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Cyril Féraud : « La carte aux trésors 2018 n’aura pas un goût de vieillerie »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 25/04/2018 à 19:01 Mis à jour le 15/08/2019 à 18:00

Ce mercredi 25 avril à 21 heures, Cyril Féraud prendra les commandes de La carte aux trésors. Cyril Féraud se confie sur le retour du jeu culte de France 3 et sur le succès de Slam. Il évoque également la relance de Personne n’y avait pensé en quotidienne et ses projets.

Benoît Mandin : Ce mercredi 25 avril à 21 heures, France 3 relance La carte aux trésors. Pourquoi avoir œuvré pour ce retour ?

Cyril Féraud : Je regardais ce jeu quand j’étais ado donc je le connais plutôt très bien. Je n’ai jamais caché que mon rêve était de faire un jeu d’aventure sur France 3. Je parlais de La carte aux trésors depuis très longtemps à Dana Hastier et Emmanuel Garcia, le directeur des jeux qui avait lui aussi l’idée de la relancer. Et les envies de tout le monde se sont regroupées et ça a donné naissance à cette nouvelle version sur laquelle on a énormément travaillé. Elle a demandé plus de six mois de développement et nous en sommes très fiers.

Face à l’évolution de la télévision et au changement d’habitude des téléspectateurs, avez-vous eu des appréhensions ?

Je pense qu’à l’instar des autres émissions qui ont pu être relancées, il y a une différence avec La carte aux trésors. Quand vous relancez un programme comme un jeu de plateau, on change de décor et éventuellement d’animateur. Quand La carte aux trésors s’est arrêtée il y a dix ans, on était dans un format 4/3 et les images étaient en basse définition alors que c’est un jeu de patrimoine où on survole la France pour regarder des paysages sublimes. Aujourd’hui, on est en ultra haute définition et on tourne avec des caméras sineflex qui sont le must en terme de technologie pour filmer depuis un hélicoptère. La carte aux trésors 2018 n’aura pas un goût de vieillerie.

Pourquoi avoir souhaité un retour aux fondamentaux ?

Dès le début, j’ai demandé à ce qu’on reprenne le thème historique du générique. L’idée était vraiment de revenir aux fondamentaux de l’émission : deux candidats qui s’affrontent, chacun à bord d’un hélicoptère, et remettre le patrimoine en avant grâce au jeu. L’aventure des deux candidats est un prétexte pour découvrir la France comme on l’a rarement vu.

Quelles nouveautés le public va-t-il pouvoir découvrir ?

Il y a dix ans, personne n’avait internet sur son téléphone. Les candidats ont désormais interdiction de se servir de leur téléphone portable et c’est la même chose pour les gens qu’ils rencontrent sur leurs parcours. S’ils utilisent un GPS pour chercher une direction, ce sera la disqualification. La seule contrainte technologique a été la multiplication des ondes entre la TNT et la 4G des mobiles qui brouillent les signaux. Sur le tournage, il y a certains moments où je perdais la liaison avec certains candidats.

Trois ans après le drame de Dropped, comment avez-vous renforcé la sécurité autour des hélicoptères ?

La production a développé La carte aux trésors en totale collaboration avec la DGAC (Direction générale de l’aviation civile, ndlr). Elle s’est engagée à respecter une bible de 120 pages de dispositifs sécuritaires. On a interdiction de faire décoller deux hélicoptères en même temps, sachant qu’il y en a quatre sur le tournage : les deux des candidats, le mien et le relais qui est un peu une « régie volante ». Les appareils ne doivent également pas voler à la même hauteur.

« Dix ans après, France 3 reçoit encore des courriers qui réclament le retour de La carte aux trésors ! »

Avez-vous bénéficié de conseils de la part de Sylvain Augier et Nathalie Simon, les animateurs emblématiques de l’émission ?

Nathalie Simon m’a conseillé sur beaucoup de choses, dont comment tenir le coup dans l’hélicoptère. Je suis assis à l’avant de l’appareil, mais dans le sens inverse de la marche afin de pouvoir parler à mon cadreur. Il faut avoir le cœur bien accroché ! (rires). Alors que je présentais la tournée Âge tendre à Montpellier, j’ai aperçu Sylvain Augier que je n’avais jamais rencontré dans le public. Je l’ai invité à monter sur scène et il a été super ému de cet hommage.

La carte aux trésors quitte sa case historique de l’été pour celle du printemps…

L’idée est de repartir sur une programmation événementielle. Pour commencer, on fait deux épisodes, à Montpellier et en Ariège les mercredis 25 avril et 2 mai. L’émission a, pour la première fois, des hélicoptères qui lui permettent de survoler des villes. Les téléspectateurs pourront ainsi retrouver une épreuve dans la ville de Montpellier. L’émission est diffusée dans la case de Des racines et des ailes qui marche très bien sur France 3. Je pense sincèrement que personne ne s’est posé la question d’objectifs d’audience. Dix ans après, la chaîne reçoit encore des courriers qui réclament le retour de La carte aux trésors ! J’ai été très heureux de voir l’engouement du public et les réactions positives autour de l’annonce du retour du jeu.

