. Mais les deux derniers matchs contre la Russie et la Colombie m’ont inquiété. La somme d’individualités n’a pas encore d’âme car elle est un peu facile. La question est de savoir si nous pourrons nous retrouver quand l’équipe de France sera dos au mur. Nous avons du retard sur certaines équipes.

Il y a beaucoup de parallèles avec la Coupe du Monde 2002 car la France sort d’une compétition réussie et elle affronte le Danemark en troisième match. Peut-on vivre une élimination dès le premier tour ?

Bien entendu. Si nous reproduisons les prestations de la Russie et de la Colombie, nous ne battrons personne et nous ne battrons certainement pas le Pérou, ni le Danemark. Il faut montrer autre chose. Nous pouvons aussi revivre 1998.

« L’équipe de France a du retard sur certaines équipes »

Vous êtes consultant et chef de bande avec une émission portant votre nom. Quel titre vous représente le mieux ?

Consultant ! Je n’ai pas d’égo ni d’ambition en particulier. Je n’ai pas envie d’être le Bourdin du football. J’essaie de faire mon émission du mieux possible et tout le monde est invité à donner son avis.

Avez-vous toujours des contacts avec les membres du « Canal football club » ?

Je vois souvent Dominique Armand, Habib Beye, Pierre Ménès... Je regarde toujours l’émission car elle résume bien le football mais je ne pense pas y revenir car je n’ai pas envie de passer ma vie dans les médias. Ma passion, c’est le golf et j’ai envie d’une vie très peinarde.

Allez-vous raccrocher des médias à la fin de votre contrat avec RMC, en juin 2020 ?

Il peut tout se passer. L’avantage de la radio est que l’on peut délocaliser. La vie parisienne ne me plaît pas car je suis un campagnard de Bordeaux. Si je pourrai délocaliser, pourquoi pas, mais il y a 90% de chances pour que cela soit terminé dans deux ans.