Toutelatele

Cyril Lignac

Aurélie Demarcy
Publié le 08/01/2010 à 13:10 Mis à jour le 15/03/2010 à 14:46

Révélé par M6 lors de l’émission Oui Chef, au cours de laquelle Cyril Lignac oeuvrait à former de jeunes adultes en difficulté, au dur métier de la cuisine, le chef a depuis fait du chemin sur l’écran cathodique et ailleurs. Emissions télévisées, recettes de cuisine éditées, ou encore restaurants à faire tourner, Cyril Lignac n’a plus une minute à perdre. Un temps précieux sur lequel, il a pris quelques instants, pour présenter sa nouvelle émission culinaire MIAM (Mon invitation à manger) et revenir sur son parcours pour Toutelatele.com.

Aurélie Demarcy : Pouvez-vous nous expliquer le concept de votre nouvelle émission M.I.A.M ?

Cyril Lignac : Je reçois chaque semaine quatre candidats venus me défier avec une recette tournant autour d’un produit. C’est donc dans une cuisine que chacun prépare sa recette en temps réel, à savoir une heure. Ensuite, le meilleur des plats est goûté puis élu par trois téléspectateurs conviés pour l’occasion. Le duel est entrecoupé de trois reportages, un axé sur les secrets de fabrication d’un produit, comme le parmesan dans le premier numéro. Le second tourne autour de la nourriture enfantine, le chocolat sera également le thème d’ouverture. Et le dernier est animé par Grégory, vainqueur du Dîner vraiment parfait qui, en tant que ménagère avertie, teste des produits de toutes sortes présents dans notre cuisine (rires).

Comment sont castés les candidats ?

Je ne m’occupe pas de ce pendant-là. Mais le tout est de nourrir un intérêt pour la cuisine, de proposer une recette et d’être sympathique et motivé. Je peux même vous dire qu’il m’est déjà arrivé de perdre récemment pour une sombre histoire de dosages (rires).

Comment gérez-vous la défaite ?

Ce n’est pas de la haute cuisine et encore moins un championnat. L’état d’esprit est le plaisir de cuisiner. Je reçois des groupes de collègues, de copines, des familles, nous sommes là pour s’amuser avant tout. Bien évidemment, toute l’équipe derrière n’attend qu’une seulement chose... que je perde !

L’émission pourrait-elle déboucher sur un format dans la lignée du « Combat des régions », à l’instar du Dîner presque parfait ?

C’est M6 qui jauge l’émission et son évolution. Ce qui est intéressant avec le concept de M.I.A.M, c’est qu’il est ouvert. En ce sens, on peut très bien voir des groupes de cuisiniers réputés ou encore des animateurs télé. L’éventail de possibilités est large...

TF1 va lancer une nouvelle émission culinaire, Masterchefs. Avez-vous été approché par la chaîne pour une éventuelle collaboration ?

Je suis en contrat avec M6 et je m’y sens parfaitement bien. Même si ça avait été le cas, je ne vois pas pourquoi j’irai ailleurs. Cela dit, je souhaite à TF1 de réussir son projet.

Quelle est votre émission culinaire préférée ?

Sans hésitation, Les Escapades de Petirenaud (sur France 5, ndlr). C’est un vrai régal ! Tout y est agréable : les paysages, les lieux présentés et, surtout, la recherche du « très bon produit » car c’est là le point de départ d’une bonne cuisine.

Hormis votre participation au « Combat des régions » du Dîner presque parfait, vous vous êtes fait plus rare à l’antenne. Aviez-vous décidé de faire un break ?

Après deux ans aux commandes de Chef la recette, j’ai ressenti une lassitude à animer le programme. J’ai donc décidé de me retirer et de me consacrer à d’autres projets. Ce temps hors antenne m’a permis d’ouvrir mon second restaurant, « Le Chardenoux », auquel j’ai consacré beaucoup de temps !


Producteur, animateur, auteur... toutes vos activités ne prennent-elles pas le pas sur votre métier d’origine ?

Absolument pas. D’abord, pour la boîte qui produit M.I.A.M, à savoir Kitchen Factory, c’est avant tout Matthieu-Jean Toscani, mon associé, avec qui j’avais travaillé sur Chef la recette, qui gère. Pour tout vous avouer, je ne suis venu qu’une seule fois au bureau (rires). Tout ce que je fais est en rapport avec l’univers culinaire que ce soit les livres de recettes, les émissions et mes deux restaurants à faire tourner. On ne peut pas dire que je ne reste pas au plus près de mon cœur de métier.

Avez-vous d’autres projets en vue ?

Oh là ! Chaque chose en son temps ! Entre l’émission hebdomadaire, les livres et les restaurants, mon emploi du temps est bien chargé. Je fais les choses sérieusement, sans précipitation, donc pour l’instant, je me concentre sur ce qui est en cours...

Vous avez modernisé la cuisine au travers du traitement télévisuel, comment ce renouveau est-il perçu par les chefs étoilés plus traditionnels ?

La télévision est un média incontournable et c’est un excellent moyen de démocratiser la cuisine. Mon envie est de partager ma passion des bons plats. Je n’ai aucun souci avec les grands chefs et, sincèrement, je fais les choses comme elles me plaisent sans véritablement me préoccuper du regard d’autrui.

Dans leur satirique dictionnaire injuste et borné de la télévision, Les Gérard vous comparent à un mix entre Maité et Julie Andrieu, mi-moderne, mi-traditionnel. Comment définiriez-vous votre cuisine ?

Effectivement, ma cuisine s’inscrit dans l’air du temps, mais on ne peut pas faire de la modernité sans partir sur les bases du traditionnel. L’essentiel dans mon travail est de faire des recettes variées, mais surtout avec des produits d’excellente qualité.

Selon un sondage réalisé par le magazine Mes meilleures recettes, vous avez été élu animateur d’émissions culinaires préféré des Français. Comment expliquez-vous ce succès ?

J’en suis très honoré. Je pense qu’au-delà de la notion de détenteur d’un titre, l’essentiel est de faire les choses avec plaisir et amusement. C’est ce que je fais avant même de penser aux répercussions engendrées...