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Cyril Féraud : « Il faut arrêter de considérer les plus de 50 ans comme un sous-public »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 26/12/2014 à 17:14 Mis à jour le 11/02/2015 à 01:29

Cyril Féraud est l’une des figures emblématiques de France 3. En ces fêtes de fin d’année, l’animateur est revenu pour Toutelatele sur sa participation au Grand bêtisier, mais aussi sur la présentation du 38e Festival International du Cirque de Monte-Carlo et sur les spéciales de Slam.

Benjamin Lopes : Le Grand bêtisier revient sur France 3 après deux ans d’absence. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?

Cyril Féraud : Les dirigeants de France 3 de l’époque jugeaient qu’il y avait beaucoup de bêtisiers sur toutes les chaînes. Sauf qu’il y existait une vraie demande des téléspectateurs pour le retour de ce rendez-vous sur France 3 qui a la particularité d’avoir uniquement des images inédites par rapport aux bêtisiers des autres chaînes. On a un seul magnéto « gold » avec des extraits qu’on a déjà vu, mais qui nous font toujours rire, mais le reste est 100% inédites de 2014.

L’édition 2011 avait rassemblé 3.4 millions de téléspectateurs, soit un beau score pour France 3. Avez-vous personnellement demandé le retour de ce rendez-vous ?

J’ai effectivement plaidé pour le retour du bêtisier sur France 3. C’est une chaîne familiale qui est regardée par les grands-parents, mais qui, en période de Noël, réunit tout le monde. France 3 est donc idéale pour ce genre de programme.

Après être parti à la Réunion en 2011, comment allez-vous présenter les images aux téléspectateurs cette année ?

J’ai ma 2 CV rouge et je me promène à Paris, de plateau en plateau pour faire chaque séquence avec des animateurs de France 3. On est allé sur le plateau de Thalassa avec Georges Pernoud, de Questions pour un champion avec Julien Lepers, sur Midi en France avec Laurent Boyer et sa bande, ou encore au milieu du stade Charléty vide avec Laurent Luyat pour parler du sport et des gamelles. On est également allé à Marseille dans les studios de Plus belle la vie. J’ai vraiment eu l’impression d’être en co-animation avec des copains de la chaîne et c’était donc forcément super sympa.

Vous êtes également à la tête du 38e Festival international du Cirque de Monte-Carlo ce 26 décembre. La formule reste-t-elle la même ?

Nous avons prévu des nouveautés. Je suis sur place pour interviewer les artistes en sortie de scène. J’ai également fait plusieurs plateaux entre les numéros, et je suis allé à la rencontre de la princesse Stéphanie de Monaco pour qu’elle nous explique le fonctionnement de ce festival, de la sélection des artistes à ses coups de cœur.

« Slam a attiré un public plus jeune sur France 3 »

Vous assurez la présentation depuis deux ans. Avez-vous accepté sans hésitation ?

J’adore le cirque donc j’ai rapidement accepté. En revanche, j’ai demandé, dès le départ, à ce qu’on me laisse mettre ma patte à la présentation. Je voulais commenter l’évènement comme les Jeux olympiques, car ce festival rassemble les plus beaux numéros et les plus belles techniques au monde. Ça fait des années qu’on voit du cirque à la télé et où n’expliquait pas ce qu’il se passait. Je trouve important de détailler pourquoi tel ou tel numéro est compliqué et combien de mois de préparation il demande. J’ai commencé à le faire en 2013 et je poursuis sur cette lancée cette année.

Le 28 décembre, le cirque Nikouline de Moscou est également à l’honneur. Quelle est votre implication ?

On est allé tourner à Moscou en janvier dernier. Il y aura donc plusieurs plateaux au cœur de la ville, notamment sur La place Rouge et sur les marchés de Noël. C’est totalement dépaysant avec l’ambiance de Noël russe. Tous les numéros seront lancés depuis les coulisses avec les artistes qui sont en train de s’entraîner. C’est dans ce cirque que le Cirque du Soleil va par exemple faire son marché chaque année. Les spectacles proposés sont dignes des plus grands shows télévisés avec beaucoup de moyens techniques.

Ce programme sera diffusé le dimanche 28 décembre à 12h50. N’avait-il pas lui aussi sa place en prime time sur France 3 ?

En effet, j’aurais beaucoup aimé qu’il soit proposé en première partie de soirée. Le problème c’est que diffuser deux soirées sur le cirque en prime time pendant les fêtes de fin d’année, ça fait un peu beaucoup. Avec le bêtisier, ça faisait un peu trop de divertissement pur en prime time.

Comment allez-vous célébrer Noël dans votre jeu quotidien Slam ?

On a conservé la formule qu’on exploite depuis trois ans maintenant avec le « match des animateurs ». Pendant quinze jours ils viennent s’affronter sur le plateau. C’est vraiment devenu une bande de copains qui vient d’année en année pour s’éclater dans une ambiance de fête.

Le public de Slam reste assez âgé. Êtes-vous néanmoins satisfait ?

Je suis très satisfait des scores de ce jeu. On fait des pointes à 14% et on ne peut pas atteindre de telles performances uniquement avec des seniors. Il faut arrêter de considérer les plus de 50 ans comme un sous-public.

« J’aurais un nouveau rendez-vous hebdomadaire sur France 3 au premier semestre 2015 »

Dana Hastier (directrice des programmes de France 3, ndlr) a néanmoins évoqué son ambition de rajeunir l’audience de France 3. Pensez-vous être sur la bonne voie ?

Nous avons déjà commencé à aller dans ce sens avec Slam puisqu’aujourd’hui on attire également les mamans qui ne regardaient pas du tout la chaîne auparavant à cette heure-là.

Aujourd’hui, vous pointez à 4% sur les ménagères de moins de 50 ans avec Slam. Êtes-vous satisfait par cette performance ?

Si on regarde les scores de France 3 sur les ménagères de moins de 50 ans, et quand on arrive à réaliser 5 à 6% d’audience sur cette cible certains jours, on se retrouve bien au dessus de la moyenne de la chaîne. Cela prouve bien qu’on fait venir un public qui n’est pas forcément présent ailleurs sur la grille. Après, l’importance de la ménagère de moins de 50 ans sur France 3 est beaucoup moins importante que sur France 2. Certains jours, on était devant nos petits camarades de Face à la bande par exemple.

France 3 a décidé de miser encore plus sur vous en 2015. Comment cela va-t-il se traduire à l’antenne ?

J’aurais un nouveau rendez-vous hebdomadaire sur France 3 au premier semestre 2015. Je ne peux pas en dire plus sinon je vais me faire taper sur les doigts (rires). Ça fait plaisir quand vous avez un directeur des programmes qui regarde les performances de votre émission, en l’occurrence Slam, et qui vous complimente pour son concept, mais aussi pour sa présentation. On m’offre une plus grande exposition et je trouve ça touchant, car c’est une chouette reconnaissance.

Cette plus forte exposition ne pourrait-elle pas également se traduire avec un basculement de Slam à 18 heures, à la place de Questions pour un champion dont les audiences sont quelque peu en repli ?

Je pense que Slam est un jeu qui doit être programmé à 17h30 pour le coup. Il ne fait que de progresser année après année et c’est ça qui est intéressant. La construction du bloc de jeu de France 3 tel qu’elle est aujourd’hui est cohérente.