Toutelatele

Cyril Hue (Une saison au zoo 4) : « Les gens perçoivent que ce n’est pas factice, mais bel et bien sincère »

Nacer Boubekeur
Publié le 30/08/2015 à 18:59

Ce dimanche 30 août, France 4 effectue sa rentrée avec la 4e salve inédite d’Une saison au zoo. La vie suit son cours au Zoo de la Flèche et les nouveaux stagiaires font leur arrivée. Pour en savoir, Toutelatele est parti à la rencontre du vétérinaire Cyril Hue. Rencontre

Nacer Boubekeur : L’émission entame sa quatrième saison ce 30 août, avec de nouveaux stagiaires. Plus de 700 CV ont été étudiés, choisissez-vous ces nouveaux collaborateurs avec France 4 ?

Cyril Hue : Nous avons notre mot à dire. Il y a d’abord une pré-sélection de l’équipe de journalistes. Ensuite, ces noms nous sont soumis pour validation.

Comment se sont déroulées ces semaines de collaborations avec les stagiaires ?

Tout s’est bien déroulé. Notre équipe a parfaitement intégré les nouveaux venus. Le Parc a également pour objectif de former du personnel, ces périodes de terrains les mettent face à la réalité du travail.

À la fin de la dernière saison, Tyra, la tigresse blanche est morte. Comment l’a vécu l’équipe du Zoo de la Flèche ?

Tout cela a été très brutal compte tenu des circonstances accidentelles de sa disparition. Dans un premier temps, nous étions très inquiets, car nous ne la retrouvions pas. Puis, Tyra a été découverte noyée au fond de son bassin. C’est le type d’accident qui laisse des traces.

Dans le premier épisode, il y a la rencontre entre Soha et Rewa, les deux tigres, pour la première fois réunis en dehors des enclos. C’était un moment assez tendu...

Durant les premiers jours, l’entente n’était pas au beau fixe entre les deux animaux. D’emblée, le mâle pourchassait la femme, cela a déclenché un conflit. Sans la présence des trappes, cela a été assez rapidement tendu.

Quel événement vous a particulièrement marqué durant le début de cette nouvelle saison ?

La mise en contact entre Rewa et Soha était un moment mémorable. L’arrivée d’Irina, Igor et Ivan, la fratrie des trois oursons venus d’Hambourg était aussi une actualité du parc cette année. En plus de cela, le Zoo de la Flèche a été remis à neuf et sa logistique considérablement renforcée.

Cette année, vous lancez une fondation afin de protéger les espèces en danger. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Nous avons plusieurs missions. Il y a la sensibilisation et la pédagogie, les programmes de recherches et ceux de conservations. Pour l’instant, nous étions surtout engagés auprès des espèces en danger sur les sites du parc. Depuis quelque temps, nous voulions vraiment nous engager dans des programmes de préservations et de conservations de la biodiversité, mais sur le terrain. Malgré des collaborations ponctuelles, le Zoo souhaitait avoir un cadre qui puisse nous permettre de formaliser davantage ces objectifs. À partir de cela, nous avons décidé de monter cette fondation, qui aura pour objet la sensibilisation et la conservation des espèces. Au mois d’octobre, nous partons tourner Une saison chez les bonobos en République démocratique du Congo, les téléspectateurs en découvriront alors un peu plus sur nos projets.

« Le Zoo de la Flèche a été remis à neuf et sa logistique considérablement renforcée »

Quel est l’impact du programme sur la fréquentation du zoo ?

Il y a une très nette hausse de la fréquentation du zoo. Pour l’instant, nous n’avons pas les chiffres puisque nous attendons la fin de la saison en septembre afin d’effectuer un bilan définitif de la fréquentation du parc. Cependant, nous constatons chaque jour qu’Une saison au zoo a un impact direct sur les motivations des gens à venir nous visiter.

Vous travaillez en tant que vétérinaire au Zoo de la Flèche depuis 2000. Êtes-vous habitué à la présence des caméras ?

On oublie assez rapidement que nous sommes filmés. Il n’y a aucune gêne au niveau de notre métier, c’était d’ailleurs la condition pour enchaîner sur la deuxième salve d’épisodes. Après la fin de la première saison, nous avions fait un bilan tout en constatant une réelle synergie entre l’équipe du parc et l’équipe de tournage. Une vraie cohésion était en place, il était nécessaire d’enchaîner avec les mêmes personnes parce que la confiance était là. Ce sont donc les mêmes équipes qui nous suivent depuis le début du programme.

NT1 vient de lancer Ma vie au zoo, le documentaire sur le zoo de Beauval a rencontré son public sur TMC : que pensez-vous de la tendance animalière à la télévision ?

C’est une bonne chose, cela permet de faire parler de nos métiers. Avec nos collègues, nous avons constaté que l’émission a permis d’apporter un éclairage nouveau sur nos professions, sur l’implication des parcs et sur la façon avec laquelle nous nous occupons de nos animaux. Concernant Une saison au zoo, les téléspectateurs ont pu voir que notre personnel était passionné, qu’il ne compte pas son temps et qu’il ne ment pas. Les gens qui travaillent dans ce zoo ne sont pas des acteurs, ce que l’on voit à la télé représente nos véritables vies. Les gens perçoivent que ce n’est pas factice, mais bel et bien sincère. Concernant les autres parcs, certains tentent de surfer sur le succès d’Une saison au Zoo, c’est bien naturel.