Chaque jour, vous présentez deux jeux sur France 3. Slam est leader des audiences entre 17h30 et 18h10. Estimez-vous être une menace pour TF1 ?

Si j’étais une menace, il ne m’inviterait pas régulièrement dans leurs émissions (rires). Je pense que l’on cohabite intelligemment, mais il est vrai que Slam est leader depuis un certain moment déjà. C’est une vraie performance de faire parfois jusqu’à 16% de PDA à 17h30 avec Slam. Au bout de neuf ans, l’émission n’a jamais aussi bien marché ! On se renouvelle sans cesse à travers des changements de typologies de questions. On est loin de s’endormir sur nos lauriers et cela a fait le succès de Slam. On a créé un rendez-vous de sourire, de bonne humeur et où les téléspectateurs apprennent des choses.

Comment vivez-vous la montée en puissance d’Affaire conclue, le magazine d’enchères de Sophie Davant sur France 2 ?

Je pense que les gens sont vraiment attachés à Slam. Affaire conclue est un carton et je suis heureux que les après-midis de France 2 ont repris des couleurs. Il y a de la place pour tout le monde et toutes les concurrences sont à considérer que ça soit les télé-réalités de TF1 et les anciennes de séries de France 3 comme Inspecteur Barnaby, diffusée sur C8. On fera tout pour que Slam reste sur la première marche du podium.

Certains observateurs vous qualifient comme l’animateur des seniors. Que cela vous évoque-t-il ?

Je commence à trouver l’appellation un peu dépassée. Les seniors sont un public que je revendique et que je suis fier d’amuser tous les jours. Ils sont difficiles à séduire et à fidéliser à la télé. Il y a pleins d’animateurs dont on parle beaucoup, mais dont personne ne regarde leurs émissions. Slam ne serait pas leader si on amusait uniquement les plus de 50 ou 60 ans. On a fait venir les ménagères de TF1 et M6, les enfants et même des ados qui n’étaient pas destinés à regarder France 3 l’après-midi.

« On fera tout pour que Slam reste sur la première marche du podium »

Forte de ce succès, France 3 vous a confié une deuxième case quotidienne avec Personne n’y avait pensé. Quel bilan en tirez-vous ?

On est très heureux, car nous sommes en moyenne deux points au-dessus de la moyenne de la case. Elle se portait bien avec Harry et ses téléspectateurs sont venus regarder, Personne n’y avait pensé. On est parvenu à faire venir des gens qui ne regardaient pas la télé à 16h45.

À travers le retour du jeu, vous vous êtes lancé dans la production. Une nouvelle carrière s’ouvre pour Cyril Féraud ?

Quand Dana Hastier m’a proposé de faire, Personne n’y avait pensé en quotidienne, ma seule condition a été d’être associé à Endemol. Je voulais avoir mon mot à dire sur le décor, les questions, les candidats… Aujourd’hui, je ne veux plus être simplement animateur et faire ce que j’ai au fond toujours fait sur Slam. Sur les nouveaux projets, j’ai une mission de direction artistique pour avoir une part de décision sur les habillages et cela me passionne.

Allez-vous continuer à présenter les divertissements événementiels de France 3 ?

En France, on a vite fait de vous coller une étiquette et on n’est pas parvenu à m’en mettre une. J’anime des jeux avec Slam et Personne n’y avait pensé, un jeu d’aventure avec La carte aux trésors et du spectacle vivant. Présenter le Festival interceltique de Lorient et faire découvrir un spectacle aussi populaire en emmenant les téléspectateurs dans les coulisses est passionnant. Je vais à nouveau présenté Musique en fête, le plus grand concert de musique classique de la télé. Et à Noël, je retrouverais avec plaisir le cirque de Monte-Carlo où on m’épate d’année en année.

Ne craigniez-vous pas une lassitude du public face à une omniprésence de Cyril Féraud ?

Si on regarde ailleurs, Nagui a depuis quinze ans deux jeux quotidiens. Cyril Hanouna a une place importante sur C8 et Sophie Davant présente trois émissions par jour sur France 2. Avec une heure de jeux au quotidien, je suis presque un petit joueur par rapport à eux (rires). Si Nagui ne lasse personne et est toujours l’animateur préféré des Français en étant aussi présent à l’antenne, pourquoi il y aurait une overdose de Cyril Féraud ?

Serez-vous toujours sur France 3 à la rentrée ?

France 3 est ma maison. Nous connaîtrons les renégociations de contrats en mai, mais j’y serais bien évidemment à la rentrée, car où serais-je plus heureux avec tout l’éventail d’émissions et la reconnaissance de mes patrons que m’offre cette chaîne.